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2010-10-Afrique de l'Ouest Maroc-Mauritanie-Mali-Sénégal

 

 
 
           20 octobre, 9h, embarquement immédiat, les formalités se font sur le bateau, un rapide qui nous emmène direction Tanger en 1 h.

 

Le passage à la frontière se fait en moins d’une heure, passeports, contrôle véhicule, petite fouille (on a caché les bouteilles !) puis direction Rabat, Ambassade Mauritanienne pour nos visas, les bureaux ferment à 15 h et il est 15 h 10…Il faut maintenant attendre demain matin 9 h pour nos demandes de visas, nous passons la nuit devant la chancellerie, quartier très chic de Rabat.

      
 

 

 

21 octobre, 13 h 30, c’est la restitution des passeports avec le fameux tampon mauritanien. Nous avons passé 22 h stationnés devant l’ambassade…Le temps ne nous a pas paru trop long, des rencontres de voyeurs comme nous : un 56 part au Sénégal, un 35 en Afrique du sud, nous profitons de ces échanges toujours très enrichissants.


22 octobre, nous quittons Rabat et prenons  une très belle route qui longe la côte avant d’arriver  à El Jadida, cité Portugaise dotée de puissantes fortifications. Nous flânons dans la médina cernée de remparts et faisons le chemin de ronde pour profiter du panorama.

Nous profitons de ce séjour dans cette ville côtière pour aller au salon du cheval et assister  à un concours hippique international où l’équipe de France est présente puis la  «fantasia», pratiquée essentiellement au Magreb, spectacle haut en couleur, des centaines de cavaliers richement vêtus mènent une charge héroïque et acrobatique en ligne et tirent avec  leurs longs fusils incrustés de pierreries. Impressionnant.

 

 
 
Ils sont très concentrés, drapés dans des balks et burnous (sorte de cape) et vêtus de sarouel. Un départ réussi est indispensable pour décrocher le trophée du concours. Ce qui est frappant, c’est l’âge disparate des participants, des anciens de plus de soixante-dix ans côtoient de jeunes cavaliers de dix-huit ans.

                      
Nous sommes tout près de la loge royale où le roi du Bénin et sa cour président le salon du cheval et ont remis ensuite les trophées aux meilleurs cavaliers, l’équipe de France est arrivée 1e. Ensuite, nous faisons le tour des exposants du salon.
 
Nous passons 2 nuits au camping international d’El Jadida.
 
 23 octobre, Oualidia, nous sommes à la recherche de Mohamed Rouane et Hamed Safir à qui nous devons donner un grand sac de vêtements de la part de Jean-Claude et Michelle Menuey, pour leur association humanitaire. Après quelques recherches, nous avons pu les voir et c’est avec le verre de l’amitié que nous faisons connaissance.
Oualidia est une station balnéaire avec une côte magnifique, les plages sont séparées de l’océan par des lagunes qui font le bonheur des oiseaux migrateurs. Les pêcheurs sont très présents et même envahissants… Ce soir, nous mangeons des clams et bivouaquons sur un parking gardé au bord de l’océan. Les températures sont agréables, supportables, car il y a du vent.

24 octobre, nous suivons toujours la route côtière, belles vues sur la mer, avec une succession de montagnes, collines, plateaux.
Essaouira, la porte du grand sud, ville fortifiée avec son port de chalutiers.
 
 
Nous déambulons dans la médina : la visite des souks, qui pouvait encore être pénible il y a seulement quelques années, se passe bien maintenant, les vendeurs ne vous harcèlent plus comme avant, la police touristique y veille…
Ensuite, c’est vers le port que nous allons voir les chalutiers et ces grandes barques bleues enserrées les unes contre les autres.


  Nous passons la nuit sur le parking tout près de la médina.

 
25 octobre, ce matin, nous retournons dans la médina pour trouver une cabine téléphonique, c’est l’anniversaire de Papa aujourd’hui… Et ensuite nous reprenons la route côtière, une très belle route qui longe l’Atlantique, bordée d’arganiers dont on extrait la fameuse huile d’argan et de bananiers.

