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2013-03-Iran en passant par l'Italie-Grèce-Turquie-Iran-Bulgarie-Croatie-Slovénie-Italie

 
 
Notre projet de voyage vers l'Iran a commencé en septembre 2012 à l'AG d'Esprels dans le Jura, a mûri tout l'automne et a pris forme à la mi-janvier 2013 chez les Cailloux à Suresnes. Tout un après-midi à échanger nos informations et préparer ce futur voyage: cartes et guides étalés sur la table pour définir l'itinéraire, les visites, le budget...et bien sûr parler visa, carnet de passage en douane, assurance...en fait tous les ingrédients pour que ce périple se fasse dans de bonnes conditions.
  
 
 
En quittant Jean-Louis et Gisèle nous étions tous motivés, ils ne nous restaient plus qu'à aller pour certains dès le lendemain à l'ambassade Iranienne pour laisser nos empreintes dans un premier temps.
 
C'est parti pour un casse tête chinois dans les formalités douanières Iraniennes!
- Aller à Paris pour une demande de visa à l'ambassade Iranienne, déposer nos empreintes, attendre 1 mois avant de recevoir un code de 6 chiffres qui nous signifiera que  notre visa est accordé, expédier nos passeports à Jean-Louis qui les déposera à l'ambassade et les récupérera avec ce fameux visa.
-Demander un CPD à l'Automobile Club à Paris (Carnet de Passage en Douane) document douanier international obligatoire qui couvre l'admission temporaire de notre C.C. en Iran. Pour avoir ce document il a fallu éclairer notre banquier, ignorant complètement cette  démarche, de nous faire une lettre de garantie bancaire d'une somme = à la valeur de 150% du  porteur. Impensable mais vrai, après 2 rendez-vous et 20 jours d'attente nous avons enfin reçu notre lettre en provenance du bout du monde, Brest !
La garantie bancaire nous sera remboursée sur la remise du CPD dûment visée par les douanes, l'automobile club et notre banque.
  - Trouver une assurance "Monde Assistance" au véhicule, ce sera le Cabinet Marie à La Mure en Isère, expert en assurance camping-cars, ils ont le monopole, ils en profitent, ils sont très chers !
 - Rechercher une agence Iranienne et trouver un guide parlant français (merci  à Jean-Louis et Gisèle).                                .
  - Commander des dollars, des euros...
  - Contrôler la mécanique du camping-car.       
   - Faire un peu de ravitaillement...
   - Prévoir tenues appropriées pour l'Iran...
 

A douze jours de partir, de partir, appel de l'automobile club Association : lettre bancaire non-conforme et donc refusée ...
Retour à la case départ: oublier la lettre bancaire, annuler le compte à terme et faire un virement dans l'heure qui suit à ACA.
 
La malchance nous poursuit: le CPD se fait désirer, nous guettons le facteur tous les jours... Consulter le suivi du recommandé, la poste de notre commune, le tri postal de Paris...Le verdict tombe: mouvement de grève, le CPD est bloqué à Paris !
 

7 mars - c'est le préposé des postes qui nous apporte notre sésame.


11 mars - Jean-Louis, notre parisien, se charge de récupérer à l'ambassade nos passeports avec le visa (dur responsabilité !) puis direction la poste pour envoi en Chronopost.
 
12 mars - Nous sommes dans les starting-blocks quand le facteur sonne à la porte.....
 
13 mars - C'est la météo qui nous a guidés dans l'heure de notre départ. Depuis 2 jours le nord de la Bretagne et la Normandie sont sous la neige. Les températures sont très basses. Infos trafic nous signalent une météo plus clémente au sud de la Loire. La décision est prise: nous partons...
    LavalPoitiersBellacGuéret, notre 1er bivouac sympa dans la Creuse. 
 
14 mars - Surprise! alors que nous relevons les stores, de la neige ! Elle est bien tombée cette nuit. P'tit dèj. et vite on repart avant de patiner...La météo étant défavorable nous décidons de prendre l'autoroute par sécurité, nous changeons notre itinéraire.

Clermont-Ferrand LyonGrenoble, nous quittons la 4 voies sous un ciel tout bleu.
Nuit à la Grave

15 mars - les rayons du soleil réchauffent notre pare-brise tout glacé par des températures en dessous de zéro. Le vent souffle avec violence et il fait très froid.

Pause photo au Col du Lautaret, courses à Briançon, déjeuner à Montgenèvre à 1850m d'altitude, 1°4 à midi.

 

Chartres de Bretagne → Montgenèvre→997 km


Nous quittons la France, traversons le Piémont, direction TurinPiacenzaParmeModèneBologne.


16 mars - La "Via Emilia" ou SS9 seule route traversant la Lombardie et la Romagne n'a aucun charme, monotone et très mal entretenue. Etre vigilent avec les nids de poule, on se vroirait en Afrique ! Traversée des villes et villages en continus limités à 50 ou 70.

Bologne, visite de la ville et c'est par les fameuses arcades longues de 3 kms réputées et fréquentées par les Bolognais que nous arrivons dans le centre historique.
 
Due Torri, nous sommes restés au pied de cette tour, les 499 marches nous ont fait peur mais surtout nous voulons ménager nos genoux
 
La tour Garisenda, haute de 48m, elle penche sérieusement comme la tour de Pise, son inclinaison serait de 3 m 22 !




                                                                          


  Place Neptune ou place du Géant à cause de l'imposante statue qui orne la  fontaine. 

  

Basilique San Pétronin est une des plus belles créations de l'architecture gothique italienne.
 
Palazzo Communal avec sa tour de l'horloge.

 
 
Nuit à Forli, très moyen le point GPS...
 
17 mars - Visite de la république San Marin, 20 ans ont passé depuis notre 1er passage avec les fistons. Aujourd'hui, nous ignorons les escaliers et c'est par le téléphérique que nous accédons à la plus ancienne république du monde.
 La basilique San Marin, l'intérieur à 3 nefs et 7 autels est plein de statues et peintures de grande valeur. Nous montons et parcourons la voie pavée en direction de la 1ere tour et encore plus haut la 2ème tour. Nous goûtons à un panorama époustouflant sur la côte Adriatique malgré un froid glacial.
Pour nous réchauffer nous décidons de redescendre par les escaliers.
Ce soir nous sommes à Riccione au bord de l'Adriatique, tout près de la policia municipale.
 
18 mars - Direction Ancône, voir si on peut trouver un embarquement, nos espoirs sont faibles...Sinon, il faudra faire 600 km de plus pour trouver un ferry à Bari située dans le talon de la botte italienne. La malchance nous poursuit, nous irons à Bari...

La "via Adriatique" est longue, pénible, stations balnéaires bétonnées, on n'avance pas (40/50h).Tout est moche ! Ignorer nos aprioris des autoroutes, c'est décidé on s'engouffre dès la 1ére entrée venue  sur la 4 voies et là, on peut enfin profiter des paysages, des oliveraies, vignes, arbres fruitiers  à perte de vue, plantés en alignement sur tous les coteaux avec au loin des sommets encore neigeux. On roule et nous ne profitons pas assez du soleil, les températures avoisinent les 20/23°. Nuit bruyante sur une aire avec les routiers...

19 mars - 5 jours que nous roulons, il serait temps de se poser. Bari, le port d'embarquement pour l'Albanie, nous y sommes enfin !

France→ Italie→ 1 181 km


Départ 23 h, cela nous laisse le temps de nous balader dans le centre historique de Bari et faire quelques courses. 

 En fait nous quittons le quai avec 1h30 de retard...Double déception, nous pensions passer la nuit dans des "pullmans" et bien non rien de cela ...

Nuit blanche assurée dans des fauteuils cabriolets sans confort !

20 mars - Après 9 h de traversée, nous voici sur le sol Albanais. Le soleil est présent avec une météo au beau fixe. Les formalités douanières se font très rapidement, on échappe aux fouilles, nous étions les 2 seuls touristes sur le ferry. Nous quittons rapidement Durrés, grand port important de l'Adriatique.
 
45 km nous séparent de la capitale, la route que nous empruntons est très industrialisée, beaucoup de circulation, aucun panneau de direction et en plus le GPS est entrain de nous lâcher ! Il reconnaît le pays, les villes mais pas les routes...

La région que nous traversons  se compose principalement de plaines parsemées de collines.  

Tirana, ville grouillante de voitures et de gens. 2 km avant le centre ville nous nous stationnons dans un parking gardé et partons à l'assaut de la capitale.
 
Direction la place Skanderbeg, le cœur du centre ville historique. La statue de Skanderbeg à la silhouette volontaire , le drapeau Albanais qui l'avoisine.

 


La mosquée, fermée sous la dictature, fut rouverte en 1991, prélude du retour à la liberté du culte dans le pays après plus de vingt années d'interdiction.







 
 
 
 
  
 
 
Une petite faim nous guide vers un parc ombragé où se trouve une pizzeria.  Nous nous régalons d'une délicieuse pizza accompagnée de bières albanaises.  La digestion se fait en continuant la balade, la cathédrale St Paul, ornée de très beaux vitraux, Mère Theresa, d'origine Albanaise, est très représentée par des statues et mosaïques.
Puis c'est le block, ancien quartier de la Nomenklatura, situé le long de la rivière Lana. Le block est devenu en l'espace de quelques années le quartier branché de la capitale ou sa particularité, les immeubles sont peints de décors cubistes de toutes les couleurs. Les photos des façades ont fait le tour du monde.
 
 
Dernier passage obligé avant de quitter Tirana, emprunter le pont des tanneurs, minuscule pont Ottoman du début du XIXème siècle. 
Journée très chargée alors que la nuit précédente a été très agitée.
C'est par une route tout en lacets que nous atteignons le village de Pétrala. Nous dormons ce soir au pied de la forteresse érigée sur une colline tout escarpée.
 
21 mars - Tôt ce matin, des gouttes d'eau rebondissent sur le toit du cc...Notre projet d'ascension vers la forteresse est bien compromise...
Avant de redescendre dans la vallée, faire le plein à la fontaine et saluer les personnes qui nous ont accueillis sur la placette.
Pas de chance, cette route est signalée comme ayant de très beaux paysages, nous la ferons sous la pluie et dans le brouillard.
 



La police est omniprésente sur les routes, toujours à contrôler les automobilistes, jusqu'à présent nous échappons à ces arrêts. D'Elbésan à Bérat nous roulons sur une route tortueuse, tôle ondulée, ornières, nids de poule...3h pour faire 80km



 



Un grand besoin de quitter le cc après cette route très pénible. Nous partons à la découverte de Bérat située au centre de l'Albanie. Surnommée la ville aux mille fenêtres par allusion de ces maisons aux façades blanches, aux fenêtres à petits carreaux, aux toits de tuiles sombres, érigées sur un piton rocheux. 

Visite du quartier historique de Mangalem, de la cathédrale Orthodox ornées de très belles boiseries  
 
 

 
La balade se termine à déambuler dans les ruelles très raides du vieux quartier et admirer les maisons à tourelles, biscornues, encadrées de tours défensives. Elles n'ont pas de fenêtres au rez-de- chaussée, le 1er étage est utilisé à la saison froide et le 2e pendant la saison chaude. 
  La nuit tombe, les albanais sortent, c'est la promenade entre hommes, ils sont tous équipés de leur parapluie, les femmes restent à la maison et nous, nous rentrons vite nous mettre au sec.
  
  
 22 mars- Après une journée de pluie, le soleil réapparaît. Nous prenons la route qui nous emmène sur la côte adriatique. Questionnant les chauffeurs de bus sur l'état de la route, nous ont fortement déconseillés de prendre la route prévue, alors nous changeons notre itinéraire, plus long mais plus sécurisant. La route monte en lacets, offrant de beaux points de vue sur la montagne et la mer.

 
Cà grimpe très dur...Un bruit bizarre nous interpelle, cela provient du pot d'échappement. Trouver un stationnement sur cette route qui nous mène au col Llogara à 1100m d'altitude. Verdict: le tuyau d'échappement s'est cassé à la jonction avec le silencieux. Avec l'aide d'ouvriers qui travaillent sur un chantier, sortir le vérin, rafistoler avec du fil de fer donné par les maçons et on repart... Les ouvriers partent avec un cake breton !



 
Nous apercevons l'île de Corfou située à 3 km de la côte.
Le littoral est une succession de plages aux eaux turquoises et de montagnes plongeant abruptement dans la mer. Côté terre, des plantations d'oliviers et d'agrumes.
Cette portion du littoral est encore très préservée mais pour encore combien de temps ?

Se balader sur le front de mer de Séranda, station balnéaire très prisée des Albanais, faire le marché, manger le byreck, spécialité du pays, un feuilleté à base de fromage, épinards, oignons, excellent, puis direction le site archéologique Butrint.

Bivouac dans une station service, on fera le plein demain matin en remerciement.
 
23 mars - Alors que le plein de gasoil est fait et payé, le pompiste nous réclame 5€ pour la nuitée ! 

 
Nous longeons maintenant la côte Ionienne, les paysages sont fabuleux, quel changement avec l'intérieur des terres, mal entretenus, réseau routier défaillant et ne parlons pas des décharges sur le bord de routes... 

 

 
 
 
 
Le littoral est une succession de plages aux eaux turquoises et de montagnes plongeant abruptement dans la mer. Côté terre, des plantations d'oliviers et d'agrumes.

Cette portion du littoral est encore très préservée mais pour encore combien de temps??

Se balader sur le front de mer de Séranda, station balnéaire très prisée des Albanais, faire le marché, manger le byreck, spécialité du pays, un feuilleté à base de fromage, épinards, oignons, excellent, puis direction le site archéologique Butrint.Nous bivouaquons au bord du canal, vue imprenable sur la forteresse, le petit port, le bac et en fond la montagne. Nous profitons pleinement de cette tranquillité, farniente tout l'après-midi au soleil.
   
 
Nous bivouaquons au bord du canal, vue imprenable sur la forteresse, le petit port, le bac et en fond la montagne. Nous profitons pleinement de cette tranquillité, farniente tout l'après-midi au soleil.
24 mars - Nous partons à la découverte de cette cité antique inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site se compose de 2 parties principales: l'acropole et la ville basse.
    
  
  
  
La basilique Byzantine impressionnante par sa taille. Les 2 rangées de piliers divisent l'espace en 3 nefs. Le petit théâtre pouvait accueillir jusqu'à 1 500 spectateurs.
Et ça et là, ces petites tortues qui se dorent au soleil . 
 
 Nous quittons notre petit paradis de verdure pour une dernière visite en Albanie, Gjirokastra, cité de pierre accrochée à la colline qui domine toute une vallée.   
Nous partons à l'assaut de la forteresse par une longue pente pavée et très glissante.
Nous montons à la citadelle, accompagnés d'un gars du pays qui parle français, par de très jolies ruelles pavées de pierres multicolores, noires, roses et blanches. Ce château long de 500m est l'un des plus grands des Balkans. La galerie construite sous forme de voûte ogive, est transformée en musée militaire de la 1ére et 2éme guerre mondiale.
 
 
 
 
 25 mars - Direction la Grèce par la frontière de Kakavi. 

 

Albanie → Grèce → 565 km


Traverser une chaîne de montagnes au nord de la Grèce avec des cols à passer allant jusqu'à 1350m d'altitude et de chaque côté de la route la neige. Nous sommes dans la brume, visibilité très réduite.
Les températures chutes au passage des cols 6°.
  
Longue journée à rouler aujourd'hui. Nous sommes surpris par la nuit qui tombe très vite, il est temps de mettre nos pendules à l'heure avec une heure de décalage.
Nuit sur un terre-plein face à une station essence tout près de Thessaloniki .    
  
Super bivouac au port Logos, entre lac et mer. 
Nous sommes à 100 km de la frontière Turque.
 
 
En Albanie puis en Grèce nous pouvons voir le long des routes des jolies stèles implantées le plus souvent dans les virages, ce qui signifie qu'un accident mortel s'est produit à ce même endroit. 
 

 


Grèce → Turquie → 709 km





15 jours que nous avons quitté notre Bretagne et déjà fait 3 452 km.






27 mars - Passage frontière Turque, là aussi en moins d'une heure tout est réglé.

Et la pluie recommence à tomber, le froid s'installe, la Turquie est un pays de montagne et nous savions bien avant de partir que notre voyage aller, nous n'aurions pas eu de grandes chaleurs...

Nous sommes bien en Turquie! A peine quitté la frontière et alors que nous sommes sur une 4 voies, face à nous un grand troupeau de vaches monopolise la route et à nous de nous arrêter pour les laisser passer!

 Kétirdag, notre 1er bivouac sur le bord de la mer Marmara. Au large de nombreux gros bateaux de commerce sont au mouillage en attente de passer le détroit du Bosphore, seul passage entre mer Méditerranée et mer Noire.

Nous pensions passer une nuit tranquille avec vue imprenable sur la mer, que nenni ! Vers 21 h des voitures viennent se stationner tout près du cc et voir des jeunes se diriger vers un club de nuit...Il est grand temps de décamper avant d'être encerclés...Partir à l'opposé du parking mais la sono nous tiendra compagnie jusqu'à 3 h du mat....

