21 février- En fait, ce n’est pas un 4X4, mais trois 4X4 qui
viennent chercher 6 équipages camping-caristes Français installés sur le camping,
tous partants pour cette aventure ! Direction l’erg Chegaga, le plus
vaste ensemble de dunes du Sahara au Maroc qui se trouve à environ à 50 km du
village où la magie du désert nous attend au bout de la piste…
2 heures de piste avant d’arriver aux dunes.
Les paysages défilent, des zones rocailleuses, des étendues sablonneuses puis
un océan de dunes immaculées.
Ce désert est impressionnant par son aridité même
si quelques arbres solitaires poussent ici et là.
L’oasis sacrée est un arrêt obligé
pour les 4X4 qui emmènent les touristes vers Chegaga. Posée là,
sur l'ancienne route de Tombouctou, l'oasis est sacrée, car elle possède la
richesse la plus précieuse : de l'eau en plein désert grâce à cette
source.
Il
faut une grande habileté du chauffeur pour nous emmener jusqu’au pied de ces
hautes dunes près de la frontière (fermée et surveillée) avec l’Algérie. Si elles sont moins impressionnantes que celles
de Merzouga que nous connaissons déjà, elles ont l’avantage d’être plus vastes, plus sauvages et moins touristique ! Nous apprécions la pause-déjeuner
après 2h30 de chaos tout au long du trajet, secoués, bringuebalés sur des
pistes caillouteuses… Le dos crie au secours et l'estomac crie famine!
Déjeuner pris et thé siroté, nous voici prêts
pour l’ascension de ces dunes.
Une première dune puis une deuxième…
300 mètres à escalader, à s’enfoncer pieds nus dans le sable, je ne pensai pas
que cette ascension aurait été aussi difficile, c’est un sacré effort physique de
monter tout là-haut !
Plus on prend de la hauteur, plus il y a du vent, le
sable nous cingle le visage. Encore un effort et nous voici tout là-haut à
savourer ce paysage à 360° sur une étendue de 40 km.
Il
ne reste plus qu’à s’assoir et observer, c’est indescriptible ! Les mots
sont faibles au regard de cette immensité ! Un désert comme on l’imagine,
juste du sable et encore du sable…
La
descente se fait plus facile, le thé nous attend et on remonte dans les 4x4
pour s’arrêter quelque temps après, pour une halte dans une famille de nomades
et profiter de quelques instants de leur vie.
Une découverte intéressante en découvrant
le style de vie de ces nomades authentiques. Nous sommes reçus dans leur pièce
de vie pour prendre le thé préparé à la façon nomade et accompagné de dattes confites succulentes !
Des
nomades accueillants, le temps s’arrête… Un vrai bonheur.
Hassan
nous donne des petites frayeurs en s’amusant à monter et descendre des dunes,
s’enliser et repartir à grande vitesse… La piste alterne, cailloux, sable mou,
on a l’impression de voguer plutôt que de rouler, on se croirait dans un
rallye ! Waoouhhhhh
Au loin, se dessine la palmeraie
de M’Hamid, nous voici revenus à la civilisation !
Très
belle journée à explorer les
dunes de Chegaga que nous garderons longtemps en mémoire et aussi, ces
bons moments passés avec tout le groupe. Un clin d’œil aux 44 qui nous
ont invités à prendre place dans leur 4X4 privatisé pour nous éviter
d’être plus tassés dans un autre où nous étions six !
Demain, nous quittons M'Hamid, cette route sans-issue pour remonter sur Zagora et continuer notre périple.........
22 février-On remonte direction Zagora, vallée du Drâa puis le djebel Saghro.
Alors
que l'on s’apprête à se stationner pour faire des courses à Zagora, un
coup de klaxon d'une mobylette puis un jeune homme se met à notre
hauteur pour nous signaler qu'on est crevé !
Il nous propose de démonter tout de suite la roue, remonter celle de secours et l'emmener au garage pour réparation.
On est un peu méfiant, Jacques lui demande s'il est garagiste?
Et ben oui ! Et il a été très rapide à faire le travail. On suit le
garçon, le pneu coincé sur sa mobylette, direction le garage où il
travaille. Et là, nous sommes pris en charge par le plus grand garage de
Zagora. La
réparation se fait attendre un peu, ce qui nous laisse le temps de voir
défiler de toutes sortes de véhicules chez le docteur Iriki!
Nous retournons ensuite sur le même bivouac qu'à l'aller et toujours accueillis avec le thé de bienvenue.
23 février-Comme
on se l'était promis, on reprend la même route N9, la vallée de Drâa,
l'ayant aperçue à l'aller sous une pluie battante. La chance est avec
nous, ciel tout bleu ce matin.
Nous profitons pleinement de cette belle route.
Puis
la R108 vers Nekob, pour ensuite prendre la piste du col Tizi-Tazazert,
mais avant de monter à 2 200 m d'altitude, une halte dans une auberge
située au pied du djebel Sarhro dans un environnement fabuleux !
Ibrahim et Brigitte, et oui, nous réservent un bel accueil dans un petit jardin d’Eden.
Les
discussions vont bon train tout en prenant le thé ensemble. Et Ibrahim,
qui est guide aussi, nous informe que la météo va se dégrader cette
nuit, il est annoncé de la neige sur les hauteurs de Tizi-Tazazert et ça ne serait pas très sérieux de monter à 2 200 mètres d'altitude demain !
On se résigne bien sûr à ce projet d'aller jusqu'au col pour admirer l'étendu du djebel.
Un havre de paix dans un désert de rocaille ! Le temps change...le ciel se charge de gros nuages au dessus de l'auberge...
24 février-On
ne montera pas au Tizi-Tazazert, mais redescendre sur N'Kobe et quelle
animation ce matin dans ce village, nous assistons au raid des 4 L
Trophy, ce rallye couru exclusivement en Renault 4. Certains sont
arrêtés à la station pour faire le plein, alors que nous attendons
d'être livrés d'une bouteille de gaz. Et le hasard, toujours lui, c'est
un Rennais qui vient parler un peu avec nous.
Ils
sont très disponibles sachant que la course vient de se terminer à
Merzouga et là, ils sont sur le retour, direction Marrakech pour la
remise des prix avant de remonter en Bretagne.
Nous croiserons tout au long de la route près d'un millier de 4 L !