 
 
 
Nous quittons la voie principale pour descendre au petit port d’Imsouane qui est aussi un très bon spot de surf avec une vague pouvant atteindre 800 mètres. Les spécialistes apprécieront….
 
Un bivouac de rêve, mais hélas et pour la 1re  fois la police nous dit d’aller au camping.
Les surfeurs et nous-même ne sommes pas d’accord pour aller au campement. Nous quittons ce magnifique site alors qu’il fait déjà nuit  pour aller un peu plus loin sur une plateforme qui surplombe Imsouane avec 2 autres camions, 2 jeunes couples hyper cool, on leur offre l’apéritif et eux nous proposent de fumer un petit joint avec eux ??? Sympa ???
 
26 octobre, aujourd’hui, nous sommes à Agadir, il fait très chaud, nous frôlons les 35°, plus nous descendons plus les températures augmentent. Grande ballade le long de cette plage magnifique longue de plus de 6 km de sable fin puis visite du jardin exotique avec volières d’oiseaux, mouflons, lamas, kangourous…. 
       
   

Ce soir, nuit au camping d’Agadir, on y fait des rencontres de routards, grandes discutions avec échanges de bons plans ….

27 octobre, ce matin direction le Marjane d’Agadir, le seul centre commercial de la région et surtout le dernier grand magasin où on trouve un peu de tout, alors nous faisons le dernier ravitaillement et achetons ce que nous ne trouvons pas ailleurs…et surtout faire un stock de papier toilette !!! Car c’est un produit que nous ne trouverons pas facilement dans les pays que nous allons traverser par la suite...
 
La route nous attend pour rejoindre Tiznit et Aglou plage, notre 1er  bain, l’eau est froide, 19°, beaucoup de vagues, difficile de nager.
 
 
Ce soir, camping d’Aglou avec vue imprenable sur l’océan.

28 octobre, quel bonheur tous les matins en relevant les stores de voir ce ciel bleu et déjà sentir la chaleur du soleil. Depuis que nous sommes au sud du Maroc, nous roulons le matin à la fraîche pour trouver avant midi un bivouac sympa, très souvent nous allons au camping, le coût reste raisonnable, 5 à 6 € la nuitée.
 
 
 
 
 
 
Ce soir, c’est à Sidi Ifni que nous nous posons, nous resterons 3 jours au camping situé sur la plage et profiter de faire les grandes lessives, le marché au souk, aller au cyber café, manger des sardines grillées, des crêpes feuilletées arrosées de miel, quel délice… et bien entendu farniente à regarder les surfeurs sur la vague et le soir à admirer le coucher de soleil.
31 octobre, nous repartons toujours en longeant le littoral avec des paysages sublimes de bords de mer. Ce qui est étonnant, c’est que nous soyons seuls sur cette petite route côtière, il n’y a pas âme qui vive. Nous avons compris quelque cinquante km plus loin, la route asphaltée est devenue une piste… Obligés de faire demi-tour et de retourner sur Sidi Ifni, une chance, nous sommes dans le royaume de l’arganier, seul endroit de la planète où il pousse.

1er  novembre, nous sommes installés au camping de Tizni et là, surprise, on voit arriver les Menuey avec leurs fille et petite fille, c’était la dernière étape avec leurs enfants avant de les mettre dans l’avion à Agadir et de nous retrouver. Le hasard a fait que nous nous sommes rencontrés 2 jours plutôt que prévu ! Et c’est autour du verre de l’amitié que nous parlons de notre futur périple.

2 novembre, Jean-Claude et Michelle sont partis à Agadir et nous attendons leur retour en fin de soirée. Pendant ce temps, nous retournons dans la médina pour la 4me fois en 2 jours, (téléphone à déverrouiller entre autre : compliqué les rendez-vous avec les Marocains !) commande d’un store extérieur en toile pour le cc, ici les artisans proposent leurs services :
carrosserie, peinture, décoration, stores, panneaux solaires, paraboles….
« C’est pas cher » « pas de problème » « on fait tout ce que tu veux », tout est facile avec les Marocains ! «Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions». Camping-caristes et saisonniers viennent spécialement au Maroc pour faire réparer ou faire transformer leur camion et s’équiper d’accessoires.