28 mars - Nous traversons le Bosphore  par le pont de l'Europe sans nous arrêter. Connaissant Istanbul  pour l'avoir déjà visitée 3 fois mais toujours très étonnés par ce trafic énorme. 30 km avant de franchir le pont c'est déjà pare-chocs contre pare-chocs malgré une route à 4 voies.

A distinguer au loin toutes les collines occupées par des multitudes immeubles plus hauts les uns que les autres et cela pendant plus de 50 km nous fait penser que la densité de la population est énorme....

Alors que nous cherchons  notre stationnement pour la nuit, c'est un surveillant d'une usine d'"otokar" qui nous a escortés à un autre parking en retrait de la route tout près d'une autre entrée de l'usine. J'arrive à me faire comprendre avec mon baragouinage en anglais ! Installés,  nous voyons arriver  notre gardien qui me tend son téléphone et j'entends une charmante voix me dire en un très bon français "bienvenue en Turquie", nous avons parlé longuement ensemble, cette jeune femme avait fait un an d'études à Paris et était ravie de converser en Français.

29 mars - La route est longue avant d'arriver à la capitale. Chercher  une station  pour remplir notre bouteille de gaz, un garagiste se propose de nous emmener au bon endroit, tout content de monter dans le  cc direction la station de gaz. 15€ le remplissage.





Tout juste 2 jours que nous sommes en Turquie et nous constatons la disponibilité des turcs, ils sont toujours prêts à rendre service: te trouver une place de parking, te guider avec leur voiture pour prendre la bonne direction, t'emmener à la bonne station service, t'offrir un sac de pistaches, du thé, du "kafé"...






 
Nous traversons le plateau anatolien, paysages superbes de montagnes et de plaines vallonnées avec toujours des passages de cols jusqu'à 1580 m d'altitude aujourd'hui. Le temps est très variable, soleil, nuages, pluie...Cà change en fonction de l'altitude...600 km séparent Istanbul à Ankara.

 









Aie! Aie! On s'était promis de s'arrêter bien avant le centre ville d'Ankara et bien non, nous sommes tombés les 4 roues dedans !

16 h, circulation intense, pas de panneaux indicateurs pour nous signaler le mausolée d'Atatürk, le plan du "guide bleu" nul et le GPS n'en parlons pas...







Happer un taxi, lui demander de nous emmener sur le site!...Je pars avec lui et pour tout bagage mon "guide bleu"  pour lui montrer où on veut aller...7 km dans une circulation tellement intense que par moment je distingue à peine le cc qui se faufile avec difficultés dans cette pagaille.

 


Sloly! sloly!  un taxi qui roule au ralenti ce n'est pas normal, une clameur de klaxon nous entoure.
Ouf! nous sommes devant l'entrée du mausolée. Ce jeune taximan me dit: "me professionnel" et je lui réponds: "my husband is very professionnel" !
 


17 h 30, le site va fermer! Tomorrow ! Ne pas s'éloigner de l'entrée, trouver un parking pour la nuit. Encore un excellent accueil dans une station service, discutions animées avec le personnel, chacun s'exprimant avec des gestes et son anglais approximatif !
 




Enfin se détendre en se baladant dans Ankara by night. Jacques va chez le barber se faire raser sa barbe de 15 jours (4€), quelques courses, manger un kébab accompagné de lait ribot, enfin ça en avait le goût (5€) pour 2 personnes.

        











   
 
30 mars - Nous quittons nos copains de la station service, direction le mausolée Atatürk. Ce monument explique la vénération qui entoure le personnage; celui-ci à non seulement libéré la Turquie mais a également bouleversé les structures pour la faire entrer dans le monde moderne. On accède à une vaste esplanade par une allée triomphale décorée de lions. Un tombeau tout en marbre de 40 tonnes.



Face au mausolée, se trouve la tombe d'Ismet Inonü, le second président de la république.

 Le musée où se trouve les objets et vêtements lui ayant appartenu, collections de timbres, de monnaies, de tableaux. Le corbillard qui l'a transporté à sa dernière demeure, ses voitures, bateaux...
 
On sait combien les Turcs vénèrent Mustapha Kemal dit Atatürk, le "père des Turcs", qui a fait de l'ancien empire ottoman, la moderne république de Turquie que l'on connait aujourd'hui.Nous assistons à une commémoration en son honneur.
  
  
Après une flânerie dans les quartiers Ulus et juifs, nous quittons Ankara en fin de soirée, pas envie de passer une 2éme nuit parmi le brouhaha de cette capitale. Nous sommes abonnés aux bivouacs dans les stations services, l'accueil est vraiment sympa, grand espace, propre et sécurisant. Ce soir c'est à Akpinar, vue imprenable sur la steppe et des cimes enneigées.


31 mars - Plus nous allons vers l'est, la présence de l'homme se fait plus rare. Entre les villes nouvelles qui poussent comme des champignons, ce sont des lacs et la steppe qui nous entourent, les paysages sont grandioses. Le long de la route, des fontaines où nous faisons nos pleins d'eau, par sécurité nous ajoutons dans chaque bouteille une pastille de "micropur" et faire la lessive!

C'est par une très belle route à 4 voies que nous arrivons à Kirsehir "la ville de la steppe". Quelques beaux monuments datant du XIIIe et XIVe siècles. Caca Bey fût un observatoire astronomique crée par un sultan avant d'être transformé en mosquée.
  
Une nouvelle mosquée au centre de la ville est érigée au dessus des boutiques, il ne faut pas perdre de place !
 Le mausolée d'Ahi Eran  abrite les tombeaux d'Ahi Evran (le père fondateur de la confrérie des frères musulmans)  et de ses enfants.  
 
L'après-midi sera consacré à la visite de Kayseri avec pour toile de fond le sommet neigeux de l'Emciyes Dagi haut de 3970m. La citadelle, la mosquée, le mausolée Doner Kumber, un petit tour dans la ville pour acheter la spécialité de Kaysery: le pastirma, une viande de bœuf séchée au soleil et épicée.
   
1er avril - Super accueil ce matin, alors que je demandais si il y avait une connexion internet, oui mais pas de wifi. J'ai été invitée à utiliser le PC du chef de la station service, installée à son bureau j'ai pu donner de nos nouvelles. Nous avons décliné l'invitation à déjeuner mais accepté  le thé avec des tartines de fromage.

En Turquie, "le voyageur n'est jamais un touriste, il est un invité, un hôte, accepter une boisson sera le meilleur des remerciements".




Nous traversons  l'Anatolie profonde, les campagnes avec ses arbres fruitiers tous en fleurs: abricotiers, figuiers, amandiers, le pays est le 1er producteur de noisettes au monde.

Un délice ces abricots secs achetés sur le bord de la chaussée.


  Quelle belle région, l'immensité de ces paysages  est un régal pour les yeux.

 
 
  
 2 avril - 120 km d'une route très diversifiée, torrents et verts pâturages, immenses lacs aux eaux d'un bleu intense, vallées riches en arbres fruitiers et vignes...


Sur cette route qui nous mène à Nemrut Dagi, site incontournable de la Turquie, nous pouvons voir sur le passage l'armée omniprésente, estafettes, tanks, automitrailleuses...Il est vrai que nous ne sommes pas très loin de la Syrie. Aller  au maximum de la chaussée carrossable, 12 km avant ce gigantesque sanctuaire, nous nous arrêtons devant une pension " Isik pension camping" et c'est l'hôtelier qui nous accueille sur son parking, content de nous recevoir, avant nous il avait vu passer un seul camping-car mais plusieurs 4x4.



A peine installé, le restaurateur nous souhaite la bienvenue avec une tasse de thé et nous propose ses services.
L'aubergiste fait office de chauffeur de taxi (35€ la course) pour nous véhiculer par une petite route pavée tout en lacets jusqu'à 2 200 m d'altitude. A nous ensuite de crapahuter par un sentier rocailleux jusqu'au pied du tumulus à 2 540 m où se situe le sanctuaire érigé il y a 2000 ans par le roi Antiochos 1er . 

Ce gigantesque sanctuaire est constitué d'un énorme tumulus sur lesquelles se dressent des statues colossales.
L'inoubliable excursion se transforme en une très grande déception  les têtes géantes de plus de 2m de haut sont ensevelies au 3/4 dans la neige !
A notre retour au "camping" on voit arriver un fourgon aménagé, un couple, lui français, elle américaine et comme nous l'avons toujours constaté, même très loin, c'est souvent des bretons que nous croisons... Un gars de Pontivy qui a pour résidences: un voilier amarré en Grèce et un camping-car qu'ils font venir dans le pays où ils accostent...C'est tellement simple ! Echanges très enrichissants sur nos vies de voyageurs.
En consultant mes messages ce soir, nous apprenons que l'équipage Cailloux fait demi-tour et annule le voyage en Iran pour raison familiale. Certainement une énorme déception pour eux, Jean-Louis et Gisèle  s'étaient tous les deux tellement investis dans ce projet, ils en étaient les animateurs depuis le début. Nous avons une pensée pour eux et leur souhaitons bon courage.

 
3 avril- Ce matin nous prenons le "féribot" pour traverser un lac et continuer notre route toujours plus à l'est.
C'est toujours par cette même chaussée toute droite que nous rentrons en Turquie de l'est, de chaque côté une immensité de plaines rocailleuses couvertes d'une herbe encore toute tendre, des troupeaux de moutons et de vaches y pâturent.                                                    
Au milieu de nul part des tentes pour abriter les bergers et leurs familles.
Après des centaines de km parcourus, le paysage change encore, à perte de vue c'est la culture du blé et de l'orge qui recouvrent les plaines. La Turquie occupe le 7ème rang mondial pour le blé juste derrière la France.

Il est grand temps de se trouver une "bank", on n'a plus de sou ! C'est à Silvan que nous nous arrêtons pour faire le plein de lires turques et ensuite faire quelques courses, partir à la recherche des galettes de pain cuites au feu de bois, un régal  et de pâtisseries  délicieuses à manger avec modération !
  
  
C'est la sortie des écoles, le port de l'uniforme devait largement contribuer à asseoir les valeurs républicaines dans une société marquée par des siècles de tradition musulmane. Il est aujourd'hui obligatoire depuis l'école élémentaire jusqu'au lycée.
 

De +en+ de "check-points", les frontières Irakienne et Iranienne sont toutes proches. Ils se livrent à des vérifications d'identité, jusqu'à présent nous n'avons jamais été contrôlés. On nous salue au passage en nous faisant signe de passer.

4 avril - Je ne parle plus de nos bivouacs...Nous avons opté définitivement les stations services. Ils sont ravis de nous dire ok lorsque nous leur demandons "possible to sleep here?" En souvenir de notre passage et pour remercier, nous donnons des petits cadeaux ou cartes postales de Paris avec la tour Eiffel signées de nos prénoms.
Nous y sommes devant ce majestueux lac de Van cerné par des montagnes aux sommets enneigés culminants à 3900 m. Immense, il a une longueur de 125 km d'ouest en est et se situe à 1720 m d'altitude. Balade sur le port d'Ahlat. Nous sommes en tenue estivale, les températures avoisinent 30°.
Une halte s'impose et ce sera tout près d'une mosquée que nous déjeunons avec vue imprenable sur le lac.
Ahlat, fief de diverses dynasties musulmanes entre XIIe et XVIe siècle. Nous partons à la recherche d'une tour cylindrique en très bon état qui date XIIIe siècle puis visite du cimetière de Meydancik, étonnant de voir des milliers de stèles, certaines portent la présence des 12 animaux de l'astrologie chamanique, l'ancienne croyance des peuples turcs.
 

5 avril - L'Anatolie Orientale est une succession de grands espaces désertiques. Les villes se font de plus en plus rares. Nous musardons le long du lac et profitons d'un très beau soleil. Ayant pris un peu d'avance sur le rendez-vous avec les 4 autres équipages, Ishak Pasa étant le lieu de rassemblement pour démarrer le 12 avril notre périple de 45 jours en Iran.

Nous sommes les 1ers arrivés sur le lieu du rendez-vous. Quelques échanges de SMS nous disent que demain et après-demain ils seront là...
 
 
6 avril - Hier nous avons doublé un petit groupe de cyclistes et ce matin on les voit arriver à la station. Ils s'empressent de venir nous saluer et c'est autour de la table du restaurateur avec thé offert par la maison que nous faisons les présentations. 5 hollandais, 1 belge pédalent depuis la Hollande et leur périple les mènera à Pékin. Ils sont tous étudiants, leur but, s'arrêter dans les universités des grandes villes pour s'instruire de la géopolitique de tous les pays traversés. Un camping-car les suit pour le gîte et le couvert. 12000 km à rouler pendant 6 mois...Retour en avion.

Demain ils montent un col à 2644 m, comme nous, sauf que eux pédalent avec un dénivelé de 900 m...

Ce soir on nous livre à domicile notre repas du soir sur un grand plateau qui n'a pas pu passer la porte du cc !

Nous avons passé plus d'une heure avec un berger au bord du lac. C'est frustrant de ne pas parler la même langue, les questions sont restées sans réponse...Nous communiquons par des regards, gestes, dessins...Et pourtant il est si bavard ! La visite du cc l'a médusé, son regard en dit long.
Il semble heureux de nous avoir rencontrés et repart avec une casquette rejoindre ses moutons.




Nous quittons le lac pour prendre la direction de Dougubayazit la ville la plus orientale de la Turquie dominée par le mont Ararat. La dernière ville avant la frontière Iranienne.
7 avril - Nous attaquons aujourd'hui la dernière ligne droite, enfin si on peut le dire, car il y a le "Dagi" à monter. Comme nous avons dormi à 1750 m, ça ne devrait pas être trop dur de s'élever jusqu'à 2644 m...En fait en Turquie, on a fait que de monter ou descendre des cols. Caldiran,petite ville sympa au nord du lac de Van, où nous faisons une halte, encore à la recherche d'une "bankasi", nous manquons à nouveau de lires !
Jacques enrichit beaucoup les stations services de Turquie, en moyenne 1€80 le litre de gasoil et nous payons toujours en liquide alors money...money...
Pas facile de trouver un accès internet, on s'installe dans "un internet café" et on repart très souvent sans avoir eu de connexion. Aujourd'hui le summum : un café avec wifi alors on en profite, 2 heures à traiter nos messages(1€50 boissons comprises).

Je n'ai pas de mots pour dire la vue devant nos yeux, passé le col, apparaît l'imposant mont Ararat avec son sommet enneigé, culminant à 5165 m d'altitude. J'ai du saouler Jacques à répéter tellement de fois, grandiose, superbe...


Je venais de découvrir des paysages encore inconnus de tout ce que j'avais pu voir jusqu'à aujourd'hui. Le soleil reflète sur la montagne et c'est un camaïeu allant de l'ocre au gris-vert.Une chance extraordinaire, il n'est pas dans les nuages aujourd'hui !En redescendant vers les plateaux, des petits villages typiques disséminés ça et là. Toujours fidèles à nos stations, ce soir le must, vue imprenable sur le mont Ararat.



    
Comme nous longeons la frontière Iranienne, l'armée est très présente, on peut voir circuler des engins en tout genre, de leur automitrailleuse les militaires nous font des coucous lorsqu'ils nous croisent !
Lavage du camion gratis et même que le pompiste a du trouver que ce n'était pas bien fait est repassé derrière Jacques !

Dogubayazit à 35 km d'Iran et à 60 km de l'Arménie est à un carrefour routier important entre l'Anatolie et la Perse. Nous faisons quelques courses avant de monter, par une route en lacets, à cette merveille d'architecture Ishak Pasa.
Bivouac sur le parking d'un hôtel qui fait office de "camping", cernés des montagnes à une altitude de 1865 m (4€20 la nuitée avec "électik").
Nous profitons d'être au camping pour faire la grande lessive, c'est directement à la source que je fais mon lavage. J'ai repéré 2 petits arbres qui vont faire office de séchoir, une petite brise d'altitude a fait que tout le linge a séché en moins de 2 h. Puis c'est le rangement du dressing ! Les affaires d'hiver sont remisées, les tenues appropriées pour l'Iran sont sorties...
Balade du soir en pleine nature, l'endroit est désert, l'endroit est sublime, nous savourons cette quiétude. Nous sommes les 1ers arrivés sur le lieu du rendez-vous. Quelques échanges de sms nous disent que demain et après-demain ils seront là.
   
  
9 avril - Tôt ce matin, nous partons à l'assaut de cette construction majestueuse, posée sur un promontoire. L'originalité de ce palais réside dans un fascinant mélange architectural, puisant dans les répertoires perse, arménien, géorgien, syrien.Avec ses 366 pièces dont 24 pour le harem et diverses pièces réservées à l'intendance : accueil des visiteurs, cuisines, caves, bains, écuries, prison...On pénètre dans la 1ere cours par un beau portail. Puis c'est le mausolée finement sculpté, la mosquée coiffée d'une coupole.
 
A la fin du XVIIe siècle, le gouverneur kurde se fit construire une résidence princière achevée par son fils Ishak Pasa au siècle suivant.
Magnifique salle couverte d'une voûte supportée par quatre colonnes.