Nous retrouvons le goudron pour
continuer notre route… et filons à travers le djebel, paysage lunaire et spectaculaire
tout au long de cette route désertique.
On se croirait dans l’Ouest américain !
Puis des dunes orangées se
devinent à l’horizon, grandissent, grossissent et deviennent un immense cordon
dunaire qui s’étend sur plusieurs km.
Nous rasons la plus vaste étendue de
sable du Maroc qui peut atteindre des hauteurs jusqu’à 200
mètres.
Hésitation entre 2 campings, nous
choisissons celui au plus près des dunes. Et là, surprise de revoir Norbert et
Marie et leur très grand ccar, déjà croisés à Zagora.
On est tout content de se
revoir et ils nous proposent d’aller se balader ensemble dans la palmeraie en
traversant des petits jardins à l’ombre des palmiers et autres arbres fruitiers, loin du brouhaha de quelques quads et buggys qui
font des dunes leur terrain de jeu !
Et puis encore
plus loin, pour voir les dromadaires, pas farouches, qui se laissent approcher et
nous offrent leurs plus beaux sourires !
Encore
une belle rencontre avec
un jeune chamelier très disponible pour discuter avec nous. Il nous
parle
de sa vie à Merzouga qu’il ne voudrait pas quitter pour rien au monde !
Son
métier de chamelier le passionne même si c’est très dur, il ne vit que
par les
touristes qui souhaitent faire des randonnées dans le désert ou des
promenades
à dos de dromadaire voir le coucher du soleil dans les dunes. Il fait à
chaque fois un crédit pour acheter un dromadaire et c'est parfois très
difficile de rembourser le prêt, car tout augmente pour nourrir ses
bêtes : la paille, les dattes...
Nous garderons à l’esprit
ces instants privilégiés, nous avons tellement appris en sa compagnie.
Tôt,
ce matin, c'est le départ de nos voisins, bonne route ... On a pris
votre place pour se protéger un peu, derrière ces jeunes palmiers !
26 février-Journée idéale pour se faire une rando dans les dunes, mais avant de la mériter, grand ménage ce matin.
Départ du camion tout en zigzaguant, direction la plus haute dune face à nous !
2 chaises et une table nous attendent au milieu de nulle part ! Et voilà comment profiter de ce paysage et du silence rien que pour nous.
Nos prénoms inscrits en arabe dans le sable par un homme rencontré dans les dunes.
Que de beaux échanges nous avons eus avec lui !
On
a abandonné l'ascension de la grande dune, on s'est posé tellement de
fois pour admirer ces vues saisissantes que le temps passe et il faut
redescendre avant la nuit...
27 février-Nous retournons
aujourd’hui
profiter de la palmeraie et revoir ses petits jardins bien verts.
Nous circulons
tout autour des parcelles bien délimitées et entourées de petites
rigoles où l’eau coule grâce à un système d’irrigation qui consiste
à un ensemble de puits verticaux reliés à une galerie de drainage, puis s'écoule dans de nombreuses rigoles pour
faire pousser fèves, carottes, piments, petits oignons…de l’herbe pour les
chèvres…
Qu’ils sont beaux ces amandiers
tout en fleurs, signe annonciateur du printemps qui ne va pas tarder!
28 février-
On dit toujours les grandes dunes de Merzouga, mais en fait elles sont
situées sur le village de Hassi Labied, où nous sommes installés depuis 4
jours sur le camping d'une auberge et entourés de ccaristes Allemands !
Très peu de Français sont venus jusqu'aux portes du désert ces
dernières années. Difficile de quitter ce bivouac avec ces scènes de vie qui se déroulent devant le ccar, mais on y reviendra !
Nous
avons décidé de rester dans le désert, la météo, plus au nord, n'est
pas très réjouissante alors qu'ici, il fait très beau, les températures
oscillent entre 22° et 28° dans la journée et qui atteignent jusqu'à 50°
l'été.
7 km nous séparent de notre nouveau bivouac qui se situe à Merzouga même, en faisant le choix de trouver un camping au pied des dunes et on l'a trouvé !
L’impression
d’être sur un bivouac sauvage, mais en fait, le camping est situé dans les
dunes, derrière l’auberge avec une vue à 360°. Une dizaine de ccars, que l’on
distingue à peine, sont blottis dans les dunes. Je sens qu’on va se plaire
ici !
Nous partons à pied, à la découverte de Merzouga, petit village saharien, perdu au milieu des sables, mais sans aucun doute le
plus touristique de la région !
Quel étonnement, très peu de touristes dans les rues pleines de commerces en tout genre !
Pas encore la saison des hordes de vacanciers !
1er mars-Ce matin, balade à pied à travers les dunes et rocailles jusqu'à Tanamouste et visite du tout petit village.
On
ne peut pas se lasser de ces beaux paysages et de l'animation qui
l'entoure : voir ces dunes qui changent constamment de
couleur selon la position du soleil, le départ et le retour des
méharées qui passent devant le ccar, des levers et couchers de soleil
aux couleurs magiques...
Du vécu inoubliable !
À
regarder les chameliers se préparer avant de rejoindre les touristes pour une méharée de 2 h, 1
journée, 3 jours…. Et ben nous aussi, on craque pour une escapade à dos de
dromadaire pour assister au coucher de soleil.
On
ne s’y fera jamais, même après avoir fait déjà quelques balades dans d’autres
déserts. Le chamelier nous aide pour monter à califourchon sur l'animal, on s’accroche à la barre
fermement et quand le dromadaire se redresse sur ses pattes avant puis arrière
assez brusquement, on est successivement projeté en avant puis en arrière et
soudainement, on prend de la hauteur avec l’aide précieuse d’Hassan et c’est
génial !
Nous
voilà partis avec un autre couple du camping pour une virée de 2 h 30 avec ce
sentiment d’être seuls au monde ! Hassan, notre chamelier, revêtu de sa
djellaba et de son chèche, marche au même rythme que ses dromadaires qui ont
une allure nonchalante et avec une certaine élégance. Du
haut du dromadaire, on admire ces espaces spectaculaires, ces formes
ondoyantes, ces pentes qui se terminent en crêtes, le contraste des couleurs…
Mais
on est loin d’être seuls ! Quand on se retourne, des méharées de 6, 8,12
dromadaires portant des touristes, surgissent de derrière les dunes. Je
m’étonnais de ne pas voir de touristes au village, mais en fait ils sont tous
là ! Tous à la queue leu leu…pour un bivouac nomade sous des tentes
berbères.
Dans
l’histoire ancienne, les caravanes ont toujours traversé les déserts,
aujourd’hui elles font partie du quotidien des Marocains, hé oui, ces animaux
ne sont plus chargés de marchandises en provenance de Tombouctou, mais juste des
touristes en partance pour pas très loin…
Les
arrêts photos deviennent des embouteillages…on se fait doubler…nous
sommes à
un carrefour international ! Notre chamelier change de direction et là,
quelques instants après, l’infini s’étale devant nos yeux, la vue
s'étend de Merzouga aux chaînes de montagnes algériennes situées à 50 km
à vol d'oiseau.
L’endroit est
désert, l’endroit est sublime.
Nos quatre dromadaires nous attendent sagement, le temps d'une pause photos.
19 h la fraîcheur fait place à nos 26° de cet après-midi,
nous sommes prêts pour la descente tout en écarquillant les yeux sur un coucher
de soleil en demi-teinte ce soir !
Un moment de sérénité hors du temps.
Un début de soirée très dépaysant en
compagnie d’un couple bien sympathique.
Bon d’accord, ce n’est pas forcément le moyen de
locomotion des plus confortables, mais Hassan a bien su gérer et 2 pauses
ont fait que nous n’avons pas été dans l’inconfort, pour ne pas dire trop mal
aux fesses !
3 mars-Nous quittons Merzouga pour
Taouz, juste vérifier où se finit cette route toujours plus au sud.
Les dunes orangées ont laissé place à une chaîne de montagnes de pierres noires. C’est la fin
du goudron, nous n’irons pas plus loin…
43
jours et fait 4 771 km pour arriver tranquillement au bout de cette route qui
se transforme en piste jusqu’à la frontière algérienne.
Obligés
d’opérer un demi-tour… et retournés bivouaquer à Hassi Labied, pour
encore profiter pendant 2 jours des dunes, mais aussi de l'excellente
pizza berbère !
Nous remontons... Direction le Moyen Atlas : Erfoud... Midelt... Khénifra... Fès...
5 mars-Nous
quittons le désert, nous quittons ces lieux magiques, ces températures
tellement agréables, ces couchers de soleil… pour commencer à remonter…Reprendre une nationale, mais pas
pour longtemps, on bifurque sur la R702 pour visiter les khettaras, sorte de
canaux souterrains amenant l’eau d’une nappe phréatique à un réseau
d’irrigation dans une oasis.
On aperçoit, le long de la route,
d’étranges monticules de terre séchée, en fait ce sont
des puits à intervalle régulier...
Un arrêt à Fezna Ouled, chez Karim qui accueille
les ccars sur sa khattara et nous sert de guide pour nous expliquer le
fonctionnement de ces galeries d’irrigation permettant de drainer l’eau de la
nappe phréatique jusqu’au bassin de récupération ou directement aux canaux
d’irrigation à ciel ouvert. L’eau circulait dans des galeries
souterraines horizontales afin de limiter l’évaporation et la lourde tâche de
puisage.
Cette technique des khéttaras est
considérée comme l’un des plus vieux systèmes de gestion des eaux de
l’agriculture qui aurait vu le jour en Perse il y a plus de 3 000 mille
ans et introduite au Maroc au cours du VIIe siècle. L’inscription de ces systèmes
d’irrigation est au patrimoine de l’humanité de l’Unesco.
On reprend le camion, direction Goulmina par une petite route pleines de belles surprises.
On se pose à Goulmina
située aux portes d’une oasis pour visiter un ksar restauré et encore habité
aujourd’hui par une centaine de personnes, cas unique au Maroc, où très souvent
ils sont transformés en hôtel ou malheureusement tombent en ruine.
Et nous prenons rendez-vous pour
une visite guidée pour demain après-midi...
6 mars-Omar, un guide passionné
d’histoire, vient nous chercher au camping pour nous faire visiter la
palmeraie, véritable oasis agricole, puis le ksar et pour finir visiter une
maison berbère.
Nous déambulons dans l’oasis,
dans un dédale verdoyant tout en écoutant Omar qui nous explique l’organisation
et le fonctionnement de l’irrigation pour la culture, les palmiers, les
oliviers… grâce à une source et avec le partage de l’eau pour les paysans qui
ont des parcelles cultivées dans la palmeraie. À l’ombre de ces palmiers
poussent de la luzerne et du blé. Impossible de se balader seuls dans cette
immense palmeraie, il y a des allées formant un immense labyrinthe. Il faut
être né là, comme Omar, pour ne pas se perdre !
Une petite halte chez lui pour
prendre le thé et gouter l’huile d’olive qu’un ami fait, accompagnée d’une
galette de pain tout juste cuite par sa maman, un vrai régal de faire des
mouillettes dans un bol l’huile d’olive à 3 h de l’après- midi !
Bien reposés, nous prenons la
direction du ksar, ce village fortifié qui a traversé des siècles !
On pénètre par une porte
impressionnante, flanquée de deux tours de garde. Omar nous conduit de ruelles
en ruelles pour nous montrer d’innombrables passages voutés sous les maisons
que les habitants recherchent les jours de grosse chaleur, qui peuvent
atteindre 50° l’été, tout en nous racontant la vie d’autrefois, la vie en communauté,
des coutumes locales… . Il ferait complètement noir s’il n’existait pas
quelques puits de lumière qui servent aussi d’aération.
Une partie du ksar est encore
habitée, le rez-de-chaussée réservé aux animaux et l’étage à la famille, les
sols sont en terre battue, les conditions de vie ne
paraissent pas faciles.
Portes d'entrée des maisons.
Nous partons à la rencontre d’une
famille berbère qui a une maison à l’intérieur du ksar. On nous attend avec le
thé de bienvenue dans une grande pièce aménagée surtout pour des groupes de touristes ! On s’est
fait un peu avoir ! Mais nous avons eu des échanges très instructifs avec
le propriétaire des lieux, qui nous a expliqué le fonctionnement de l’association
qui regroupe tous les habitants du ksar et nous constatons qu’ils se battent
vraiment pour récolter des fonds pour préserver ce patrimoine.
De la terrasse, nous avons une
vue sur tout le ksar dont une partie s’est écroulée à la suite d’intempéries
répétées ces derniers mois.
C'est même un désastre par endroit.