Vue imprenable sur la plaine et les massifs montagneux mais nous ne verrons pas le mont Ararat caché par l'éperon culminant
Les hommes de l'est s'accrochent à la condition de paysan ou de nomade alors que les terres sont si pauvres et que la froideur hivernale isole les villages d'altitude pendant de long mois.

Le regroupement prend forme, on voit arriver Daniel et Danie en fourgon suivis de près par Denis et Chantal en fourgon aussi, 2 heures plus tard c'est Jacky et Bernadette en camping-car suivis aussi de très près par Paul et Françoise en 4X4. En fait nous avons tous un peu d'avance sur le rendez-vous et c'est tant mieux cela nous permettra de mieux faire connaissance pour certains. Nous pensons en ce moment à Jean-Louis et Gisèle qui auraient du se trouver avec nous tous ce soir. 
     
10 avril - C'est notre 2éme nuit au camping. Ce matin, temps gris, venteux et froid, le temps est vraiment changeant. Je ressors les polaires. Notre première journée ensemble, on la passera le plus souvent dans nos cc. Nous redescendons dans la vallée pour la prochaine nuit se mettre à l'abri du vent glacial. Le mont Ararat est complètement dans les nuages.


En fait nous remontons en altitude...Des ados viennent tourner autour des cc et deviennent trop envahissants: frapper à nos portes pour nous demander de l'argent, sans réactions de notre part ont commencé à nous caillasser...Nous quittons les lieux assez rapidement. Tous surpris par la réaction de ces jeunes, c'est la 1ére fois que nous nous trouvons dans cette situation depuis 3 semaines que nous sommes en Turquie.
Après le temps exécrable de la journée, ce soir c'est la pluie...Bivouac en terrasse à 1720 m d'altitude tout près du palais.
11 avril - Nous profitons d'une accalmie pour se faire une mise en jambe ce matin, crapahuter dans la montagne avec comme guide Denis qui a une passion: la randonnée.
   

Dogubayazit pour faire quelques courses, remplir la bouteille de gaz (18€) et prendre la route pour se rapprocher de la frontière Iranienne. Ce soir, nous faisons fort : les militaires nous accueillent sur un terrain de l'armée pour passer notre dernière nuit en Turquie.
Le vent souffle part rafales et il fait froid.



Nous voici  au terme du 1er mois de notre périple et demain nous passons la frontière iranienne. Un petit retour en arrière pour dire que nous avons été séduits par la Turquie de l'est, une belle surprise la découverte de cette région, ses  paysages qui se succèdent avec d'infinies variantes et cette population Turque tellement accueillante.

Turquie  2 350 km

 
 
 

45 jours en Iran

                        12 avril......26 mai 2013



Pourquoi l'Iran ? Parce que c'est une terre encore inconnue pour nous, un voyage pas comme les autres, entre les mondes indien, turc et arabe avec un passé impérial autour duquel s'est tissé l'unité culturelle et historique.

  

12 avril - Nous sommes matinaux ce matin, notre guide nous attend pour 9 h de l'autre côté. 8 h 30 frontière Turque, patienter à chaque poste: passeports, carte grise, visite des cc...

1 h plus tard c'est la frontière Iranienne: formalités douanières, visite des cc à nouveau... l'attente est très longue...Nous sommes la curiosité du jour, surpris de voir 5 cc défilés devant leurs yeux.


Mazdak, notre guide, nous accueille chaleureusement et est prêt à nous accompagner dans nos démarches douanières.
    • Les femmes ont sorti leurs foulards pour faire plaisir aux Iraniens !
    • Mettre nos montres à l'heure, nous basculons d'1 h 30.
    • Faire du change, un vrai casse tête :1€ = 44000 rials, 150€ = 6 600 000 rials çà donne le vertige ! Que de zéros ! On se retrouve avec des liasses de billets, tout ne rentre pas dans le porte-monnaie.
Notre guide se démène avec nos carnets de passage en douane et la taxe gasoil, formalités inconnues de lui, n'ayant jamais eu comme touristes des camping-caristes !



4 h plus tard nous quittons la douane Iranienne pour s'arrêter 1 km plus loin, Mazdak négocie afin ne pas payer la taxe gasoil pour les touristes, ce qui nous reviendrait à trop cher...Après nombre d'échanges il réussit à négocier au tarif Iranien avec un bakchich (10€ par équipage). Je vais faire des envieux quand je vous dirai que le litre de gasoil nous revient à 0,7 cts, si, si, c'est vrai. Jacques retrouve le sourire devant une pompe : 52l=3€64.




Pas de temps à perdre, notre première visite sera pour le palais de Baqcheh-Juq, résidence du gouverneur Maku. Implantée au milieu d'un beau jardin, il est richement aménagé de meubles et orné de stucs, miroirs et peintures. Ce palais est devenu un musée ethnographique.
 
  
Super bivouac devant le monastère Saint Thaddée à Qara Kélissa haut lieu de la spiritualité arménienne. Nous sommes gâtés par les rayons de soleil reflétant sur cette magnifique église Arménienne datant du Xe siècle  et rénovée au XIVe siècle.

La partie la plus ancienne formée par l'abside et une salle à coupole. Les murs externes sont richement ornementés de reliefs figurant des saints, des croix et des motifs végétaux. Nous avons dormi à 1780 m d'altitude dans cet environnement fabuleux.




C'est parti pour nos hommes : aller de bureau en bureau, remplir des formulaires, vérifier passeports, CPD, n° de moteur, payer les taxes... 5 h sur place... Pose comprise=22€. 

13 avril - C'est notre tour de véhiculer le guide. Mazdak, un homme charmant qui parle couramment le français et bien d'autres langues, a vraiment l'âme d'un baroudeur (un mot nouveau pour lui) et comme le tourisme est loin de l'embaucher à plein temps, il donne des cours de français aux étudiants qui partent en France où au Canada.







C'est par une très belle route de montagne tout en lacets au cœur de l'ouest Iranien que nous arrivons à Khoy, bourgade où nous devons installer des plaques d'immatriculation pour nos cc.

Nous sommes sur la route des églises arméniennes dans les confins montagneux du nord-ouest, l'ancien royaume d'Arménie. Nous longeons la frontière d'Azerbaïdjan.La rivière et les hautes clôtures séparent ces 2 pays. Il arrive encore qu'il y ait de tps en tps des conflits entre eux. Interdiction de prendre des photos...
Allez, 2 clic-clac discrets, ces paysages sont tellement beaux.
 

Pour certains c'est la visite d'une église arménienne, pour d'autres comme nous, c'est l'invitation à participer le pique-nique d'une famille iranienne. Des gens charmants nous ont offert: thé, kiwis, amandes, concombre... Un vrai plaisir d'échanger quelques mots d'anglais avec eux.
Toute la famille nous a conduit à un bivouac pour la nuit et avant de se quitter je fait visiter le cc à la maman et ses 2 grandes filles. Elles ont été très surprises par cet habitacle, n'en ayant jamais vu auparavant.



 




14 avril - Tabriz, nous laissons nos cc sur un parking privé et prenons des taxis pour nous emmener dans le centre ville voir la mosquée bleue. 
Le décor, d'une qualité exceptionnelle est réalisé en céramique de six couleurs et en lambris marbré.



Pour manifester la toute puissance impériale, les bâtiments de cette époque reçoivent des dimensions imposantes et sont couverts de multiples coupoles. Il fallut 5 ans pour bâtir la mosquée et 30 ans pour achever son décor. La parure d'émail tout en turquoise de l'islam lui a valu le surnom de mosquée bleue.
Une manifestation religieuse se déroule dans le bazar, nous apprenons que c'est l'anniversaire de la mort de Fatima. Nous sommes étonnés d'être conviés à assister à cette manifestation: un meneur chante et pleure très fort, des dizaines d'hommes l'entourent, se frappent fortement le torse en cadence, certains crient, pleurent tout en défilant dans les allées du bazar. C'est étonnant... déroutant...

En reconnaissance de cette mémoration, les commerçants sont généreux, le boulanger offre à chaque équipage une grande galette de pain sortie tout droit du four, puis au marché, cadeaux de kiwis et concombres. Exquis ces petits concombres, on les croque en ajoutant un peu de sel, les iraniens les mangent à tout heure et le pain, tout chaud et tout croquant, se mange sans faim !



Mazdak a bon appétit !

C'est en taxi collectif que nous retournons à nos camions. Ce parking offrant eau, élec, wifi...nous en profitons pour nous mettre à jour... Un apéritif discret entre 2 cc...
Chut ! l'alcool étant strictement prohibé. On sort les bouteilles de leur cachette... Soirée bien sympathique.

15 avril - C'est souvent en grand taxi que nous nous déplaçons, 4€50 la course. Visite d'une superbe maison d'un richissime homme d'affaires du XIXe siècle, transformée aujourd'hui en bureau de l'office du tourisme.
 
      
Le bazar, sa partie la plus ancienne date du XVIIIe siècle, est la mémoire vivante d'une fortune liée à la route de la soie. Les recoins sont truffés de caravansérails, de mosquées, de médersas, de restaurants. On dénombre 7000 boutiques, un labyrinthe de plus de 4 km, très facile de s'y perdre...
        
Ce midi nous mangeons local au cœur du bazar. Au menu, du dizy, plat typique de Tabriz : de la soupe à base de morceaux de mouton, pois chiches, tomates, pommes de terre, piments, oignons, comme dessert du yaourt au concombre accompagné de la galette traditionnelle pour saucer. On s'est tous régalés pour 3€18 par couple, boisson comprise.
       
 
Balade dans un grand parc d'attraction où l'eau est omniprésente, tard le soir les familles iraniennes aiment à se promener dans ces espaces verts. Dans toutes les villes on trouve des parcs très bien équipés en privilégiant les loisirs pour les enfants pendant que les mamans font du troc.
  

   Notre bivouac, sur le parking du parc de loisirs, la sécurité est très présente, nous serons bien gardés.           
16 avril -  Kandovan, spectaculaire village. Un volcan, aujourd'hui éteint, déversa des coulées de lave basaltique qui se pétrifièrent. La pluie et le vent creusant des failles et lézardant la pierre, la falaise se transforma en une forêt de cônes que les hommes criblèrent d'habitations  troglodytes. 
 
Ces petites maisons sont toujours habitées aujourd'hui.On pénètre dans une contrée montagnarde, le Kurdistan iranien. L'histoire n'a pas été tendre avec ce peuple indo-européen.
 
   
La communauté Kurde est écartelée entre la Turquie, Syrie, Irak et Iran. Le mouvement autonomiste Kurde n'a jamais réussi à fonder une nation indépendante.
Nous nous dirigeons sur le lieu hautement symbolique de Takht-e Soleyman érigé sur un ancien volcan dit "le trône de Salomon". Le paysage est magnifique, nous sommes à 1 850 m d'altitude.
     






Le rempart circulaire était composé de 38 tours et au milieu du cratère un lac d'une profondeur de 120 m. La Perse n'y vit que magie alors que ce lac s'avère tout bonnement une source !






Le temple du feu servant aux cérémonies culturelles occasionnées par le culte du feu. Le temple contenait plusieurs chambres de feu dispersées dans un dédale de halls à piliers, corridors, voûtes et coupoles se sont effondrées ne laissant debout que quelques pans.
7 avril -Sanandaj, capitale du Kurdistan Iranien réputée être un bastion d'opposition du régime. Ce peuple est farouchement attaché à ses coutumes.
Superbe résidence  persane transformée en musée. On y voit une riche collection de poteries dans les murs magnifiquement restaurés.
 
  
  

Nous voici repartis pour le souk kurde. Tellement plus coloré que le souk iranien. Quelle différence de culture ! Les hommes portent avec élégance la tenue kurde, pantalon bouffant, petit gilet sur la chemise, large ceinture à la taille et toujours le port du chèche.

Au bazar des femmes: tissus, voiles, foulards, sous- vêtements... très colorés, scintillants avec des strass...






   
 


Et si je parlais foulard ?
En acceptant de venir en Iran il a fallu accepter le code vestimentaire : porter le foulard ainsi qu'un vêtement ample qui cache les fesses sur un pantalon ou une jupe longue atteignant les chevilles et non transparents bien sûr ! Le manquement au port du foulard risque d'attirer de graves ennuis à la personne qui ne respecte pas le code vestimentaire...

7 jours que je porte une mousseline sur la tête, en fait je m'y habitue... Faire attention de ne pas descendre du cc sans son foulard, qu'il ne glisse pas, cacher sa gorge... Quand il va faire très chaud, je pense que ce sera plus pénible !


Les femmes iraniennes ont l'art de découvrir des mèches de cheveux sans faire tomber le foulard grâce à un chignon choucroute à la Bardot ! Elles sont habillées à l'européenne tout en respectant le code vestimentaire. Le tchador ou le grand voile noir sont portés par les femmes pratiquantes.
Ce soir bivouac en ville, réveil en fanfare le lendemain matin,  j'ai pu assister aux ramassages des ordures ménagères: 6h, 3 employés renversent la benne sur la voie publique puis 3 autres employés au moyen de pelles rebasculent les ordures dans un camion...à chaque container, le même rituel...


18 avril - C'est notre tour aujourd'hui de véhiculer le guide. Nous sommes donc les premiers du convoi. 4 cc sur 5 sont équipés de la  CB, bien pratique quand on roule à plusieurs et surtout quand Mazdak part à la recherche d'un bivouac. Rien n'a été prévu par l'agence avec qui nous avons traitée. 








Nous arrivons tard dans les villes, la nuit commence à tomber et le même problème se pose: où allons nous dormir ? trouver un parking sécurisé, peu bruyant, à l'écart de la route... Rien n'est prévu pour des cc ! On perd beaucoup de temps à chercher un stationnement et quand on en trouve un, souvent la police intervient, contrôle les passeports et parfois il faut même quitter les lieux pour aller se faire enregistrer dans leurs bureaux et repartir à la recherche d'un autre bivouac !





Journée très longue, 300 km à parcourir une route montagneuse, partiellement désertique, au loin plusieurs chaînes de montagnes aux sommets enneigés, nous ne descendons jamais à moins de 2 000 m d'altitude.






 A mi-chemin nous nous arrêtons pour visiter les grottes d'Ali Sadr traversées par une rivière souterraine. Elles font partie des plus vastes au monde. C'est en canot tracté par un pédalo que nous partons à la découverte de ces grottes. Nous explorons des parois abruptes creusées de profondes failles et de spectaculaires chambres rocheuses reliées par un réseau de tunnels. On perçoit des larges cavités de stalactites et de stalagmites aux formes étonnantes.

   
Ce soir, Mazdak nous trouve une étape sympa à l'entrée d'Hamadan. A 23h, la police arrive avec gyrophare... klaxon... et notre guide qui était parti dormir en ville... Les Garoche ne sont pas encore couchés alors nous parlementons  avec la police puisqu'ils ne veulent pas que l'on passe la nuit à cet endroit et ont comme argument que nous sommes dans la région frontalière de l'Irak. Nous avons réussi à ce qu'ils acceptent que nous restions sur place. Mazdak très embêté décide de rester avec nous et plutôt que de dormir à la belle étoile dort dans son sac de couchage à même le sol de notre cc n'ayant pas de lit pour lui... La police a fait des rondes toute la nuit... Nous avons été bien gardés !
 

19 avril - Hamadan, visite du tombeau d'Esther et de Mardochée. Ce monument du XIIIe siècle est autant vénéré par les juifs que par les musulmans. Il abrite les dépouilles d'Esther et de son oncle Mardochée qui appartenaient à un milieu de notables. Esther épouse de Xercès 1er usa de son pouvoir pour protéger ses coreligionnaires contre les intrigues antisémites de Haman le grand Vézir de Xercès 1er.
 





Nous avons déjeuné dans le parc de Ganj Nameh sous une tonnelle en toile comme cela se fait beaucoup en Iran. A même le sol, de +en+ plus dure à nos âges.

 Au menu : brochettes accompagnées d'un excellent riz parfumé au safran et en dessert des sucettes de miel.






Balade digestive dans le parc, nous sommes vendredi et c'est le jour chômé des autochtones. 

Comme il fait beau, ils sont tous de sortie en famille pour pique-niquer. Nous sommes la curiosité du jour ! 



Gino, le chien des Boby est une vrai star...Il a un succès fou auprès des Iraniens, eux-mêmes n'ayant pas d'animaux domestiques sont étonnement surpris de voir ce chien tenu en laisse par ses maîtres. Certains en ont très peur, d'autres le photographient de loin, d'autres veulent être pris en photo avec lui et Paul qui a tout d'un Azerbaïdjan, en fait, est un pur gars Aveyronnais ! 

Ils aiment nous interpeller par des "welcome", engagent la conversation en anglais "whère are you from?"...toujours les mêmes questions, ils sont étonnés de voir des touristes en Iran.
 
 
  Nous sommes souvent cernés par ces gens qui sont là juste pour nous regarder, veulent nous serrer la main et parfois ricaner à notre passage, il est vrai que nos tenues vestimentaires les étonnent, moi-même avec mes pantalons bouffants à la cheville et mon foulard qui glisse toujours sur l'arrière ça les fait sourire...
Nous refusons souvent les invitations à prendre le thé, nous y passerions trop de temps.Un agréable moment passé dans ce parc.   
Bivouac le long d'un jardin tout près de la faculté de technologie.
  


20 avril - Direction Kermanshar, mais avant nous faisons un arrêt à Bisotun. Notre arrivée est très animée: après avoir acheté nos tickets à la caisse nous partons d'un bon pied à la découverte du relief achéménide.



Arrivés sur place, que voit-on, un immense échafaudage tout rouillé et protégé par des clôtures cadenassées...Retour à la case départ et demander à se faire rembourser ne pouvant accéder au site. Et bien non, refus catégorique, la réponse étant: vous pouvez apercevoir en levant la tête, l'échafaudage qui cache les reliefs situés à 60 m de haut !..




Mazdak, très remonté,  passe plusieurs appels pour signaler que des français sont venus spécialement pour voir Bisotun ! Le temps passe et nous voyons arriver un responsable de la direction du tourisme qui s'engage à nous ouvrir les portes alors qu'il n'a pas d'autorisation. Il est vrai que c'était un peu fou de s'engager à monter de plate-forme en plate-forme par des petits escaliers étroits et branlants... Nous osons et 60 m plus haut devant nos yeux, de magnifiques reliefs qui glorifient Darius 1er piétinant des rois qui défilent cou et poings liés et de chaque côté une longue inscription trilingue érigée en babylonien, élamite et vieux perse, énumère le récit de l'accession au trône de Darius 1er datant 522-486 av. JC.
 
 
Alors que nous admirons ces merveilles, le responsable du tourisme nous annonce: depuis 10 ans que l'échafaudage a été installé pour la restauration du site aucune autorisation n'a été accordée ! Merci à ce monsieur qui nous a fait partager ses grandes connaissances du site et merci à Mazdak qui a bataillé dur pour nous faire plaisir.

 
Nous nous arrêtons à Kermanshar, ville durement éprouvée par le conflit Iran-Irak a gardé des stigmates. Visite de Taq-e Bostan, monument formé d'un relief taillé à fleur de roche et de 2 grottes contenant d'autres reliefs, autrefois peints. Précédé d'un plan d'eau, ce lieu idyllique faisait partie d'un "paradis " c'est à dire d'un vaste domaine de chasse où toutes sortes d'animaux se mouvaient en liberté.
  
  


Toutes ces visites nous ont donné faim et c'est tous ensemble que l'on se retrouve autour d'une table cette fois ci pour manger des brochettes de mouton accompagnées de crudités, d'olives marinées, pour dessert un yaourt et comme boisson une bière sans alcool bien sûr ! Super restaurant mais super cher...6€38 pour deux !
          
Nous sommes stationnés pour la nuit dans un parc de loisirs.
L'animation se termine vers 23h, les familles rentrent, le calme revient et nous passons une bonne nuit.

21 avril - C'est par une route magnifique que nous rentrons dans la région de la Susiane qui se déploie dans la partie orientale de la basse Mésopotamie. Paysage de montagne, ça monte, ça descend, entre chaque col des plaines vertes de blé, la route bordée de châtaigniers. Nous apercevons des petits villages avec les maisons en briques rouges et terre battue.





Nous descendons toujours plus au sud mais ne ressentons pas encore les grandes chaleurs, les températures varient entre 10/12° le matin à 20/25° l'après-midi.

 
 
 
Notre bivouac du midi est exceptionnel, stationnement tout près d'un camp de nomades. Les femmes s'en vont travailler au champ avec des outils d'une autre époque, les enfants pétrifiés de nous voir se cachent derrière les jupes de leur mère.

 
 
C'est la période de la transhumance, les nomades se déplacent avec familles et bêtes à la recherche de pâturage tout en prenant la direction des villes pour aller au marché des bestiaux. Les hommes sont avec leurs troupeaux, les femmes et les enfants suivent dans des camionnettes chargées des tentes avec tout leurs bardas.




Korram-Abad, cette ville est peuplée de nomades venant des montagnes qui à l'instar des anciennes peuplades de la province a longtemps vécu dans une relative autarcie.
   
 
Le musée ethnographique se situe dans la forteresse de Falak ol Aflak perché sur une colline.
Ce musée renferme une inestimable collection de "bronzes du Loristan". De magnifiques figurines en bronze provenant des nécropoles du sud-ouest Iranien. Une civilisation antique excellait dans le travail des métaux. Les bronzes furent fabriqués entre le XIIe et VIIe siècle av. JC.
  
Ce soir nous sommes à la recherche d'une connexion internet et ce ne sera pas encore aujourd'hui que je pourrai accéder à ma messagerie. Pas de cybercafé mais des petites salles dotées de 3 ou 4 postes informatiques avec du matériel tellement miséreux, le clavier: écriture perse, souvent lettres effacées... décourageant et pas moyen de capter la wifi.

 


Mazdak ne veut plus nous quitter, il s'est acheté une tente qu'il installe tout près de nos cc. pour la nuit, va à la douche publique, lave son linge dans le ruisseau et à tour de rôle déjeune avec nous le midi. Il semble heureux d'être avec nous, même si parfois il paraît stressé, il a tellement envie de ne pas nous décevoir. C'est un guide très agréable à vivre et incollable sur son pays, grande culture. Il ne quitte plus le sac reporteur dont je lui ai fait cadeau.




22 avril - 527 km aujourd'hui, presque impossible... Le réseau routier iranien est loin d'être bien entretenu, très peu de 4 voies et en plus les autochtones sont irrespectueux du code de la route : queues de poisson, doubler à droite, forcer le passage, stationner n'importe comment...

Surprise, un nouvel autoroute non signalé sur nos cartes se présente à nous, 90 km entre Korramabad et Andimeshk (3€40). 


Sur la route beaucoup de camions citernes irakiens, certains d'une autre époque, transportent du pétrole. Nous sommes incommodés par ces odeurs de pétrole persistantes qui nous irritent la gorge, le nez, les yeux... La pollution plane au dessus de nos têtes.

En moins de 3 h nous sommes descendus de 1750 m à 168 m d'altitude et de 15° ce matin à 30° ce midi. Heureusement, Mazdak nous a prévenus ce matin qu'on rentrait dans la région la plus chaude du pays !

Le foulard commence à me peser, le tour du cou m'étouffe. Je me permets une fantaisie : relever les pointes et les nouer au-dessus de la tête, je vais peut-être lancer une nouvelle mode !

 

Shush, alors que la moitié du groupe se promène dans la ville sans notre guide, nous sommes interpellés par un policier en moto, nous oblige à faire demi-tour et nous escorte jusqu'à nos cc. "Pas bouger".
Alors qu'avec Mazdak nous pouvons circuler librement pour la visite du mausolée de Daniel, personnage biblique. Ce tombeau est coiffé d'un toit en pain de sucre. Daniel fait l'objet d'une grande vénération auprès des musulmans, déporté à Babylone, jeté dans la cage aux lions, il en ressort vivant... L'Orient lui prêta donc un caractère surnaturel !
  
 
Ce soir balade dans le souk musulman, faire son marché de fruits et légumes.
Le niveau de vie est très bon marché, quelques prix pour faire des envieux :
  •        5 galettes de pain : 7000 rials - 0€15
  •        500gr de fromage : 34000 rials - 0€84
  •        1 melon : 1200 rials - 0€27
  •         Visite/personne : 150000 rials - 3€ (3x plus cher que les touristes iraniens)
  •         1l de gasoil : 3500 rials - 0€07
  •         1 repas boisson comprise : 80000 rials - 1€80
  •         1 foulard léger : 44000 rials - 1€
  •         1 course en taxi pour 2 personnes : 30000 rials - 0€68
           
Nuit à Shush sur le parking du château fort, ce soir en prenant l'air à la porte du cc, nous apercevons un renard rôder autour des camions.

23 avril - Nous roulons sur une petite route qui nous mène à Choqa-Zambil et de chaque côté de la chaussée des champs de canne à sucre, de blé, de dattiers mais aussi concombres, ail, oignons, pommes de terre... La haute montagne est derrière nous... Après les champs de culture, nous traversons une région de gaz et de pétrole, c'est comme si on avait une fuite de gaz dans le cc !





Choqa-Zambil. L'antiquité considérait les cimes montagneuses comme la demeure des dieux. Alors les hommes élevèrent des tours à degrés, sortes de montagnes cosmiques faisant office d'échelle entre la terre et le ciel.

Ces fameuses ziggourats dont la bible fit le symbole de l'orgueil humain avec la tour de Babel, devaient d'après les croyances antiques permettre la communication entre les hommes et les dieux. La ziggourat se résumait à une construction carrée de 105 m de côté, enserrant une vaste cour centrale.
 
Ce sanctuaire fut transformé en une tour à étages. Il diffère des autres ziggourats mésopotamiennes avec leurs 3 escaliers plaqués contre la façade. Initialement elle comportait 5 niveaux dont le sommet culminait à plus de 52 m. Visite très intéressante.

A chaque entrée de ville, toujours la même affiche: photo de l'âyatollâh iranien avec l'inscription suivante: "appelez le 113 et devenez l'agent secret de votre pays et vous irez au paradis" ce qui veut dire "faites de la délation" !
Restau à midi dans un cadre exceptionnel, petit musée ethnographique, tout est parfait sauf la "bouffe"... C'est bien la première fois que nous sommes déçus. En allant payer à la caisse, nous avons été stupéfiés par le constat suivant: les caméras sont branchées dans la salle à manger où nous étions ! et peut-être avons-nous été enregistrés ? Un peu plus tous les jours, nous constatons que notre liberté est limitée.
 
 
Encore un exemple: les 5 équipages décident de passer qu'une seule nuit à Hamadan et continuer notre route pour gagner un peu de temps. Deux jours plus tard, notre guide reçoit un appel de la police secrète qui veut connaître la raison du changement de notre programme.

Shushtar, nous sommes dans un cadre naturel magnifique. Des captifs romains furent employés à la construction de multiples ponts-barrages destinés à irriguer les vergers. Le plus spectaculaire moulin à eau est placé en travers de la rivière à l'endroit où ses eaux se divisent en 2 branches.

  
  
Un pont sassanide enjambe la rivière, il ne comporte plus que 16 arches. Les conquérants arabes parvinrent sur les lieux vers 638, ils furent à ce point subjugués par le pont qu'ils le considérèrent comme l'une des 7 merveilles du monde.

Bivouac sur un parking gardé de Ahvaz excentré de cette grande métropole industrialisée par l'exploitation de ses champs pétrolifères.
24 avril - 500 km pour aller à Yasuj, nous sommes sur la route du pétrole et du gaz, ces odeurs persistantes nous irritent la gorge, le nez... Des torchères de chaque côté de la route, des carrefours de pipelines aériens partant dans toutes les directions, nous sommes loin d'endroits idylliques ! 

80 km nous séparent d'Abadan, la plus grande raffinerie du monde et à 50 km du golfe Persique et du Koweit. L'Iran est le 4ème exportateur de pétrole et possède la 2ème réserve mondiale de gaz. 

Mal exploité par manque d'investissements étrangers rendus hasardeux par l'embargo américain.
Après avoir dépassé cette zone de plusieurs centaines de km, nous retrouvons une chaîne de montagne désertique avec quelques oasis, nous apprécions cette très belle route après celle du pétrole !
 
25 avril - C'est par une petite route de montagne sinueuse et étroite que nous atteignons un premier plateau où nous nous stationnons pour se balader dans un site naturel et voir une cascade...
On ne s'en sortira pas de cette montagne, c'est nous qui avons le camion le plus "poussif"... On ne joue pas dans la même cour que nos copains de voyage qui ont des fourgons plus légers, plus puissants... C'est un problème pour nous mais pour eux aussi, en montagne nous retardons tout le monde !
  
  
  



D'autres inquiétudes : après le pot d'échappement, c'est la pompe à eau qui nous lâche, une chance Denis et Chantal ont une de rechange et nous apprécions qu'ils nous dépannent.

La cascade se mérite, les 2 camping-cars s'essoufflent, nous sommes à 2 450 m et partons avec les 2 fourgons et le 4x4,  le dernier bout de route se fera dans la camionnette du garde forestier puis 2 km plus loin c'est à pied que nous longeons le torrent qui nous mène à la cascade. En fait la grande cascade que nous a promis Mazdak est une chute de 8 m de haut !






L'Iran possède la deuxième plus importante populationde nomades au monde. Le nomadisme donne lieu au printemps et en automne à une migration entre la plaine et les hauts plateaux.
En redescendant dans la plaine, d'immenses troupeaux de moutons et de chèvres sur le route, c'est la transhumance.
 Le déplacement saisonnier de milliers d'hommes et de troupeaux requiert une organisation extraordinaire, les pistes montagneuses sont la proie de véritables embouteillages. 

 
Ce soir, nous dormons à Shiraz dans un parc de loisirs. A peine installés, visite de "courtoisie" d'un agent secret ! On a fait la causette avec lui, sympa, il a eu l'autorisation de visiter le cc d'un équipage ! Très étonné, n'en ayant jamais vu au paravent.
                                           

26 avril - Déjà plusieurs jours que j'attendais le passage dans cette ville, les images de Shiraz m'ont toujours fait rêver. Cette cité occupe une place privilégiée dans le cœur des iraniens. C'est la patrie du lyrisme, de la  beauté, de la rose.  Le mausolée de Shah-e Chéraq est un immense bâtiment coiffé d'un bulbe tout en faïence émaillée au ton turquoise, la place est magnifique, nous en prenons plein la vue... Quelle splendeur!

 


Mais avant de rentrer à l'intérieur, nous devons respecter le déroulement de la visite : déposer nos appareils photos, se déchausser, se revêtir d'un grand voile et pénétrer par une entrée spécifique pour les femmes, les hommes c'est par une autre entrée ! Nous n'aurons aucun contact pendant toute la visite.
Un choc en pénétrant dans ce mausolée, comme un palais des mille et une nuits... Nous entrons dans une immense salle revêtue d'éclats de miroir, c'est grandiose, c'est féerique... Abasourdie par tant de beauté.

C'est à pied que nous nous dirigeons vers la medersa Khan, cette école coranique a été fondée en 1615. Nous pénétrons dans ce lieu par un porche monumental. Ce bâtiment est recouvert d'émail où s'épanouissent des guirlandes florales, des arbres et des oiseaux. Une chance nous sommes vendredi, les étudiants ont vidé les lieux alors nous avons eu l'autorisation de profiter de ce fabuleux jardin.

La forteresse de Karim Khan se situe en plein cœur de Shiraz, l'enceinte est épaulée par 4 tours cylindriques qui penchent sérieusement.
 
 

Mazdak, nous fait découvrir un restaurant très chic pour notre déjeuner.


Soupe de pois chiches
Fromage aux herbes
Brochettes de mouton
Riz au safran
Bière sans alcool


Balade digestive dans un le jardin Baq-e Eram toujours à Shiraz, le plus représentatif de la période Qajar. Les souverains de la Perse firent du jardin un véritable art de vivre, l'emblème de l'architecture, du pouvoir royal. Ce jardin abrite un pavillon somptueux du XIXe siècle, richement habillé de faïences émaillées ornées de bouquets de fleurs. Ces jardins renferment toujours des bassins à jeux d'eau, des massifs floraux où éclosent des fleurs multicolores, des arbres: orangers, citronniers, grenadiers... Quel bonheur de se ressourcer dans ce jardin, un vrai havre de paix.


 
 
 
  Najestan-eQavam, ce fut la résidence du gouverneur du Fars pendant l'ère Qajar. Elle arbore une riche décoration conjuguant la faïence émaillée, les boiseries peintes, les stucs, les vitraux et les mosaïques de miroirs.
 
 Cette magnifique maison, malheureusement très mal entretenue comme beaucoup de bâtiments en Iran, abrite une collection d'objets anciens .









Encore une journée trop chargée, c'est au pas de course que nous faisons les visites. Nous arrivons à nous poser de temps en temps sur un banc le temps que 2 équipages férus d'archéologie visitent d'autres sites.

Nous retrouvons nos cc tard le soir, toujours stationnés dans les parcs de loisirs, l'agence a trouvé la facilité pour notre sécurité... Nous sommes éloignés des centres-ville mais pas des autochtones. Alors que nous avons besoin d'un peu de repos, ils sont tous là, autour de nos camions, à nous interpeller avec toujours les mêmes questions... Ils sont gentils mais un peu envahissants...

27 avril - Persépolis, le site incontournable de l'Iran. La capitale de la Perse Achémide.
Manifester la toute puissance royale au cœur du pays Perse, tel fut le dessein de Darius 1er
( 522-486 av J.C.) qui dans la construction d'une capitale d'apparat, entendait surtout renforcer son image de monarque universel ! Persépolis servit de cadre à des fêtes somptueuses dans cette résidence princière.

   
L'œuvre qui ne fut jamais totalement achevée se poursuivit par les successeurs de Darius 1er.Chaque palais se dresse sur un socle qui lui donne une force particulière.
L'art du relief est omniprésent; sphinx, taureaux, lions... de ces figures sculptées dans une pierre noire polie, il émane un absolu de la perfection.
On accède à la terrasse par un escalier à double volée de 110 marches. La porte est gardée par des taureaux.
  