Il est 16h, et nous sommes à tartiner,
sur une galette de pain tiède, du beurre fabriqué par la femme berbère et encore des
mouillettes trempées dans une huile d’olive légèrement pimentée et accompagnées d'un thé à la marjolaine ! Et on se régale !
Et notre berbère, fier de nous montrer sa collection de bric-à-brac.
Nous repartons avec 2 bouteilles
d’huile d’olive et beaucoup trop de dattes en cadeau !
Sur le retour, nous parlons de
tout avec Omar, très ouvert à la conversation, des moments d’échanges intéressants
sur la vie des berbères d'hier et d'aujourd'hui.
L'étable se situe au cœur du ksar.
7 mars-Les températures sont toujours
aussi agréables tout en remontant… Que demander de plus, alors qu’il fait froid
et qu’un vent glacial sévit en Bretagne ! Alors pas forcément pressés de
remonter.
Grand ravitaillement au Marjane d’Errachidia
puis reprendre la route direction les gorges du Ziz.
Nous apercevons le barrage Hassan
Abdakhil qui forme un grand lac dont les eaux couleurs émeraude, contrastent avec les roches ocres et
petit à petit, la vallée du Ziz se rétrécit, la route serpente entre terres
arides, ksars, jardins…
Encore un rallye… Et
pas n’importe lequel ! Le Rallye Aïcha des Gazelles, unique en son genre, exclusivement
féminin ! Le but de l’aventure est de parcourir le moins de km possible et
sans aucun moyen de navigation et communication électronique. Juste analyser une
carte en main avec des coordonnées géographiques et une boussole ! Chapeau bas
les filles !
Alors que notre bivouac est prévu
dans un camping situé dans les gorges, nous avons la surprise de voir plusieurs
véhicules du rallye stationnés à l’auberge du camp. En fait, c’est l’équipe
d’assistance qui déjeune et que des hommes !
Le départ a eu lieu ce matin...
8 mars-Les gorges sont au cœur d'importantes falaises et la rivière coule
paisiblement dans les palmeraies de dattiers où vivent nomades et
Berbères en harmonie avec la nature.
Les kasbahs, ksasrs tombés en ruine, tout au long de la vallée, rappellent que c'était l'ancienne route des caravanes.
Les gorges forment un canyon
entaillé dans une falaise et la rivière créée des méandres
qui se transforment en une vaste plaine fertile avec des parcelles de terrain
toutes vertes alimentées par la rivière et les sources environnantes. On traverse
des tous petits hameaux avec ses quelques maisons en pisé. Une route splendide ! Nous passons par l’incontournable
tunnel du Légionnaire construit par les Français. En 1928, la légion française
a percé ce tunnel dit "tunnel du légionnaire".
Durant des mois, ces
hommes se sont relayés pour creuser le granit à coup de barre à mine. 60 mètres
de longueur, huit de large et 3 mètres de hauteur. Un légionnaire a gravé : La
montagne nous barrait la route. Ordre fut donné de passer quand même. La Légion
l’exécuta.
Avant de prendre la R 706 de Er
Rich pour Imilchil, on s’était renseigné sur son état
et si elle était praticable avec un fourgon comme le nôtre ? - Oui, oui pas de
problème !
Nous prenons cette belle route
asphaltée, mais une trentaine de km plus loin, la route se transforme par
endroit en chaussée déformée ! Nous croisons quelques mini-bus locaux,
alors si eux passent…nous pouvons le faire aussi ! On suit les méandres
du Ziz, on monte et on descend des cols en lacets par une route qui se rétrécit
de plus en plus.
On croise des gens à pied ou à dos d’âne au milieu de nulle
part, toujours prêt à nous saluer avec de grands sourires, des bergers et leurs
troupeaux de chèvres en quête de pâturages, des
gamins qui nous font signe de nous arrêter…
Mais l’état de
la chaussée nous inquiète, le goudron disparaît par endroit pour faire place à
une piste, nous constatons que la neige et les pluies diluviennes de février
ont provoqué d’importants dégâts, le lit des petits cours d’eau se sont
transformés en torrents et ont laissé des traces de leur passage.
Nous
franchissons quelques gués, roulons sur les cailloux et très souvent aucun
moyen d’éviter les ornières, c’est un peu la galère !
On roule à 10/20/30
à l’heure, les bus locaux (les seuls qu’on ait croisés) se mettent à l’arrêt
sur le bas-côté instable pour nous laisser passer et les salutations n’en
finissent pas ensuite !
Les cols se succèdent toujours de plus en plus hauts,
pour atteindre 2 400 m et redescendre...
Oui, on est
passé…sans casse ! Grâce à mon chauffeur préféré, toujours les yeux
rivés sur la route, concentré et très prudent.
165 km et 6
heures plus tard, la récompense est là, un bivouac de rêve dans une auberge, au
bord du lac Tislit à Imilchil, située à 2 265 m
d’altitude ! L’accueil
extraordinaire de cette dame, qui tient seule cet établissement, nous a fait
oublier le stress de ces dernières heures !
C’est la coutume berbère, c’est
Malika qui le dit : boire le thé accompagné de pain trempé dans de l’huile
d’olive !
On commence à s’habituer.
Une fois installés, nous
savourons pleinement de ce cadre magnifique sur le lac, les sommets enneigés de
l’Atlas, le coucher de soleil puis la lune qui reflète dans le lac.
9 mars- Changement de
température, 6 h 30 : 3° ! Le soleil s’apprête à montrer ses rayons
et le lac se transforme en miroir reflétant les sommets enneigés.
C’est magique !
Malika nous bichonne, nous sommes
les seuls clients, et ce matin, elle nous livre du pain et des crêpes toutes
chaudes à notre porte. La gourmandise l’emporte : je reprends un deuxième
petit-déjeuner avec Jacques !
Cette dame est d’une générosité
incroyable, lors de notre départ, elle m’offre un flacon d’eau de rose et encore
un pain tout chaud !
On hésite entre deux itinéraires
et surtout connaître l’état de ces routes ! 2 avis
valent mieux qu’un car nous avons déjà été échaudés ! Malika, puis un
chauffeur de taxi nous ont assuré que la route pour aller d’Imilchil
à El-Kebab était praticable avec notre camion. Une route correcte en
lacets avec
encore quelques cols, nous sommes toujours dans le Moyen-Atlas !