  
  

A l'intérieur de la vaste salle du trône subsistent les bases des 100 colonnes dont les dix rangées supportaient un plafond à caissons. L'apadana, la salle d'audience occupe un emplacement central. L'architecture des soubassements intègre un magnifique décor en bas relief. Juché sur un socle de 3 m du sol l'apadana était un bâtiment carré comportant 4 tours d'angle entre lesquelles s'intercalaient 3 portiques de 12 colonnes. La salle pouvait contenir 1000 personnes.



On distingue dans les bas reliefs le même refrain : l'effigie royale et les cortèges de dignitaires qui scandent inlassablement les murs...

Enfin quelques heures de temps libre négociées avec le guide. Mazdak s'est démené pour me trouver un accès internet avec wifi, sans wifi je ne peux pas envoyer les récits avec photos du voyage et je viens de m'apercevoir que mon PC (tout neuf) n'a pas de prise pour brancher un câble internet !


En fin de soirée, le guide local nous invite chez lui. Quel accueil extraordinaire de la part de toute la famille. Beaucoup de questions fusent, ils veulent savoir comment l'Iran est perçue en Europe. La maman nous reçoit les bras grands ouverts, heureuse de nous accueillir.
Nous avons parlé, ris, pris des photos, mangé des bananes, bu du thé...
Soirée mémorable.
 
 






Il est prévu de nous stationner pour la nuit devant chez eux, nous avons annulé, les gens du quartier sont tous dehors, trop envahissants, jamais vu de touristes et encore moins de cc.



  
  28 avril - Bishapur, sur un haut plateau désertique gisent les importants vestiges d'une fondation royale sassanide.  De part et d'autre de la rivière sillonnant la gorge, les rois sassanides firent graver pour la postérité des reliefs relatant leurs exploits.  Entre autre l'investiture de Shapur 1er et sa victoire sur les romains.
  
   

Enfin un bivouac super, au pied de la grotte de Mudan dans un tout petit village cerné par les montagnes.

Nous partons à l'assaut de la grotte par un sentier abrupte avec un dénivelé  de 600 m. 1 h 30 d'escalade, peut-être partie trop vite, la petite jeunette du groupe (moi) est tombée en hypoglycémie, petit malaise et ça repart...

Devant nos yeux une colossale statue de Shapur 1er sculptée dans une stalactite haute de 8m. 


Elle garde l'entrée de la grotte qui dissimule un tunnel de plus de 500 m de long.



 


Après cet émerveillement, la descente se fait plus facile. La récompense, un apéritif en commun qui a perduré jusqu'à minuit.



29 avril - Direction la mer, direction le golfe Persique. Nous traversons une chaîne de montagnes désertiques, juste quelques épineux, puis c'est la descente vers la plaine, des palmeraies à perte de vue, des dattiers, les grappes de dattes sont encore toutes vertes.
Énorme circulation sur cette route encombrée de camions citernes de pétrole.

 
  
Déjeuner face à une mer bleue turquoise. Au large, de grands bateaux de commerce: pétroliers, méthaniers, portes containers...
 
Encore un problème technique, plus de compteurs vitesse et journalier, plus de clim, plus d'essuies glace. Nous profitons d'être dans une grand ville et avec l'aide de Mazdak afin de chercher un garage qui a des connaissances en électricité auto. 2 h après, la réparation est faite : le faisceau électrique qui alimente ces accessoires a chauffé et s'est mis en court-circuit, la gaine de protection a fondu ce qui a fait masse avec le moteur...


Nous quittons le garagiste soulagés et partons retrouver nos acolytes. 580 000 rials (18€50) pour 1 h 30 de travail ! 


Ce soir, nous sommes au bord de mer à Bandar-e Busher et profitons d'un magnifique coucher de soleil. Il fait beau, on traîne dehors à discuter avec les autochtones. Alors qu'on s'apprête à aller se coucher, la police nous avise qu'il ne faut pas rester là mais aller 2 km plus loin à la sortie de la ville...



23 h, il faut réveiller 2 équipages qui dorment déjà et partir alors qu'il fait nuit, la police nous escorte... On se retrouve sur le parking d'un parc de loisirs très bruyant. Nuit blanche garantie...


30 avril - Nous suivons toujours la petite route  côtière qui traverse des paysages semi-désertiques. De l'autre côté du golfe, le Koweït, l'Arabie Saoudite, Bahreïn, le Qatar.

 

Arrêt dans un chantier naval où se construisent des "boutres" en bois avec de très belles passerelles . Ces bateaux servent à faire du transport de marchandises et de passagers entre les pays du golfe. Des familles entières s'occupent de convoyer des marchandises par bateaux, introduisant des produits de l'Occident dont le pays est privé par l'embargo américain.


  
 
Encore une journée trop longue en km, nous sommes tous fatigués, pas de temps de repos, les bivouacs sont bruyants (obligés de dormir en ville), manque de sommeil, la fatigue s'accumule... Pareil pour le guide, il est dépassé par la gestion de camping-caristes : visites, bivouacs, polices + nos demandes personnelles... l'agence a encaissé notre argent mais ne s'occupe de rien, tout repose sur les épaules de Mazdak. Les tensions montent... L'itinéraire doit-être respecté jour par jour sinon c'est un rappel à l'ordre des autorités.
 
Kangan, la plus grande plate forme de gaz au monde partagée entre l'Iran et le Qatar. Sur plusieurs dizaines de km des champs gaziers. Une cinquantaine de compagnies étrangères travaillent sur ces sites. Pas très beau à voir et nous respirons ces émanations !
Ce soir stationnement dans la cour d'une résidence pour les ouvriers qui travaillent dans les compagnies gazières.
 



1er mai - Tôt ce matin nous partons au marché aux poissons à Asalueh, grand port de pêche. Sur les étals : requins, courbines, roussettes et bien d'autres espèces.



Puis c'est le marché traditionnel où nous observons les surprenantes coutumes vestimentaires des femmes de la région du golfe. En plus de porter le voile ou le tchador, un accessoire supplémentaire, un masque qui bien sûr peut-être élégant mais reste quand même un enfermement encore plus total.

En acceptant ces tenues vestimentaires, ça leur permet une certaine émancipation... 
En désobéissant, beaucoup de femmes ne pourraient ni étudier, ni travailler.
  
   
Avec la révolution Islamique, le statut de la femme a régressé, elles peuvent voter et être élues mais ne peuvent pas travailler ou voyager seules sans la permission écrite du mari !
Qué calor !... Au lever 25°, une chaleur humide difficile à supporter et pour la 1ére fois de la pluie. 38° à l'heure du déjeuner et pourtant il faut reprendre la route... Nous avons très peu d'appétit, nous compensons en buvant beaucoup d'eau.
  
Une curiosité très jolie à voir le long de la route côtière, des citernes à eau, des grandes, des petites plantées parfois à la porte des villages ou en plein désert .
  
 
 
   
 Petit arrêt pour voir de plus près un troupeau de chameaux se régaler d'épineux.


Au large, l'île de Qeshm, gardant l'entrée du détroit d'Hormoz, de l'autre côté les Emirats d'Arabie, à la nuit tombante on aperçoit les lumières de Dubaï.

Bandar-e Abbas, à l'entrée du détroit d'Hormoz. Le golfe autrefois route des Indes est aujourd'hui la route du pétrole. 90% des exportations pétrolières transitent par le détroit. C'est un vrai défilé de bateaux de commerce sur la mer.




Nous venons de parcourir 950 km en 2 jours par une route en partie désertique entre mer et montagne.
La série de la malchance continue, nous avons frôlé la panne sèche, merci à Denis de nous avoir dépanné de 5l de gasoil qu'il a en réserve.
  
  
  2 mai -Tôt ce matin nous laissons nos amis encore endormis et partons avec notre guide à la recherche d'une station. Nous sommes dans le haut lieu du pétrole à Bandar-e Abbas et il n'y a qu'une seule station dans un périmètre de 200 km. Ouf, la voici enfin. Faire la queue derrière des dizaines camions qui attendent leur tour et 2 h plus tard se faire refuser l'accès à la pompe n'ayant pas de carte de rationnement !... 




Aller dans le bureau du grand chef qui n'a rien voulu savoir de notre supplication. Nous n'avons plus de carburant pour retourner à la ville. Que faire ? Mazdak s'en va discrètement négocier avec des routiers, un chauffeur accepte de nous vendre à prix fort 40l, une mine d'or pour lui: 0,26€ au lieu de 0,07€ habituellement. 
Pour nous c'est cadeau !


En fait nous apprenons que nous sommes dans une zone de grand trafic de carburant alors il est distribué au compte-gouttes par l'état iranien pour éviter la contrebande...

Nous retrouvons nos acolytes et reprenons la route. 200 km plus loin le même scénario se reproduit: les autres équipages sont à leur tour en manque de carburant !..

 Pas de carte de rationnement...
Pas de gasoil...

Mazdak se démène à nouveau et s'arrange avec un camionneur: quitter la station, le suivre pendant 3 km par un chemin étroit à travers une palmeraie qui nous emmène à un baraquement à l'abri des indiscrets !... Des bidons de gasoil sortent de nulle part, nos hommes n'ont plu qu'à se mettre au travail, siphonner à l'aide d'une pompe de fabrication locale: 20l par camion. Alors que notre temps est compté, nous avons perdu plus de 5 heures et nos réservoirs sont loin d'être pleins...






Reprendre la route toujours sous une chaleur accablante, 42° à midi et quitter le golfe la région la plus au sud de notre périple.
200 km plus loin un petit tour par la case pompe ! La situation s'améliore: les chauffeurs nous prêtent leur carte pour 50 litres par cc au prix normal de 7cts d'euros.



     
Après une journée consacrée au gasoil, douche et repos ont été fort appréciés au bivouac du soir à Jiroft.
  
3 mai - Bam et sa forteresse en pisé qui avait miraculeusement traversée des siècles. Le destin en décida autrement. En 2003, un séisme anéantit l'oasis et sa citadelle vieille de 2400 ans. Elle s'est écroulée comme un château de cartes n'ayant pu résister à la violence des secousses.
Le monticule rocheux fortifié par plusieurs lignes de murailles et de tours correspond à la partie la plus ancienne de la citadelle. Les dégâts provoqués par le séisme sont considérables. Cette ville haute abritait une prison et la résidence du gouverneur.
Les spécialistes cherchent la meilleur façon de restaurer la cité de Bam pour tenter de lui rendre un peu de son ambiance particulière.
  
   
Mahan, surnommée la perle du désert, l'oasis était une étape renommée sur la route de la soie. Pour  les caravanes qui avaient cheminées interminablement dans la poussière , elle devait avoir le goût du paradis.C'est une ville-jardin qui charme le regard avec son mausolée casqué d'émail.
Le mausolée de Shah Nematollah, grande figure de la poésie mystique, date de 1437.
Nous avons eu la  chance de grimper sur les toits pour s'approcher de plus près de cette magnifique coupole et minarets émaillés. Fabuleux endroit pour savourer la sérénité des jardins parsemés de cyprès et de bassins d'eau.
 
 
  
  
Nous terminons notre journée par les jardins du prince. Ces enclos sont l'œuvre d'un prince Qajar. Ce schéma s'est exporté dans tout le monde musulman, à l'Alhambra de Grenade comme dans l'Inde Moghole.
Clos de murs et le plus souvent aménagés à flanc de coteau, ces jardins renferment des bassins à jeux d'eau et de pavillons dressés sur l'intersection des canaux. C'est par un somptueux portail que nous pénétrons dans cette enceinte et face à nous le pavillon de construction légère correspond bien dans ce climat chaud à un art de vivre. Nous sommes dans un endroit paradisiaque.
 

 

2 400 m d'altitude, on en finira jamais de ces routes traversant les chaînes de montagnes. Aucun de nous tous avaient pensé que l'Iran n'était que montagnes et l'agence qui a préparé notre itinéraire ignorait que nos cc roulaient entre 60 et 80 dans les côtes...



3 semaines aujourd'hui que nous avons passé la frontière et fait 5 140 km. Nous sommes juste à la moitié de notre périple iranien et c'est la course contre la montre pour respecter le trajet.

4 mai - Hier journée idyllique grâce à ce fabuleux mausolée et ces jardins d'Eden. Aujourd'hui, la journée commence plus tôt, gasoil oblige !... et c'est l'attente du bon vouloir de ces messieurs qui décideront si oui ou non nous aurons du carburant pour faire avancer nos cc. Après une 1/2 h d'attente c'est le feu vert.


Petite halte sur la route pour admirer ce joli temple de prières.


Kerman au pied de barres montagneuses déchiquetées.
Une merveille ce hammam transformé en un musée ethnologique avec des mannequins de cire reproduisant l'activité d'antan. C'est un dédale de salles et d'alcôves coiffées de coupoles avec un parement d'émail qui comporte des frises dans le style de la miniature persane.

  
  
Pause déjeuner au cœur du bazar dans un ancien hammam transformé en restaurant traditionnel avec le choix de prendre son repas à table ou à même les tapis, mais dur, dur, à nos âges de faire tout un repas à genoux ou assis !
Balade digestive dans l'un des plus beaux bazars iraniens. Il déploie une longue allée couverte, couronné par une belle coupole et constitué de caravansérails, de hammams et de mosquées. Le tout agencé autour d'une cour dont le portique est en partie occupé par des échoppes.
         
Je suis entrain de me réconcilier avec l'Iran. Depuis quelques jours nous en prenons plein la vue de belles choses, les monuments, les jardins... un vrai régal, envie de continuer car il paraît que ce n'est pas fini !...
 

5 mai - Quel bonheur, nous roulons sur du plat ! Nous sommes dans la région de la pistache, de part et d'autre de la route des champs de pistachiers. En septembre ce sera la récolte.




Halte déjeuner devant le caravansérail de Zeinodin construit sous le règne de Shah Abbas 1er. Depuis sa restauration, il loge un hôtel-restaurant de charme. 

Des hollandais y déjeunent et en sortant ont vu 5 cc stationnés tout près de leur bus. Ils sont abasourdis, les questions fusent: comment nous avons pu arriver jusque là ? alors qu'eux sont en "tour opérator" pour 11 jours dans le pays...


Yazd, déclarée comme l'une des plus anciennes cités urbaines du monde, fondée à l'époque Sassanide. Le refuge des Zoroastriens. Une importante communauté s'y regroupa pour vivre librement leur foi ancestrale.
La vieille ville est parsemée de citernes à eau, de moulins à henné, de tours du silence. 
      
Les  zoroastriens considérèrent la mort comme une source d'impureté. Leurs anciennes coutumes funéraires exigent de ne souiller ni la terre, ni le feu, ni l'eau.  La dépouille mortelle était alors prise en charge et conduite jusqu'à la tour du silence. Les cadavres nus étaient déposés, le visage tourné vers le ciel. Après que les  vautours eussent accomplis leur sinistre besogne, les os étaient recueillis et jetés dans la cavité centrale...
 
 

 Les 3 B.A. du zoroastrisme:

 Bonne pensée
Bonne parole
Bonne action

Cette triade résume les préceptes de la doctrine zoroastrienne.


Nous quittons ce lieu étrange pour le temple du feu : édifié en  1940, sa façade arbore le symbole du zoroastrisme: Farvahar, le disque ailé d'où émerge un buste humain. Derrière la baie vitrée est conservé le feu perpétuel qui brûle depuis l'an 470.




Dans la vieille ville on passe continuellement de l'intérieur d'une rue  à l'intérieur d'une cour de maison ou d'une place. Les ruelles se réduisent à d'étroits couloirs. L'harmonie visuelle ne se révèle que du haut des toits. La continuité des toitures forme une étendue ocre.




 
 
  


Mazdak est très soucieux et épuisé par le harcèlement des policiers. Encore une fois de plus, ils acceptent notre bivouac du soir le long d'un parc et 2h plus tard, appel de la police : "quittez les lieux le plus rapidement possible", alors que nous dînons  dans un hôtel-restaurant...Prendre un taxi collectif, récupérer nos cc et revenir à l'hôte l qui accepte de nous recevoir sur leur parking.

La pression monte pour notre guide, il sait que certains ont de l'alcool dans les cc et aujourd'hui nous passons un poste de contrôle très rigide, on risque d'être fouillés. Il nous prévient que si les agents trouvent de l'alcool ou de la drogue, il risque sa place et la prison. En fait un contrôle des papiers mais aucune fouille.




Pour nous détendre, tous à "la maison de force". C'est une académie d'endurance qui enseigne les rudiments du combat en même temps que les valeurs morales et mystiques de l'Iran ancien.
Les exercices se pratiquent dans une fosse dominée par la chaire du guide spirituel qui rythme l'entraînement au son du tambour, en chantant des vers. Les athlètes du zurkhaneh manient d'obsolètes instruments guerriers, jadis utilisés au combat : boucliers de pierre ou de bois, massues, chaînes et arcs d'acier.
 
 
 
C'est la mal chance pour d'autres, après les Hébral, aujourd'hui ce sont les Meunier qui ont des soucis de crevaison. Réparation en moins d'un quart d'heure et puis s'en va...

7 mai - En remontant vers le centre de l'Iran, le climat est plus supportable. A l'heure du départ 15°.

Nous quittons Yazd pour Ispahan. Une halte à Meybod dans une oasis fortifiée. Trônant en plein cœur de la ville, la forteresse de Narin Qaleh, elle se résume à une superposition pyramidale de cinq terrasses. Panorama exceptionnel sur la vieille ville où se situe un ensemble monumental qui se compose d'un caravansérail et d'une glacière.

 
Bien étrange cette tour: un pigeonnier. La culture musulmane voue une vénération particulière au pigeon. Ces tours furent bâties pour recueillir les fientes de pigeons utilisées comme fertilisant.
 
 
Très bonne nouvelle: la situation du gasoil redevient normale. Finies les files d'attente et le prix redevient correct.



Na'in, importante ville étape sur la route caravanière des Indes. Cette cité produit depuis le IXe siècle des tapis à motifs floraux, considérés comme les plus fins d'Iran.





Passage par Mohammadieh pour visiter de minuscules ateliers troglodytiques où sur des métiers d'un autre âge sont tissés les toges brunes en poils de chameau que portent les mollahs.
 


Nous arrivons très tard à Ispahan et pour la énième fois on se fait virer d'un parc dans un quartier huppé de la ville alors même qu'il est sécurisé ! Nous sommes des "pestiférés". Autant les autochtones sont très accueillants, vraiment sympas avec nous et ravis que des étrangers viennent visiter leur pays, autant les autorités ne veulent pas de nous. Les élections présidentielles ont lieux au mois de juin et craignent que des étrangers viennent s'immiscer dans leurs affaires politiques et assistent aux manifestations qui pourraient avoir lieu sur la voie publique et ensuite colporter des informations à l'extérieur du pays.

Tous les soirs à l'heure du bivouac, Mazdak est toujours obligé d'expliquer :
   -nous ne sommes que des touristes, notre but, étant de découvrir la culture Persane.
   -notre manière  de vivre dans une "maison  roulante"
   -dans nos camions il y a : kichnette, bedroom, shower, wc...
Une chance formidable, on nous propose un parking privé tout près de la place de l'Imam. Et c'est de nuit que nous traversons Ispahan pour notre bivouac de 2 nuits.

9 mai - Ispahan, la ville jardin de Shah Abbas 1er, la cité royale. Les bâtisseurs de cette ville  ont laissé à la postérité des mosquées grandioses, palais, médersas, mausolées, ponts... Cette ville est une merveille avec ses jardins arborés et fleuris. 
Il ne faut pas perdre de temps, tellement de choses à voir en 2 jours...

Le palais Chechel Sotun niché dans un parc arboré, le palais des 40 colonnes. Il s'ouvre par un magnifique talar porté par 20 piliers en bois de platane qui se mirent dans le grand bassin du jardin.




 Dans les appartements attenants à la salle du trône s'ornent des fresques dérivées du style de la miniature persane. Elles déclinent des thèmes littéraires célèbres et des parties de campagne ayant pour cadre une nature idéalisée. Les personnages aux traits efféminés pique-niquent, dansent, jouent de la musique ou bien s'adonnent à la rêverie.

  
  

 La pause thé est la bienvenue dans le jardin du palais en savourant la fraîcheur du lieu.
 

La place de l'Imam, dite "image du monde" est la 2ème plus grande de l'univers après celle de Tienanmen, 500 m de long par 300 m de large. La mosquée de l'Imam, chef d'œuvre le plus abouti de l'architecture polychrome. Le portail flanqué de 2 minarets attestent son caractère sacré. le portail à stalactites fut achevé en 1616 alors que les travaux de la mosquée devaient encore durer pendant 20 ans. On passe d'un espace ouvert à un espace clos entièrement habillé de faïences. C'est la plus belle cour à 4 iwans produite par l'art Persan.
 
  
 

Le procédé des carreaux polychromes, utilisé après 1500, habille avec virtuosité la mosquée de l'Imam. Très décoratifs, les carreaux comportent 4 à 7 couleurs, le bleu étant dominant. Le pavillon central est flanqué également de 2 minarets et le bulbe turquoise compte parmi les prouesses techniques de l'art safavide.


Un petit tour dans le bazar pour admirer les tapis persan. Les écheveaux de laine brute sont teints dans la pénombre des ateliers traditionnels. Après avoir été foulée aux pieds, la laine est plongée dans divers bains chimiques avant d'être mise à sécher à l'air libre. Dans les caravansérails adjacents, des petites mains s'affairent au tissage des tapis.






Nos visites se font toujours dans l'urgence, nous ne pouvons pas prendre le temps de vraiment apprécier toutes ces merveilles, même les déjeuners se font montre en main....

Nous traversons la grande place pour se diriger vers la mosquée du vendredi. On ne les compte plus les visites de mosquées mais celle-ci à la particularité d'avoir 10 siècles d'architecture à se côtoyer dans cette construction qui résume magistralement l'évolution des styles de l'Iran islamique. Chaque dynastie régnante apporta sa pierre, ajoutant ici et là une nouvelle salle, un mihrab de stuc ou un parement d'émail.

Le mihrab se situe dans une salle rectangulaire couverte d'une belle voûte. C'est une dentelle de stuc finement ciselée de motifs géométriques et floraux.



  

Dès que la saison s'y prête, les berges de la Zayandeh sont très prisées par les Espahanis pendant le W.E. et en soirée. Ils se mettent à l'abri du soleil sous les arcades des ponts.

 "Le pont des 33 arches" émerveilla les européens et pour cause ! cette construction, de pierre et de brique, longue de 295 m n'avait aucun équivalent dans l'Europe du XVIIe siècle. 2 arcades piétonnières, jadis réservées aux seuls attelages.
 

Le romantique Pol-e Khaju fut construit en 1650. Il s'agit d'un pont barrage à 2 niveaux épaulé au centre et aux extrémités de son tablier par des kiosques. En soirée les Iraniens aiment à s'y asseoir pour profiter de la fraîcheur de la rivière. Les 21 arches reposent sur une semelle de pierre entrecoupée d'écluses, ce qui permettait de réguler le débit de la rivière pour acheminer l'eau vers les jardins par des canaux d'irrigation.

 
 
Vraiment un grand coup de cœur pour cette mosquée de Seikh Lotfollah. Malgré la saturation de mosquées et de mausolées j'arrive encore d'être abasourdie par tant de beauté.


Réservé à l'usage du Shah et de sa famille, cette chapelle impériale achevée en 1619 n'a ni cour ni minaret. 


La coupole, semi-sphérique est une merveille. L'émail du dôme forme un motif d'une rare complexité. Cette apothéose céleste évoque le paon faisant la roue, que les artistes persans se plurent à styliser.


Nous traversons la place de l'Iman pour la palais d'Ali Qapu édifié en 1610, toujours par le même, le shah Abbas 1er. C'est dans ce palais que le shah recevait les ambassadeurs en audience. Ils s'entretenaient dans la salle du trône somptueusement ornée de fresques à décor floral.


Les grandes réceptions, généralement agrémentées de musique et de danse, se donnaient dans la salle de musique aux voûtes richement doublées de panneaux de stuc découpés en forme de flacons, de plats... Ce qui améliorait l'acoustique de la pièce.




 Ce soir nous sommes invités chez une sœur de notre guide dans un quartier résidentiel de Ispahan. Un vrai régal cette table iranienne. Après le thé de bienvenue accompagné de nougats, nous dégustons des plats typiques à l'Iran: salade, yogourt parfumé à l'ail, purée d'aubergines, ragoût accompagné de purée de pois chiches et bien sûr le riz traditionnel. La cuisson du riz à la vapeur lui donne une belle croûte dorée particulièrement délicieuse. Le tout arrosé de bière aux fruits ! Un accueil très chaleureux de la part de toute la famille. Une soirée fort agréable.



 


C'est en taxi collectif que nous repartons pour le centre de la ville voir les illuminations de la place le l'Imam. Et bien sûr c'est l'apothéose, c'est magique.


 

10 mai - Nous quittons Ispahan avec regrets, pas assez de temps pour profiter de cette ville des mille et une nuits. Toujours en tête les dates à respecter. Paul et Françoise doivent se rapprocher de la frontière Turkménistan.



Direction le plateau central du pays avec quelques arrêts sur le parcours.
Abyaneh, village pittoresque situé dans une vallée plantée de peupliers. Des maisons en pisé rouge forment un enchevêtrement de toitures plates qui s'étagent à flanc de colline.

 
 

Les vieilles femmes attendent les touristes sur le pas de leur porte pour vendre quelques fruits secs, fromages de chèvre, gâteaux...Elles portent les vêtements traditionnels de leur région, c'est tellement plus jolie que les tchadors !...
  
  

Au pied d'une chaîne de montagnes, en plein désert, une usine nucléaire, la plus importante d'Iran très connue sous le nom de Kashan. Hyper protégée par des colonies de miradors implantées le long de la route avec militaires aux aguets, armés jusqu'aux dents. Ça et là sur des monticules de terre: missiles, mitrailleuses, tanks...prêts à tirer. Je suppose qu'ils nous ont à l'oeil dans leur viseur tout le temps de notre passage en terrain miné....

Etape de l'après-midi, Kashan dans une oasis réputée pour le raffinement de ses jardins princiers. Arrivés sur les lieux, une foule impressionnante aux abords du site, des parkings saturés de bus et de voitures, c'est vendredi, les iraniens sont de sortie.
Après avoir patientés une bonne demi-heure sous une chaleur accablante, nous pénétrons dans ce parc. Quelle déception, les autochtones ont envahi les canaux pour faire trempette, les jets d'eau sont tellement faiblards qu'ils en deviennent inexistants. En fait rien d'extraordinaire à voir si ce n'est une foule de gens venir se rafraîchir dans un jardin, un jour chômé...




Bivouac sympa à Ardestan, tout près de la moquée. Nous sommes quelques uns à assister très discrètement de la mezzanine à ciel ouvert à la prière du vendredi soir. Un grand moment de sérénité sous un ciel étoilé.
                                       




 

11 mai - Direction le village natale de notre guide. Sa tante nous invite à prendre le thé dans sa maison en pleine campagne sans aucun confort. Personne très attachante, ravie de nous recevoir. Une seule pièce de vie où le  réchaud à pétrole fait office de cuisinière.



Au siècle dernier les moutons et les chèvres vivaient dans l'étable attenante à la maison.
Nous faisons le tour du village au 3/4 abandonné. 
 

Mazdak, songeur devant sa maison natale devenue une ruine, il ne reste que le porche d'entrée, puis nous passons devant la maison de sa sœur.
Direction la route du désert, 1000 km à faire en 2 jours...Pas de visite, rouler, rouler entre deux déserts: le Dasht-e Kavir et le Dasht-e Elut

 

De chaque côté de la route, des étendues arides, au loin les massifs montagneux.
L'équipage Jean-Louis et Gisèle qui devaient venir avec nous envisagent ce même voyage à l'automne prochain. Ils le feront certainement dans de meilleurs conditions que nous. Nous essuyons les plâtres d'un voyage mal organisé pour des camping-caristes. C'était la première fois qu'une agence de tourisme iranienne organisait un périple de ce genre. Le prochain groupe, avec nos conseils, prendra le même guide qui lui aussi n'avait jamais voyagé avec des cc. 


C'était une première pour lui aussi. Il est prêt à renouveler cette expérience et de prendre en charge la totalité du voyage sans passer par l'agence, qui s'en est mis "plein les poches"  alors que c'est Mazdak qui a ramé 24h/24h pour notre bien-être. Il est épuisé par ce rythme infernal. 30 jours que nous vivons tous à une cadence d'enfer, jamais de repos. Ses sœurs ont été étonnées de voir comment leur frère avait maigri. Comme il a souvent des problèmes à régler: police, bivouac, parking, station de gasoil, courses...il ne prend pas le temps de manger, dort mal sous sa toile de tente installée entre 2 cc à même le bitume...

Cette route est interminable, 548 km de désert et soudain une oasis et son petit village de maisons en briquettes, un lac salé complètement tari, une étendue de sable avec quelques épineux et herbe à chameaux.

Tabas, à moitié chemin, est notre bivouac de nuit. Ville anéantie par un séisme en 1978 est devenue une ville moderne.
Evidemment, la priorité après la catastrophe qui a fait plus de 1000 morts, c'est la reconstruction de la mosquée.
Elle est gigantesque, démesurée, magnifique.






12 mai - Nous ne profitons pas de ce parking sympa au pied de la mosquée, il faut repartir vite, avaler encore 500 km de désert avant d'arriver à Machhad, la ville la plus à l'est de notre périple et tout près de l'Afghanistan.

Cette grande traversée n'est que paysages désolés qui alternent chaînes de montagne avec des infinies étendues de terre craquelée par le soleil et puis au milieu de nulle part quelques parcelles  de culture, le village n'est pas loin.

Contrôle de police en plein désert, 11h, 35°. Après vérification de notre n° de code secret, les policiers et militaires armés jusqu'aux dents passent leur tête par la fenêtre des cc juste par curiosité...Arrêt d'une 1/2h et puis s'en va.
20h, nous nous plaçons dans un immense parc qui fait office de "camping" pour les autochtones. Des petites tentes style "quechua" de toutes les couleurs sont plantées un peu partout.
Un taxi collectif nous emmène à Machhad, la 2éme métropole du pays et à la porte de l'Asie Centrale, ayant comme frontière le Turkménistan et l'Afghanistan.




C'est une ville profondément religieuse. Le développement de la ville est lié à la construction du mausolée de l'Imam Reza, mort en 817. Aujourd'hui, cette ville est le centre de pèlerinage le plus fréquenté du monde musulman drainant chaque année 20 millions de pèlerins. Sous le toit d'or repose le 8éme des 12 imams que compte l'islam chi'ite.

 

Nous revêtons le tchador, en fait un grand tissu de coton, cacher nos pieds en mettant des chaussettes. Je fais de la résistance, pieds nus dans mes ballerines et le voile noué comme un paréo. J'attends un rappel à l'ordre qui ne vient pas... On ricane dans mon dos ! Parmi un millier de femmes toutes noires vêtues, je pense être la seule femme aux pieds nus !



Obligation d'avoir un guide local qui nous empêche de circuler librement dans le mausolée et surtout de ne pas aller dans le périmètre sacré strictement réservé aux musulmans.      

Ce gigantesque mausolée consiste en une trentaine de structures illustrant 5 siècles d'architecture. Sous le même toit des petits musées, le Markazi renferme les divers cadeaux princiers: d'anciennes portes d'or et d'argent, une collection de tissages anciens et récents...

 


    

  
 
En quittant Machhad nous reprenons la route direction l'ouest, direction la Bretagne par la route de la soie...

Bivouac tout près du mausolée d'Omar Khayyam à Neyshabur.  Il était plus réputé comme mathématicien et astronome que comme poète. On lui doit plusieurs écrits philosophiques et scientifiques dont  un remarquable traité d'algèbre.

 

Juste devant le tombeau, échange avec des jeunes barbus (futurs talibans). S'informant de notre nationalité, les questions fusent sur la religion musulmane en France... On ne s'attarde pas, ne voulant pas trop répondre à leurs questions devenant trop pressantes.

14 mai - Une pensée à un nouveau sexagénaire dans la famille ! Bienvenue au club Hervé !



C'est aujourd'hui que Paul et Françoise nous quittent pour continuer leur route plus à l'est. Dans 2 jours le Turkménistan avec le projet: Vladivostok. 6 mois sur les routes du monde avec leur bébé "Gino".

Nous quittons la route de la soie pour la route de la steppe Turkmène. Le décor bascule: à l'aridité de la rocaille succèdent forêts, champs de thé, rizières. L'abondance de l'eau autorise toutes les cultures. 
Très beaux paysages.





C'est notre tour d'avoir Mazdak aujourd'hui et nous parlons un peu de sa vie de célibataire bien remplie. Il a participé à la guerre Iran-Irak, a été blessé et réformé. Il a appris à manier les armes et les bombes dans une caserne palestinienne comme volontaire dans la garde révolutionnaire. Travaillé aussi avec médecins sans frontières. Mazdak a vécu 12 ans en Suisse et après une déception amoureuse est rentré au  pays. Il est devenu guide après avoir étudié l'histoire et la géographie de son pays et parle 4 langues. C'est un homme enthousiaste qui nous fait partager sa passion : la culture Perse. 



Bivouac à Esfarayen, village Kurde.




15 mai - Mazdak est très fatigué, il est parti dormir à l'hôtel pour essayer de récupérer un peu et a fait connaissance avec l'hôtelier. Ce monsieur souhaite nous rencontrer ainsi que les autorités locales de la ville. Accueil officiel d'une délégation de l'office du tourisme, d'archéologues, de scientifiques et bien sûr de la police touristique. 
Tout ce beau monde nous guide vers la citadelle et le mausolée datant du VIIe siècle.



Un chercheur scientifique ayant fait des études en France nous sert d'interprète. En fait, c'est une dizaine de personnes qui sont ravis de voir que des touristes s'intéressent à ce site.