Ce soir, bivouac dans une station-service,
on ne gagne pas à tous les coups ! Mais c’est le camion qui est content, premier
lavage depuis 2 mois qu’il est sur les routes. Il revit après tout ce qu'il a subi : neige, gadoue, sable...
10 mars- 5°ce matin au réveil, pas surprenant, on est à 1 850 m d'altitude !
On continue notre remontée par la P3214, pour rejoindre ensuite Kénifra.
Une
halte pour faire quelques courses à Carrefour
Market, pas trop dépaysés ! Sauf que, pour acheter du vin, un appel est
lancé au
micro et un vendeur vient au-devant de nous et nous emmène dans une
partie
privatisée où se trouve des rayons d’alcool très bien garnis ! Les
achats faits, nous sommes sortis par une petite porte en toute
discrétion !
Avant
de s’arrêter aux sources de l’Oum Rabia, deuxième fleuve du Maroc, nous
traversons une région agricole très verte, par une route sinueuse en
bon état, une forêt de cèdres puis de chênes, des massifs rouge et ocre
aux sommets arrondis.
Nous
sommes au cœur du Moyen-Atlas, les hautes altitudes sont derrière nous.
Nous constatons la transition entre le Maroc du Nord et le sud
saharien.
La région de Khénifra est
considérée comme la plus grande réserve d’eau du Maroc, pour son abondance de
sources, de cascades, de bassins d’eau. Bivouac sur un grand parking tout
juste goudronné et devant la maison du gardien.
11 mars-Toc, toc au
camion, tôt ce matin, le gardien nous emmène sur un plateau du thé, 4 crêpes
toutes chaudes avec le petit bol d’huile d’olive, pour notre
petit-déjeuner ! Encore incroyable cette générosité des Marocains. C’est
vrai que nous sommes souvent seuls sur des bivouacs tenus par des familles et
on les sent heureux de nous recevoir et prêts à nous faire plaisir, à nous
gâter.
Après avoir mangé une de ces
crêpes délicieuses, sans huile d’olive, nous partons pour une petite randonnée
pour aller à la découverte de la source Oum Radia. Un site très prisé par les
Marocains de la région qui viennent ici pour profiter de la fraîcheur du lieu.
Nous avançons sur le chemin le
long de la rivière jusqu’à la cascade, passons devant une multitude de cabanons
installés tout au long de la rivière et au pied des cascades. Ces cabanes
servent de lieu pour pique-niquer, mais aussi de gargotes pour prendre le thé.
Nous croisons quelques familles marocaines et quelques touristes.
Les derniers mètres avant
d’arriver à la grande cascade sont périlleux, il faut escalader quelques
rochers, passer une passerelle plus que sommaire, avant de mériter la vue de
cette chute d’eau impressionnante. Nous lézardons toute la matinée le long des
gorges sous un soleil radieux.
On reprend la route très
confiants, l’état de cette route est au top ! Mais, une vingtaine de km
après les sources, on retrouve une chaussée complètement déformée, retour à
rouler sur une piste cahoteuse, poussiéreuse…pendant une vingtaine de km !
Surprenant, de voir sur le bord
de la route, alors que nous traversons une région déserte, des femmes et
enfants nous faire des signes pour nous arrêter, les enfants crient et courent
après le camion, c’est stressant, peur de l’accident. Plus loin, les femmes
lavent le linge dans des mares d’eau et leurs petits sont sur la route à
quémander. Il n’est pas possible de s’arrêter, on serait tout de suite cerné
par des familles entières ! On imagine qu'elles se
regroupent sur cette portion de route déformée pour mieux apostropher des voitures étrangères,
sachant que nous roulons au ralenti, alors que nous croisons des voitures marocaines qui ne sont pas sollicitées !
Après ces moments très intenses,
on retrouve un peu de sérénité en traversant une forêt de cèdres où vivent en
liberté des singes.
Une halte bien
méritée à
Azrou dans un camping familial au milieu de très vieux cerisiers. Et
nous ne
serons pas seuls ! Nous sommes au carrefour des routes nationales de
Fès,
Meknès, Kénifra…et les camping-cars sont bien là, alors qu’on n’en avait
pas vus depuis quelques jours que nous sommes que sur des petites routes
secondaires.
Bon d’accord ça n’a pas toujours été facile pour Jacques, mais nous avons traversé tellement de beaux paysages encore
inconnus de nous.
12/13 mars-
On prend un taxi pour aller à Azrou, situé à 6 km du camping. Une
petite ville moderne, perchée à 1 250 m d'altitude, aux toits de tuiles
vertes dont les cheminées sont squattées par des cigognes.
Nous
grimpons à l'assaut de la médina adossée à une colline par des ruelles
décorées de fresques. Ce que j'apprécie dans cette médina, c'est que tu
rentres dans les boutiques et on te laisse tranquille et du fait de
cette liberté à te laisser regarder sans être embêté, on est reparti
avec plusieurs achats et on est même passé chez le tailleur pour faire
accourcir un jogging !
13/14 mars-
Comme le souk hebdomadaire se tient demain mardi, alors on va rester
une journée de plus pour profiter de l'un des plus grands souks de la
région.
Tous
les villageois des environs se retrouvent sur un très grand espace en
dehors des murs de la ville pour vendre leurs produits de la ferme
étalés sur des bâches plastiques, mais aussi une braderie comme chez
nous, des tapis berbères, un vrai bric-à-brac des plus insolites !
Nous sommes au cœur de la culture traditionnelle, le dépaysement est garanti! Plus
loin, les marchands de bestiaux. Un peu oppressant de se retrouver au
milieu d’un environnement d’hommes et de leurs bêtes pas toujours bien
traitées ! On quitte rapidement les lieux trop de monde. On apprendra
que les Marocains préparent le ramadan qui doit se dérouler dans
quelques jours et font le plein de victuailles.
On
s’est posé quatre nuits dans ce camping qui ne ressemble en rien à un
camping ! On se croirait au milieu d’un verger, on se met comme on peut,
entre cerisiers et amandiers… Les
cigognes européennes ont migré pour passer l’hiver au Maroc et un
couple s’est installé sur la cheminée de la maison des propriétaires du
camp. Nous
avons juste à lever les yeux et suivre leur va-et-vient pour la
préparation du nid, long travail minutieux fait de branches sèches
entrelacées qu’il ramène dans leur bec.
Nous remontons toujours plus au nord et demain, nous serons à Fès, ville impériale témoignant de treize siècles d'histoire.
Nous
prenons la direction de Fès, coincée entre les montagnes du Moyen-Atlas et la
chaîne du Rif, pour visiter cette cité chargée d’histoire et réputée pour son immense médina, haut lieu de l’artisanat
traditionnel.
Tout juste arrivés au camping de Fès, nous faisons connaissance avec un
couple camping-cariste et comme nous avons le même projet pour la journée de
demain, nous décidons de prendre un guide ensemble.
16
mars-Rendez-vous pris, Ali, guide
officiel, vient nous chercher en taxi, prêt à nous guider dans un véritable voyage dans le
temps. La médina de Fès est inscrite au
patrimoine mondial de l’UNESCO, car elle abrite la plus vieille université du
monde musulman. Les principaux sites à visiter datent du 13e et 15e siècle et
puis c’est la ville du savoir-faire, elle est reconnue pour être la capitale de
l’artisanat.
La
médina est un véritable labyrinthe de ruelles étroites et tortueuses,
qui abrite encore aujourd’hui plus de 500 000 habitants, la plus importante
zone piétonne du monde. Voilà pourquoi nous avons pris un guide ! Pas
envie de se perdre ou d’avoir toujours en main le portable pour s’orienter et
surtout gagner du temps pour profiter de visiter un maximum de la médina avec
un guide qui nous apportera tout son savoir sur tous les principaux centres
d’intérêts !
Première visite du Ksar Noujoum, belle et grande demeure appelée aussi Riad.
Un ballet incessant de livreurs avec des charrettes et des
ânes chargés « comme des mulets » se faufilent pour approvisionner
les boutiques, les deux seuls moyens de livraison !
Le
guide nous offre un thé à la menthe et de la terrasse nous assistons à des
scènes de vie de la médina.
Fondouk
ou caravansérail, anciennement, lieu pour recevoir les nomades, marchands avec
leurs ballots de marchandises et leurs bêtes lors de leur passage pour faire du
commerce à Fès reconvertit aujourd’hui en boutiques pour touristes !
La
ville abrite plusieurs écoles
coraniques dont certaines sont des chefs-d’œuvre
d’architecture. Toutes sculptées de panneaux de cèdre et de mosaïques.
Une
pause-déjeuner bien méritée en bonne compagnie avec Bernard et Francine.
Au
fil de notre avancée, nous traversons le quartier des menuisiers,
des artisans du cuivre et de la corne de vache,
des tisserands
des tanneurs,
Le
quartier des tanneurs est
sans conteste l’une des parties les plus extraordinaires et les plus
impressionnantes de la ville. La plus grande
et la plus ancienne étant la tannerie
de Chouara, qui est vieille de près de mille ans.
Depuis
une terrasse, nous observons le travail de ces hommes qui répètent
inlassablement un savoir-faire ancestral, mais oh combien difficile pour
eux.
Tout se fait à la main et ces hommes pliés en deux, ou à moitié
submergés, travaillent et plongent les peaux dans des cuves en pierre
remplies de
teintures colorées, comme une
palette de pastel.
Les
tanneries traitent les peaux de moutons, de chèvres et de chameaux, les
transformant en articles en cuir de haute qualité.
Étant
non-musulmans, pas le droit d'accéder au mausolée de Moulay Idriis,
patron de la ville de Fès, juste un petit coup d’œil depuis la porte.
Une journée bien chargée à piétiner dans cette immense
vieille ville aux 12 000 ruelles ! Merci à Ali de nous avoir emmenés dans des lieux authentiques (à notre demande), loin des circuits touristiques
et plus près des artisans, où nous n’aurions pas pu y aller seuls !
17/18 mars- Prendre la route la plus directe, pour rejoindre
la côte Méditerranéenne Marocaine par la N8. Puis la R509, en sachant qu'on
rencontrera des difficultés à trouver un bivouac sur cette route peu fréquentée
par les voyageurs !
Nous traversons une superbe
région au milieu d’une forêt de cèdres, mais ternie un peu par l'ambiance ! On
n’est pas sans savoir que cette région du Rif est un peu chaude pour être
reconnue comme la capitale du cannabis. Je comprends mieux maintenant pourquoi
cette route est surnommée « la solitude » pour avoir passé du temps
dessus sans jamais avoir croisé que des locaux !
Et nous n’allons pas tarder à
rencontrer des signes de malaise sans conséquences. Jeunes et moins jeunes sur
les bords de la route, nous font le signe de nous arrêter pour nous proposer de
l’herbe, mais sans agressivité, et même parfois avec le sourire en
s’écartant !
Nous
sommes suivis par un homme
au volant d'un 4X4 qui nous double et s'arrête un peu plus loin pour
nous faire encore un signe de nous arrêter en faisant le geste de fumer. En fait, pour nous proposer de l'herbe. On
trace la route et il recommence une deuxième fois, on l'ignore complètement, il
a fini par se lasser.
Et encore plus aberrant, une
voiture nous double et une petite tête de fillette se penche par la fenêtre,
nous fait signe de nous arrêter en faisant, elle aussi, le geste de fumer.
Je repère sur park4night un hôtel
recevant des voyageurs dans sa cour juste avant d’arriver à Ketama.
Arrivés
devant cet immense portail, nous sommes soulagés lorsque les portes s’ouvrent
et se referment bien verrouillées derrière nous, même si l’environnent de ce
parking est des plus "bordéliques" !
La direction et le gardien de
l’hôtel nous ont assurés qu’on passera une nuit en toute sécurité ici !
Notre soirée a été bien occupée à suivre le va-et-vient de la clientèle de
l’hôtel qui vient aussi se stationner dans cette cour !
Après avoir passé une excellente
nuit, nous reprenons la route direction Ketama puis Beni Smih où c’est le jour du souk.
Bizarre… bizarre… aucune sollicitation, mais beaucoup de gens à nous saluer lors
de notre traversée de la ville ! En fait, les rabatteurs sont sur la R509,
pas avant, pas après !
Nous traversons une immense forêt
de cèdres avant de bifurquer sur la P4113 et là, c’est une explosion de paysages
fabuleux ! Une route asphaltée et tout en lacets nous offre des points de
vue sur les montages, mais aussi sur la vallée. Un camaïeu de couleur ocre et la
couleur verte du chanvre se marient à la perfection pour former un paysage
hors du commun !