 



Ils n'ont jamais vu de français encore moins des camping-cars !
Ils sont munis d'appareils photos pour immortaliser cet événement exceptionnel pour eux. Très bientôt un article paraîtra dans la presse locale et peut-être nationale ?

Nous sommes invités dans une famille kurde, propriétaire de vergers, vigne et culture maraîchère. Encore un accueil exceptionnel.
  
  

Après le thé de bienvenue dans la maison familiale, nous pique-niquons  à l'ombre d'arbres fruitiers dans le verger. Au menu: assiette de vignes farcies et pour boisson du lait caillé parfumé avec de la menthe séchée. Moi qui n'aime pas le lait, je me suis délectée de 3 grands verres de ce breuvage servi très frais.
 
 

Le dessert directement dans le verger: cerises, prunes acides, mures...
L'hôtelier nous fait quelques pas de danse accompagnés de musique kurde. Ils font tout pour nous retenir mais il faut partir. Beaucoup de photos prises...souvenirs...souvenirs... 
Belle journée relaxe aujourd'hui.
 


Nous continuons notre traversée de la steppe Turkmène, tout est verdoyant: forêts, collines,
 vallées.
 

On se risque pour l'arrêt de nuit dans un tout petit village mais nous sommes refoulés par le chef du village. Un jeune homme nous propose de venir chez lui mais avant il faut aller à la police pour déclarer notre présence. Chose faite, 4 cc se sont serrés comme des sardines dans la cour de la maison familiale. Bières lémon offertes par les équipages, thé par la famille.  Elle vie chichement de quelques moutons, d'un verger et d'un lopin de terre.

Soirée qui s'est prolongée au clair de lune.

A 1h du mat, la police réveille notre guide pour lui demander si tout va bien !
 

16 mai - En remerciement, les équipages donnent plusieurs boîtes de Doliprane pour la maman qui souffre terriblement d'arthrose.

Nous sommes à la porte de l'Asie Centrale, les tribus turkmènes ont imprégné cette région de leurs coutumes ancestrales. En guise de tchador, les femmes portent un joli châle fleuri sur une longue robe de couleurs chatoyantes.

 
C'est toujours folklorique le passage à la station service. Déjà nous sommes la curiosité du jour, ensuite trouver le chef qui à la carte d'accès à la pompe...Pour éviter une attente prolongée, certains "routiers sympas" nous prêtent leur carte. Dès que la pompe est activée elle ne s'arrête pas tant que les 5 cc ont le plein. Danie, notre trésorière, a l'œil fixé à la pompe avec carnet de note et calculette pour ensuite faire les comptes et nous réclamer les sommes dues. Ce sont les Meunier qui avancent l'argent pour le gasoil, taxis, restaurants... en fin de journée après de savants calculs c'est Daniel qui fait sa tournée du soir pour réclamer "les rials". Une organisation au top! Danie devait être comptable dans une autre vie!
Un arrêt à Gonbad-e Kavus pour voir la tour funéraire en briques de terre cuite haute de 52 m et puis c'est la direction de la mer Caspienne en espérant trouver un peu de fraîcheur, à l'heure du déjeuner il fait 40° dans le cc. Nous avons peu d'appétit mais sirotons beaucoup d'eau et de bière lémon.

Ce matin, c'est la descente vers le niveau de la mer, plus de montagne à l'horizon.







  



Bivouac à Bandar-e Torkaman au bord de la mer. Le petit port se situe à l'embouchure de la plus vaste lagune de la Caspienne. Nous devions prendre un bateau pour aller manger de l'esturgeon sur une île, trop de mer, sortie annulée.






17 mai - La mer Caspienne est le royaume du mythique esturgeon.  Un petit tour par la criée pour voir ce fameux poisson. Nous n'en verrons que deux, dissimulés et vidés de "l'or noir"  car ils ont été pêchés illégalement. C'est l'état qui détient le monopole de la production du caviar et règne sur la pêche à l'esturgeon. Interdiction de photographier les coupables !


 


Pause déjeuner dans un restaurant avec vue sur la mer, au menu: de l'esturgeon grillé accompagné de riz complet. 
Un poisson délicieux.

Plat de lux pour les iraniens, pour nous 11€50 pour 2, boisson et service compris.
Balade digestive sur la plage et tester la température de l'eau: entre 16° et 18°.

 

 En longeant la côte, nous traversons des zones de villégiatures de la Caspienne. Se succèdent des immeubles et résidences secondaires avec plage privée.



Ce n'est pas le retour de w.e. mais le retour du vendredi chômé chez les musulmans. C'est exactement comme chez nous, 18h, des files de voitures quittent la côte pour rejoindre Téhéran et nous au milieu d'un bouchon de plus de 100 km à rouler à 30 à l'heure avec des fous furieux au volant pressés de rentrer chez eux, se prennent pour des "Fangio". Bien que cette route soit tout en lacets, ils doublent à droite, à gauche et se rabattent dans l'urgence en nous coupant la route. J'ai eu la "trouille" pendant tout le trajet. 

Certainement souvent des accidents, car dans cette portion de route montagneuse, à intervalles réguliers, il y a des dépanneuses et ambulances stationnées sur le bord de la route à attendre le client !
120 km en 4h de temps et c'est la malchance pour Jacky, la crevaison alors que nous étions à 20 km de l'arrivée.



22h, il fait nuit lorsque nous arrivons au bivouac du soir chez un cousin à Mazdak.  En fait les cc ne peuvent pas rentrer dans la cour, porche trop bas. Alors ce sera chez le voisin que nous nous stationnons serrés comme des sardines et on ferme le portail derrière nous.

  


18 mai - Nous sommes à 50 km de Téhéran et c'est par le train  et le métro que nous partons à la découverte de la capitale qui compte 14 millions d'habitants. C'est la journée du patrimoine, bonne nouvelle, les entrées des sites sont gratuites.



Notre première visite est pour le palais de Golestan, la résidence des rois Qajars. Il est constitué de plusieurs pavillons. 


Au fond des jardins, un palais à la curieuse façade à 2 tours jumelles considéré comme le plus bel édifice Qajar de Téhéran.


Le palais du Golestan est situé au cœur du centre historique de Téhéran. Il est l’un des plus anciens ensembles de Téhéran, construit à l’origine par la dynastie safavide dans la ville historique fortifiée.
 



 

Les cérémonies de couronnement des Shah Pahlavis se déroulaient sous les superbes voûtes d'ogives de la salle du trône qui occupe le pavillon des miroirs.

 


Avant de voir les joyaux de la couronne dans les sous-sols blindés de la banque nationale islamique, nous devons nous démunir de nos sacs, téléphones, appareil photos puis c'est une fouille au corps avant de franchir plusieurs portiques.



Les couronnes de divers souverains dont celle du Shah Réza et de la reine Farah Diba et quelques uns des plus prestigieux cailloux de la planète tel le "Darya-ye Nur" (mer de la lumière), un diamant de 182 carats.

Une incroyable collection de joailleries orientales qui n'a aucun équivalent dans le monde


Après avoir déjeuner d'un ragoût de mouton à 3h de l'a.m., c'est au pas de course que nous faisons le musée d'archéologie, bâtiment conçu par un français, André Godard.
Très belle collection de poterie, de figurines de terre cuite, de céramiques, de bronzes...

  

Bain de foule dans les transports en commun pour retrouver nos cc.

Les 2 Dani, Chantal et Denis n'en finissent pas de nous faire des surprises ! Ce soir, encore des fonds de bouteilles à finir. Et c'est discrètement dans la maison du cousin à l'écart des regards indiscrets que nous prenons un apéritif dînatoire qui s'est prolongé tardivement. Nous avons eu que très rarement des occasions de se retrouver le soir à prendre un verre ensemble et encore moins sortir tables et fauteuils pour manger dehors. Le temps nous a tellement manqué.


19 mai - 2h30 de transport pour aller au nord de Téhéran visiter le palais de Sa'd Abad adossé au pied du mont Tochal dans un immense parc. Au gré des allées de cyprès et d'essences rares, les Pahlavis édifièrent 18 pavillons pour loger la famille impériale.


Le pavillon vert du roi Shah Réza est de proportions plus modestes. Il se compose de quelques pièces meublées à l'occidentale.


  

Le palais de la Nation fût la dernière résidence estivale du dernier Shah d'Iran. Il est transformé en musée, on y voit tous les meubles, tapis, vaisselle...
 
 

2h30 de transport pour retourner dans la banlieue. Métro, train, taxi, c'est la solution idéale pour se déplacer dans les grandes villes, le prix du ticket une bagatelle et repos assuré pour nos chauffeurs. Pas de stress pendant 2 jours, la circulation dans Téhéran est infernale et tellement polluée. Les transports publics pratiquent encore des espaces séparés pour les hommes et les femmes !...Nous ignorons bien sûr cette ségrégation et nous, les 4 femmes nous nous sommes avec nos maris dans l'espace homme.

Tous les regards sont braqués sur nous, galanterie oblige ou respect pour les plus âgées qu'eux ! des messieurs nous cèdent leur place, ils sont moins malappris que quand ils sont au volant de leur voiture !
Nous sommes accueillis à notre retour avec le thé que nous prenons parmi un énorme bric à brac de ferraille. Une famille très simple et accueillante. Nous passons 3 nuits dans cette cour.
 20 mai - C'est par l'autoroute que nous quittons Téhéran sans regret. Son degré de pollution est tel que la ville se voile de brume jaunâtre. Nous partons nous aérer en récupérant la route de la soie. 


Plus au nord-ouest, une halte à Soltaniyeh voir un monument spectaculaire. Huit minarets jaillissent aux coins du colossal octogone coiffé d'une coupole culminant à 52 m. La plus large produite par l'art persan entièrement habillé d'émail turquoise et  sa galerie supérieure richement ornée de stucs peints.

Plusieurs cols à franchir avant de retrouver la mer Caspienne. La descente est tellement vertigineuse que les freins de nos cc chauffent, ça sent le "cramé", s'arrêter, laisser refroidir et repartir...
Bivouac sympa le long d'une rivière à Rudbar, après autorisation de la police.

21 mai - Nous sommes dans la région des oliviers, fait assez surprenant l'huile d'olive est plus chère qu'en France, produit de lux pour les Iraniens.

Prochaine étape, Masuleh à une centaine de km de la mer Caspienne. Nous longeons un fleuve au creux d'une vallée très belle avec des rizières, champs de thé et des prairies où paissent des chevaux en liberté.
 

Flânerie dans la ville pour découvrir en terrasse four à pain, maison de thé, bazar...
C'est en grimpant dans le bourg que nous apercevons l'originalité de son habitat, ce sont les toitures plates des maisons qui forment les rues. En fait nous marchons sur les habitations, restaurants, boutiques....

 
 
 

Très belle balade, autant pour ses points de vue que pour le charme se ses ruelles et de certaines de ses maisons.
 
   

Déjeuner de kébabs, toujours du kébab, le plat préféré des iraniens: de l'agneau haché enfilé sur brochette puis grillé, servi avec tomates, oignons et une "plâtrée de riz" parfumé au safran. On aime et c'est pas cher: 6€50 pour 2, boisson et service compris.

C'est la descente vers la mer, direction la capitale du caviar, Bandar-e Anzali.

Plusieurs haltes sur la route, achats de gâteaux au miel, plus loin du thé noir, thé vert, nougats aux céréales, pistaches, miel, ail... mais pas de caviar ! On se lâche, plus que 3 jours avant de quitter l'Iran.
 

22 mai - C'est en bateau que nous parcourons la lagune d'Anzali. Le long des berges des maisons de pêcheurs sur pilotis, nous ne verrons pas les nénuphars en fleurs, quelques hérons cendrés, des oiseaux multicolores et surprise: un renard qui nous observe. Nous naviguons parmi les roseaux, beaux paysages mais hélas la pollution est omniprésente.
 
 
 

Un petit tour au marché puis déjeuner au bord de la Caspienne et balade digestive les pieds dans une eau à 20°, air à 30°.Nous reprenons la route toujours plus au nord en longeant la côte direction Ardebil.
 
 

On nous poursuit, sirène hurlante, la voiture de police remonte la file des cc et nous fait signe de nous arrêter, motif: Danie n'a pas son foulard sur la tête ! Rappel à l'ordre: "Nous, les étrangères, ne devons pas donner une mauvaise image aux femmes iraniennes" , nous sommes priées de mettre le foulard dans nos cc, ce que je fais rarement, j'ai du mal à me conformer à leurs règles, mais j'ai signé une charte avant de partir, alors...

On n'en finira jamais, pour la énième fois, à peine arrivés dans la ville, la police nous escorte pour contrôle des passeports puis c'est la police secrète qui prend le relais pour nous accompagner dans un parc tout près d'un poste...... de police. Le "113" a encore bien fonctionné ! Par le biais de grands panneaux publicitaires, le ministère des renseignements iraniens encourage les citoyens à composer le n° vert "113" pour rapporter toute activité suspecte...alors le téléphone doit bien fonctionné lors de nos passages dans les villes !


23 mai - Ce n'est pas l'appel à la prière mais l'appel aux sports. Tôt le matin entre 6h30 et 7h, les autochtones se rallient pour faire du sport collectif dans les parcs au rythme de la musique qui hurle dans des haut-parleurs. Les femmes, chaussées de baskettes, ne quittent pas leur tchador pour pratiquer gym, culture physique ou marche. Les hommes en tenue de sport ou en costume de ville, si, si c'est vrai...Ils sont habillés pour aller directement au travail après avoir bien sué....

La célébrité d'Ardebil c'est l'important mausolée de Sheikh Safi, maître des derviches tourneurs. Il regagna sa ville natale pour fonder un couvent de derviches. Beau complexe avec son portail à stalactites, ses tours funéraires et sa salle richement décorée.
Shah Abbas 1er, toujours lui, remodela le bâtiment octogonale pour y entreposer sa collection de porcelaines chinoises. 1162 pièces acquises par les voies diplomatique et commerciale.
 

 

C'est le tour des Meuniers de nous quitter. Comme prévu, ils prennent la direction de l'Arménie puis Géorgie. Bonne route vers d'autres horizons. Les 3 derniers équipages poursuivent leur voie vers la Turquie.



Ça devient épuisant d'être harcelés par la police, nous avons tous qu'une hâte: passer la frontière. 3 contrôles aujourd'hui, 3 h de perdues....On ne nous l'avait pas encore fait: la police de Varsagan  ne veut pas que l'on dorme dans nos cc...mais à l'hôtel ! Pour les convaincre, faire visiter un camping-car pour qu'ils comprennent que c'est notre maison. Ils finissent par nous escorter devant leurs bureaux pour nous avoir à l'œil et confisquer nos passeports pour la nuit de peur qu'on s'échappe....nous refusons  de les donner. Nous sommes tous sous tension, nos hommes n'ont plus envie de se laisser commander, ils réagissent verbalement haut et fort, heureusement la langue française est peu utilisée en Iran !
 

25 mai - 7h45, nous sommes à la frontière, les formalités commencent... Le plus important: tampons de sortie sur nos 2 sésames, carnet de passage en douane et passeport.
9h30, nous sommes dans une galère pas possible. L'agence nous avait prévenus que nous devions déposer les plaques d'immatriculation à la frontière, en fait il faut retourner à Khoy, 350 km aller-retour. Les bureaux sont fermés l'après-midi, notre visa à une validité de 45 jours et c'est demain qu'il expire.

11h30, si près de la Turquie et pourtant il faut faire demi-tour, 350 km juste pour déposer les plaques d'immatriculation. Nous sommes en colère, l'agence n'a pas été en mesure de nous informer correctement des démarches à suivre pour la restitution des plaques.
Cette agence est vraiment incompétente, n'a aucune expérience et ne connaît pas les réglementations douanières. Nous demandons à avoir un contact téléphonique avec interprète pour leur signaler notre mécontentement. La réponse : met en cause les élections présidentielles très proches, la police a des ordres à respecter pour tout étranger sur le territoire iranien et d'autre part les lois changent continuellement et il est très difficile de se tenir informé...

Arrivés à Khoy, nous apprenons que nous devons nous présenter au bureau des contraventions avec nos plaques pour vérifier que nous ne sommes pas enregistrés comme contrevenants.
Nous passons la nuit tout près des administrations pour être les 1ers à l'ouverture des bureaux administratifs.

26 mai- 8h, ouf ! pas de contraventions pour les 3 cc, nous repartons avec un reçu et allégés de 25OOO rials, bon d'accord: 55cts d'euros par camion. Restitution des plaques, deuxième ouf tout est ok, on peut décamper, refaire les 175 km qui nous ré-rapprochent de la frontière.
11h20, nous voici de retour, après de multiples formalités, les portails s'ouvrent, il est 14h00 et à moins 10h de l'expiration de notre visa !

Ce sont les adieux avec Mazdak, nous sommes tristes de le quitter. C'est un guide avenant qui a su nous faire partager sa passion, la culture de son pays et a su gérer les problématiques avec difficultés mais a toujours fait face et nous lui en sommes très reconnaissants. Pourtant on n'ose pas s'attarder de peur d'être happés par le système iranien...Notre guide est triste, il n'avait plus envie de nous quitter et pourtant nous laissons derrière nous un homme malade, épuisé par ces 45 jours non-stop avec des camping-caristes pas toujours facile à comprendre !