Nous parcourons l'une des plus grosses régions
productrices au monde !
À chaque lacet en épingle à cheveux, les vues sont
saisissantes.
Après avoir traversé le Rif par
plusieurs cols, le plus haut à 1 650 m, nous redescendons dans la vallée et
puis on aperçoit au loin la Méditerranée.
Notre bivouac, ce soir, à El
Jedha au bord de la mer et tout près de la Gendarmerie Royale avec des
ccaristes déjà bien installés le long de la côte ! Longue promenade sur la digue
pour aller jusqu’au centre de cette petite station balnéaire et son port de
pêche.
19 mars- Changement d’horaire pour les Marocains, ils
reculent leur montre d’une heure et l’ avanceront d’une heure lors de la fin du
ramadan. Nous suivons la chaîne
montagneuse du RIF avec toujours en ligne de mire la Méditerranée et ses km de
plages.
Cette région se distingue par l’habillement des femmes berbères. La
plupart portent encore le costume traditionnel et le chapeau de paille tressé à
large bord.
Belle rencontre avec un
restaurateur français qui tient un petit restaurant sur la plage de Stehat où nous bivouaquons
sur le parking face à la mer. Il ferme pendant la période du ramadan, mais
nous fera exceptionnellement deux pizzas berbères livrées au camion.
20 mars-Tôt ce matin, les femmes sont déjà au travail, elles reviennent des champs avec les ânes chargés d'herbe pour leurs bêtes.
On reprend
la direction de la côte toujours aussi sinueuse, et aperçoit des criques et
grandes plages de sable noir !
Notre
dernière visite est pour Tétouan située dans le RIF occidental que nous
connaissons déjà, mais envie d’une dernière immersion dans la culture
marocaine. Évidemment passage obligé par la médina qui se dresse à flanc de montagne
et entourée d’une muraille de 5 km de long et ses 7 portes d’entrées.
Tétouan, la
blanche, avec ses murs peints à la chaux, ses ruelles bordées de maisons vertes
et blanches qui évoquent l’Andalousie toute proche.
Un coup d’œil
au Palais Royal bien protégé par une présence militaire. Passé la
grande porte, nous sommes directement plongés dans le charme de cette vieille
ville, il n’y a plus qu’à se perdre dans cette fourmilière pleine de vie.
D’innombrables
étals vendant toutes sortes de produits. Il y en a pour tous les goûts !
L’animation
bat son plein, bientôt le ramadan, les gens sont chargés de
victuailles, car dans deux jours, tous les commerces vont tourner au
ralenti !
Des étals de
pâtisseries avec des dizaines de variétés : gâteaux aux amandes, aux
cacahuètes, aux noix, au miel… Le choix est cornélien, tant l’offre est
abondante !
Un régal de
douceurs irrésistibles !
21
mars-Dernier bivouac au Maroc dans le
cadre naturel de l’hôtel-restaurant La Ferma situé à Cabo Negro.
Le
restaurateur a aménagé son immense terrain en une aire de ccars dans un décor
authentique et arboré d’une très belle végétation.
Un
petit tour de leur centre équestre qui a un tout petit air du Far West !
22
mars- Longue attente de plus d’une
heure et demie avant le passage de la frontière marocaine, puis les formalités,
visite du camion et 2 h plus tard, le passage de la frontière espagnole se
passe très rapidement.Pas
le temps de se retourner, nous sommes les derniers à embarquer et un quart
d’heure plus tard le ferry prend le large direction l’Espagne avec un coup
d’œil sur Gibraltar.
La boucle est
bouclée. Nous quittons le Maroc après avoir passé 7 semaines à sillonner ce
pays et fait 3 260 km. C’est notre quatrième voyage au Maroc et on ne se lasse
pas d'explorer ce magnifique pays aux paysages tellement diversifiés, aux
routes de montagne sublimes et en plus avec un lot de rencontres imprévues et
oh combien accueillantes, généreuses, géniales...
Quelques arrêts en remontant l'Espagne : Ronda, Cordoue, Tolède...
23 mars-Je ne vais pas m'éterniser sur le problème rencontré avec ma carte Sim
Orange qui nous a occupés pendant quelques heures... Problème résolu, on prend
la route, direction la Sierra Ronda, par la A397, qui s’étend entre Marbella et
Ronda. On traverse un massif montagneux avec une vue imprenable sur ses
spectaculaires villages blancs perchés sur des promontoires au milieu de nulle part !
24 mars-Ronda, village incontournable
mentionné sur tous les guides ! Et reconnu comme un des plus beaux villages
espagnols.
Une bonne marche à pied sur cette longue et belle rue
piétonnière, avant de franchir la cité historique oh combien, envahie de
touristes ! On comprend mieux pourquoi il y avait tant de bus stationnés
sur un parking à l’entrée de la ville !
Construite sur un promontoire rocheux à 740 m
d’altitude, scindée en deux par la
rivière Guadalevin qui a creusé une gorge profonde de 170 m de
haut.
Vertigineux trait d’union entre les deux parties de la
ville !
Ces promontoires offrent une vue splendide sur la
gorge. Et comme je suis souvent en quête de la meilleure
photo, on emprunte le sentier qui descend jusqu'aux différents points de vue.
On se sent tout petit à côté de ce géant de pierre. J’ai aimé le fait que les portes, les façades et les fenêtres de ces maisons ont gardé ce charme d’antan. La plupart des ruelles et des
chemins sont encore tous pavés.
Magnifique cité andalouse avec ses influences
arabes, ses palais, ses maisons blanches et ses deux ponts qui font
toute la renommée de la ville.
L’église Santa Maria la Mayor fût bâtie sur
l’emplacement d’une mosquée après la prise de la ville par les Rois Catholiques en
1485. Le clocher
est bâti sur les restes du minaret. Bel ensemble dont la façade est parée de
galeries.
Le Palais de Mondragon, ancienne résidence arabe, est
un des monuments les plus importants de Ronda et a été la demeure du dernier
gouverneur de la ville.
Derrière son portail Renaissance, une belle enfilade de
patios à arcades ornée d’azulejos.
Et puis ce joli petit jardin qui donne sur les falaises
et les alentours, mais dommage, les fontaines sont à l’arrêt !
Ce n’est pas la "maison du Roi Maure" qui
se visite mais La Mina et ses jardins à la française.