27 h bloquées à la frontière et à -10h de l'expiration de nos visas....Je ne préfère même pas imaginer si........

Un pas en Turquie et adieu foulard qui a tellement pesé sur ma tête même si il était léger.
Bizarre...Bizarre...Comme c'est bizarre ? 100 mètres en Turquie et devant nous: un "duty-free", achat de raki pour fêter notre entrée en Turquie et tirer un grand coup de chapeau à nos chauffeurs.



14h30, c'est l'heure de l'apéro, Chantal et Denis  nous sortent de je ne sais où, un foie gras de canard, Jacky et Bernadette, Jacques et Brigitte le raki. Vue imprenable sur le mont Ararat avec sa cime dans les nuages.



Nous trinquons avec modération car après le déjeuner, les Hébral et Gugliéminetti partent cap à l'ouest et nous, cap nord-est rejoindre la mer noire par la Turquie de l'est.

 

Toute cette problématique nous a empêchés d'apprécier à sa juste valeur l'Iran par manque de temps. Ce temps si précieux que les autorités iraniennes nous ont volé.

Dans quelques semaines j'espère garder que les bons souvenirs de ce voyage. Chaque région d'Iran a un univers et des paysages différents que je garderai en mémoire. Mosquées, mausolées typiquement persans, palais, sites archéologiques avec comme vitrine Persépolis, jardins de la Perse, véritable art de vivre, les villes incontournables: Shiraz, Ispahan, Yazd, Mashhad... des paysages magnifiques et diversifiés.






Nous avons parcouru en Iran → 10 520 km
 

de l'Est et côte de la Mer Noire...






26 mai - La Turquie de l'est est une région très rude, les hivers sont extrêmement rigoureux, les températures pouvant chuter jusqu'à -40°. Tout au long du parcours on voit de grands troupeaux de vaches, un troupeau pouvant aller jusqu'à une centaine de vaches.






Durant toute la saison des pâturages,  les vachers et bergers vivent sur les hauts plateaux cernés de sommets encore enneigés. Leurs campements sont constitués de tentes en poils de chèvre et de yourtes mongoles.
Kars, ville située sur un plateau à 1850 m aux confins d'une steppe austère dont la population est kurde.






Cette église arménienne des saints Apôtres a connu maints avatars. Transformée en mosquée puis une église orthodoxe et fut à nouveau affectée au culte musulman.



250 km d'une route magnifique, des paysages époustouflants, tout le nord-est est incroyablement remarquable. Les mêmes images que j'avais en tête de la Mongolie, envie d'y aller, je suis preneuse de cette nature et de ces grands espaces. La route traverse de très étroites gorges fermées par des majestueuses falaises.





Puis c'est la traversée des forêts alpestres, nous sommes en hautes montagnes, des maisons de bois qui ressemblent étrangement à nos petits chalets qui abritent les bergers.

  


Enfin un bivouac en pleine nature, des troupeaux de vaches nous entourent, ça sent bon la campagne avec en fond des collines toutes verdoyantes. Nous savourons ce moment de plénitude. Aucune police aux alentours !





27 mai - 250 km d'une route tout en lacets avec plusieurs passages de cols, le plus haut à 2640 m d'altitude, encore un peu de neige de chaque côté de la chaussée et puis c'est un plongeon vers la mer noire que nous découvrons pour la première fois.





Nous voici sur la côte orientale à Hopa située au pied d'une chaîne de montagnes. Alors que nous cherchons le bivouac de nuit, une famille au 2éme étage de son immeuble nous fait signe de nous stationner devant chez eux. Apres s'être installés, on voit arriver une jeune fille avec un plateau chargé de victuailles: tomates, concombres, fruits, assiette de légumes mijotés toute chaude, de la tapenade et du pain ! Difficile de refuser, cela ne se fait pas, les Turcs sont comme ça, nous l'avons déjà constaté plusieurs fois.

28 mai - Tôt ce matin, la jeune fille arrive avec des brioches que nous avons refusées, il ne faut pas abuser de leur gentillesse.

Nous suivons le littoral encore bien préservé des ces villes champignons que l'on peut voir à l'entrée et à la sortie des villes. La chaleur s'accentue depuis que nous sommes au niveau de la mer. 




Rize, capitale du thé, les collines sont couvertes de plantations de théiers. La récolte se fait en ce moment, des énormes baluchons de feuilles de thé encore vertes attendent sur le bas côté de la route les camions qui font le ramassage.






29 mai - Trabzon compte 11 églises importantes pour la plupart transformées en mosquées. Nous en visiterons deux. L'église St Eugène, ancien sanctuaire, était conçue selon un plan basilical à 3 nefs parallèles auquel on adjoignit une coupole. Très beau mihrab en pierre sculptée.




L'église Ste Sophie perchée sur une colline dominant la mer au milieu d'un joli jardin. Les fresques sont en assez bon état, elles offrent un précieux témoignage de l'iconographie Byzantine.
 
 

Depuis 3 jours que nous sommes en Turquie, nous recherchons une station de gaz pour remplir notre bouteille mais en vain, pas moyen de trouver l'embout qui s'adapte sur les bonbonnes françaises. Dès que l'on voit une enseigne "gaz" on s'arrête et c'est au bout du 3éme jour que nous sommes tombés sur un magasin d'électroménagers. Encore des turcs plus que serviables: l'un a embarqué notre bouteille de gaz et nous l'a ramenée pleine 1h plus tard. L'autre monsieur nous a parlé en français de son passage en France comme maçon à Paris pendant 5 ans, tout en buvant thé et café.
Nous serpentons à travers un spectaculaire décor de montagnes avant d'atteindre le monastère de Sumela. Il est perché sur une falaise à une hauteur de 270 m au-dessus d'une gorge profonde dans un parc national où nous stationnons pour la nuit.





 
30 mai - Tôt ce matin, nous partons à l'assaut du monastère. 1h de marche à grimper par une voie asphaltée tout en lacets avec un dénivelé de 300 m. Des vues exceptionnelles sur le couvent accroché à une vertigineuse paroi.
Nous apprécions la beauté de ce décor, forêt, torrent, cascades et une flore remarquablement riche: azalées, rhododendrons géants et d'autres variétés...
Une fois franchie la porte, nous descendons vers la cour en longeant l'ancienne bibliothèque,
le réfectoire, la cuisine, le four à pain, la fontaine...C'est un vrai labyrinthe de couloirs, cours, chapelles. Il contenait 72 cellules, pour les moines et étudiants, réparties sur 4 étages.
Nous n'en verrons qu'une petite partie car un vaste chantier de restauration est en cours.
L'église a conservé partiellement ses peintures murales datant du XVIIIe siècle illustrant des scènes de la vie du Christ.
   
 

Nous sommes les seuls randonneurs à crapahuter à l'aller comme au retour, les touristes utilisent les 'dolmus", taxis collectifs.
Après notre incursion dans les terres, nous retrouvons l'autoroute de la mer noire. Cette 4 voies longe la côte pendant des centaines de km avec à intervalle régulier: des villes bétonnées, stations balnéaires, petits ports de pêche avec ses cabanons, mais pas de ports de plaisance et encore moins de plaisanciers sur l'eau. Même les bateaux de commerce se font rare.



L'occupation de fin d'a.m. : chercher un bivouac et là encore, un turc nous fait signe de le suivre et c'est devant sa grande maison avec vue sur la mer que nous nous stationnons.
Pas facile d'entamer une conversation, lui parle turc et allemand, nous, français et anglais !
Au large de Gülyah, d'énormes travaux sur la mer, c'est un futur aéroport construit entièrement sur l'eau.

31 mai - Nous longeons toujours la route côtière en passant Giresun, Unye, Samsun, Yakakent où nous faisons notre marché du soir. Les gens de la campagne viennent vendre leurs produits: 1kg de belles cerises pour 1€50, 1 melon 75cts, 500gr de raisins secs pour1€...C'est intéressant de faire son marché en Turquie.
Super bivouac ce soir au port de Gerze situé sur une péninsule.

1er juin - Balade dans la ville de Sinop située dans une presqu'île. Encore quelques portions de remparts avec des tours de garde. A l'origine ces murailles s'étiraient sur 3 km. Un coup d'œil à la mosquée et on repart.






La route côtière s'enfonce dans les pinèdes , nous traversons des petits hameaux et au détour d'une vallée encaissée, le spectacle grandiose de la mer turquoise. Elle est considérée par les Turcs comme "la perle de la mer noire".







2 juin - Safranbolu, cité inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Un ensemble quasi intact de demeures des XVIIIe et XIXe siècles. C'est devenu une ville musée qui s'étire en longueur dans les collines.
 Les maisons en bois et pisé comportent 5 pièces organisées autour d'un vaste hall.
Le bois est roi sous forme de plafonds à moulures richement décorés. Etagères, baignoire encastrées dans des placards, banquettes recouvertes de kilim, le tapis tissé.
Les pièces d'habitations se partageaient en 2 parties distinctes: pour la vie familiale et pour la gente masculine où elle se réunissait.

 
 

Un petit tour par le bazar avec ses échoppes en bois. Razzia de lokoums, la spécialité du coin. Pas habitués: beaucoup de touristes !




Nous sommes dans la région du safran. Safranbolu était le principal centre de production du safran. Au moment de la floraison , les stigmates  sont récoltés un par un et mis à sécher dans la paraffine sur un feu de charbon. 430 stigmates donnent à peine 10 gr de safran. Ce qui explique le prix élevé de cette épice.





A 100 km d'Istanbul, s'arrêter avant d'entrer dans le goulet pour passer le pont de l'Europe, circulation intense assurée surtout en fin de soirée...On s'offre une station service comme bivouac !



3 juin- On trace la route, Jacques veut rentrer à la maison...Nous passons Istanbul assez rapidement par le pont de l'Europe. Arrêts juste pour manger et dormir...Erdine où j'aperçois de loin cette fabuleuse mosquée que nous avions visitée en 2009.
Début d'après-midi nous sommes à la frontière Bulgare. Formalités rapides...Nous sommes en Europe !





Turquie - 2336 km


4 juin - Alors que nous devions visiter la Bulgarie avec des passages incontournables: vallée du Danube, vallée des roses, festival des roses qui a lieu en ce moment, Plovdiv...Nous roulons...Traversons Sofia par la voie rapide et filons vers la Serbie.


Bulgarie → 378 km

 
Passage frontière Serbe en moins d'une demi-heure, visite comprise du cc.

5 juin - Petite étape à Belgrade, capitale de la Serbie. Après s'être stationnés sur la rive gauche de la Save, le confluent du Danube, nous prenons les bus pour nous déplacer dans la ville. Les monuments à voir se situent autour de l'avenue principale.

Hôtel Moskva, véritable monument historique datant de 1906. Son style Art nouveau est unique dans les Balkans.

La cathédrale Saint Sava est la plus grande église orthodoxe d'Europe. Elle impressionne par sa monumentalité et son élégance toute byzantine. 18 coupoles surmontées chacune d'une croix dorée.




Le palais royal érigé dans les années 1920 par le roi de Yougoslavie et servi de résidence royale aux Karadjordjevic. Elle est aujourd'hui la résidence du prince héritier Alexandre II.












Le monument de la reconnaissance à la France érigé en 1930 en hommage du peuple Serbe pour l'aide qu'elle lui a apportée pendant la 1ere guerre mondiale.

                                 Assemblée Nationale.





Eglise Saint Marc, belle église orthodoxe qui surprend par ses couleurs rouges et ocres. Elle est de style médiéval orthodoxe Serbe avec un plan en croix grecque et 12 coupoles. Elle est chère au Belgradois car elle abrite les reliques du Tsar Dusan.

 

Nous prenons plus au nord direction Novi Sad, ville qui mérite un détour, alors nous faisons un petit écart pour visiter surtout la forteresse de Pétrovaradin.
Enfin nous allons voir le Danube après l'avoir "zappé" en Bulgarie...


  

 C'est de la forteresse que nous avons une vue imprenable sur le Danube et sur la rive gauche où se situe le pole commercial et fluvial.
  

Balade sur les remparts et visite à des artistes peintres qui ont leurs ateliers sur le côté de la forteresse, un peu en contrebas. 88 ateliers d'artistes creusés dans le roc. Le hasard a fait que nous avons pu parler avec 2 artistes qui parlaient très bien le Français pour avoir étudier et exposer en Franc. Bivouac au pied de la citadelle avec vue sur le Danube.

6 juin - Vraiment très agréable de se promener dans le centre historique de Novi Sad et c'est en regardant les horloges des clochers que l'on s'est rendu compte qu'il fallait retarder encore d'une heure nos montres.
     
                      
On comprend mieux pourquoi la ville était endormie mais pas la police ! Nous avons eu la désagréable surprise d'avoir une contravention au retour de notre balade...La contravention étant écrite en cyrillique nous ne donnons pas suite...


Nous garderons quand même un beau souvenir de cette cité de par ces monuments aux couleurs chatoyantes. Dominant la grande place, l'hôtel de ville en pur style néobaroque construit en 1895. 16 statues allégoriques ornent la façade.

La cathédrale catholique aux lignes effilées à un toit en ardoise aux mille couleurs.

Nous quittons la Serbie sous la pluie, le temps s'est dégradé depuis 2 jours, il fait plus frisquette, on met des manches longues...

Serbie→487 km



La traversée de la Croatie se fait par l'autoroute, juste un arrêt déjeuner et pause à 17h.

Croatie→329 km

Ce soir nous dormons en Slovénie, nous rentrons dans l'Europe.

 7 juin - A peine quitté notre station de nuit, la police nous arrête, motif: pas de vignette sur le pare-brise ? On a zappé à la frontière l'achat d'une vignette pour circuler en Slovénie...par manque d'information et non par mauvaise foie. Aucune négociation possible, nous avons devant nous une policière revêche, bornée, refuse notre bonne foie...La contravention est salée: 150€+15€ de vignette et si on ne paye pas, confisque nos passeports !
Les 209 km en Slovénie nous restent en travers de la gorge, ça fait cher du km !..

Slovénie→209 km

Pas de frontière à passer, juste le panneau "Italia" qui nous signale notre entrée en Italie. En 4 jours, 5 pays traversés, on trace vraiment la route...
La chaleur revient, de 16° ce matin nous sommes passés à 32° cet a.m..Il fait même très lourd ce soir à Vérone. Le luxe: une aire de cc à 1 km de la ville.

8 juin - Une pensée pour notre Cédric qui prend un an de + aujourd'hui.
Nous partons à la fraîche et revoir avec beaucoup de plaisir Vérone que nous avions déjà visitée avec les garçons il y a une vingtaine d'années. Cette ville est riche de monuments mêlant l'antiquité, le moyen-âge et la renaissance. Et bien sûr Vérone a fait sa notoriété avec l'amour dramatique entre Roméo et Juliette mis en scène par Shakespeare.

Nous passons notre journée à flâner dans la ville. La place Delle Erbe est reconnue comme étant la plus belle et aussi la plus animée. Le marché coloré la rend encore plus pittoresque.De belles maisons du XVe siècle ornées de fresques datant du XVIe siècle et au milieu de cette place la fontaine de la Madonna.
   
   
La basilique Santa Anastasia est une vaste église gothique, la plus grande de la ville. La construction initiée par les dominicains en 1290 fut poursuivie jusqu'à la fin de XVe siècle. Le revêtement de la façade est néanmoins restée inachevée. 




La maison de Juliette, c'est surtout le spectacle vivant donné par des tas d'amoureux du monde entier qui se tiennent la main pour accéder au balcon magique le temps d'une photo, sourire béat !

         

Le ponté Pietra, ce pont est la plus ancienne construction de Vérone. Il a été bâti en 89 av. J.C., en marbre, mais seuls les 2 arcades et les 2 piliers de la rive gauche subsistent de la construction originale.


Cette ville mérite vraiment d'être sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

9 juin - Toujours plus à l'ouest. En fait nous traversons l'Italie du nord par la nationale. Passé Vérone, le lac de Garde puis Milan par le périph...Nous sommes dimanche, pas de circulation, pas de camion et très peu de voitures. Le temps est changeant, hier à Vérone c'était la canicule aujourd'hui grisaille. Entre Milan et Turin, de chaque côté de la route des rizières et champs de maïs.
Ce soir nous dormons à Susa, dernière ville avant la frontière Française et il pleut des cordes!
On s'y préparait...Quelques mails de Paris, Rennes, Bordeaux, St Malo....nous signalaient depuis 3 mois que nous sommes partis, que le temps en France était désastreux, froid, pluvieux...



Italie→650 km








Nous avons parcouru pour ce périple iranien  21 484 km 








 
 
 


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  Traverser une chaîne de montagnes au nord de la Grèce avec des cols à passer allant jusqu'à 1350m d'altitude et de chaque côté de la route la neige. Nous sommes dans la brume, visibilité très réduite.









 

 






 











 






 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 
 


 


 


 


 

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 

 




 






 







































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