Une mine fortifiée, avec son incroyable escalier secret, fut creusée dans la roche
au 14e siècle pour permettre d'extraire l'eau de
la rivière Guadalevín, dont la roue hydraulique était actionnée par des
esclaves qui transportaient l’eau par les 365 marches.
On aurait pu les descendre… mais… il faut les remonter
ensuite !
Nous sommes descendus au premier point de vue d’où
l’on rejoint le jardin en terrasse, dessiné par le paysagiste français
Forestier en 1912, qui est une petite merveille.
C’est aussi la Capitale spirituelle de la
tauromachie. Les arènes, construites en
1785, font parties des plus anciennes d’Espagne et sont aujourd’hui considérées
comme monument historique.
Une
fois franchi le vieux-pont, on remonte par des jardins suspendus au bord de la gorge qui nous offrent
un panorama spectaculaire. On passe de terrasse en terrasse par de petits
escaliers qui relient le vieux-pont au nouveau pont.
Belle découverte de cette jolie citée à contempler
le charme de ses bâtisses et en prendre
plein la vue sur les falaises.
25 mars-Changement
de décor, les sierras ont fait place à des collines et champs recouverts d’oliviers.
Cordoue
est notre prochaine étape.
Ville que nous connaissons pour l'avoir déjà visitée en 2001. Une
aire de ccars à 100 m d’une cité historique, c’est plutôt rare ! Juste
traverser le boulevard et c’est par la porte Sévilla que nous pénétrons dans le
vieux Cordoue.
Et
dans la foulée nous voici face à l’Alcazar monument célèbre, d'origine
musulmane. Dévasté,
puis reconstruit par les rois catholiques, ce palais fut un certain temps leur
quartier général jusqu’à la chute du royaume en 1492.
Passé
le porche, une galerie nous emmène à l’ancienne chapelle du palais où se trouve
une superbe collection de mosaïques romaines.
L’Alcazar
est aujourd’hui réputé pour ses tours, ses patios et plus
particulièrement pour ses beaux jardins bordés d’orangers, de palmiers,
de cyprès… et agrémentés de vastes
bassins qui s’étendent sur trois terrasses. Un lieu très agréable où il fait
bon flâner.
Une
vue plongeante sur le pont romain, composé de 16 arches, qui fut pendant des
siècles le seul pont de la ville et la noria qui permettait d'amener l'eau au Palais par un aqueduc. Cordoue
connaît son apogée au Xe siècle et reconnue à travers le monde. Dès lors, il
fallait bien un monument à la mesure de sa grandeur, d’où cette splendide
mosquée.
Après
la reconquête espagnole, la mosquée devient à nouveau une église puis une
cathédrale puis une mosquée-cathédrale avec un mélange d’art gothique,
renaissance, baroque… Un chef d’œuvre de l’art Omeyyade, avec ses 600 colonnes
de marbre à doubles arcs colorés de pierres rouges et blanches.
On est saisi
par ces étonnantes perspectives qu’offrent ces alignements !
Le
mihrab dépasse le rôle de simple niche invitant à la prière et devient un véritable
joyau de l’architecture islamique. Un arc en fer-à-cheval décoré de mosaïques
incrustées d’or, de bronze et de pierres précieuses.
Cette
mosquée-cathédrale est une merveille d’architecture transformée par des hommes,
des cultures et des religions diverses tout au long de l’histoire !
En
quittant cet édifice, on se trouve dans le centre historique, dans le quartier
juif.
Un
enchevêtrement de ruelles pavées, patios, maisons blanchies à la chaux et de
placettes pittoresques envahies par les Espagnols.
Évidemment,
je suis à la recherche du quartier San Basilio célèbre pour ses patios grâce à
leur belle ornementation florale. Il existe même un concours du plus beau patio
de la ville. Nous ne sommes pas au top de la floraison, mais on peut tout de
même jeter un coup d’œil sur certains qui sont ouverts et où le printemps
s’est déjà bien installé !
Cordoue fait partie de ces petites cités faites pour y
flâner en nous faisant nous perdre ! Toujours le même coup de cœur pour cette
jolie ville andalouse.
Un saut de puce de 190 km et nous sommes à Valdépénas, terre de vignobles, sur la route qui relie Cordoue à Madrid. Installés
à une terrasse au cœur du centre- ville, on profite de cette très belle
place bordée de cafés-restaurants animés et de son église gothique à
deux nefs.
Valdépenas se trouve au centre de l'Espagne et fait partie de la Mancha. C'est là que Cervantès a fait naître son célèbre Don Quichotte !
27 mars-Une étape à Aranjuez, pour visiter le palais royal, la résidence des rois d'Espagne. Sauf que je n'ai pas vérifié les horaires d'ouvertures et tout est fermé aujourd'hui !
Balade autour de ce Palais assez classique, situé au bord du Tage et doté de belles fontaines, mais hélas toutes à l'arrêt !
Dernier bivouac à Burgos... avant de passer la frontière espagnole.
28/29/30 mars-Nous roulons depuis deux jours, envie de se poser...
Je
repère un bivouac au petit port du Teich, aux abords dune réserve
ornithologique située sur le bassin d'Arcachon pour profiter de la
nature à l'état pure dans un environnement génial !
Et
bien sûr, le sentier de rando au départ du camion, nous appelle pour
une balade : longer les bords de l'Eyre, traverser les marais, les
bois... Les 7 km nous ont bien dégourdi les jambes !
31 mars-En fait, nous allons passer une deuxième nuit pour visiter la réserve ornithologique installée au point de jonction entre les milieux forestiers, marécageux et lagunaires. Située
sur l'une des plus importantes voies de migration de la planète, la
réserve du Teich est une escale pour nombre de ces grands voyageurs. C'est
parti pour un circuit de 6 km le long d'un sentier aménagé et équipé
d'une vingtaine d'observatoires pour mieux observer ces oiseaux
migrateurs au plus près.
Belle balade de 3 heures à profiter de la faune et de la flore et du calme qui y règne.
2 mois 1/2 à vadrouiller et fait 7 705 km.
On revient avec des souvenirs
et des images plein la tête.
Et comme un voyage en appelle
toujours un autre…
Alors c’est où et quand qu’on repart ?
Car les envies
ne manquent pas !
Je viens d'ouvrir votre blog. Bons débuts. Et maintenant au boulot Brigitte pour la suite. Bises.
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