3 novembre, 3e  jour à Tizni, d’après les infos de Wilfried, Cédric et les autres, c’est un vrai temps de Toussaint en France alors qu’ici, il fait très chaud, nous cherchons l’ombre ! On va apprécier le store que nous venons de récupérer pour nous protéger du soleil.

 
4 novembre, c’est l’anniversaire de Wilfried, nous l’appellerons ce soir.

Nous quittons Tiznit et à partir d’aujourd’hui nous ne serons plus seuls à rouler mais à 2 camping-cars, c’est parti pour une aventure à 4…

 
La 1re  journée a vraiment été riche
en rencontres : une visite chez
Moustafa, un ami des Menuey, dans l’oasis d’Ait Bekkou qui se trouve à 20 km de Guelmin, il nous reçoit avec le traditionnel thé à la menthe, assis sur des tapis et coussins à même le sol.
Accompagnés de ses enfants et des gamins de l’oasis, nous partons  à la découverte de la palmeraie.
Demain midi, nous sommes invités à manger le couscous.

 

En fin de soirée, une autre rencontre très enrichissante, Kassel et son fils Mohamed sont venus nous voir aux camions avec le plateau chargé de verres et bien sûr la théière remplie de  thé. Jacques, alors que c’est l’heure du pastis, n’a pu refuser le thé de bienvenue… Mohammed est étudiant en droit et nous évoquons avec lui les problèmes que rencontrent les jeunes Marocains, le taux très important de chômage, les droits de l’homme et Sarkozy  !
 
  
 C’est de cet endroit fabuleux Wilfried, que nous avons pensé à toi.
 
5 novembre, nous sommes invités chez Moustafa. Ça commence par la cérémonie du thé : la préparation dure 30mn puis en l’espace des 30mn suivantes il nous sert 3 verres de thé à la menthe, ce sont les règles de l’hospitalité. Ensuite c’est le rituel du lavage des mains et après on voit arriver un grand plat de coucous préparé par les femmes que nous ne verrons pas !!!
Nous déjeunons avec les hommes…. Et comme boisson, du lait caillé…. J’ai oublié de dire, le plat est servi avec du gras double de chameau !

Nos amis mangent avec leurs mains…nous avec une cuillère ! 
 
Après la distribution de cadeaux et les embrassades, nous reprenons la route direction El Ouatia. C’est à Tan Tan que nous avons notre premier contrôle, en fait à la demande des passeports nous optons pour la fiche de renseignements qui leur convient mieux, cela leur évite des écritures… Nous arrivons dans le Sahara occidental et cette partie du Maroc est sous haute surveillance alors on devrait rencontrer très souvent les policiers et les douaniers.
Ce soir, nous bivouaquons à El  Ouatia au bord de la mer et retrouvons un peu de fraîcheur après une température de 32° dans l’oasis.
Pas de chance, c’est la 2e  fois que la police nous dit d’aller au camping… Après de longues discutions dans la bonne humeur, nous leur demandons de nous emmener au camping, je leur ai réclamé le gyrophare, mais ils n’en avaient pas, ils nous ont expliqué que leur service se faisait avec leur voiture personnelle ! Un jeune couple en 4X4 avec qui nous avons sympathisé, nous dit : on se croirait dans « les gendarmes de St Tropez » c’est vrai que c’était un peu surréaliste.
 
6 novembre, de Guilmim à Laayoune la route nous offre quelques belles variétés de paysages, qui deviennent de plus en plus arides avec l’apparition de dunes de sable et quelques buissons épineux.





Tarfaya doit sa renommée à son passé d’ancienne escale de l’aéropostale, cet avion commémore l’aventure de St Exupéry.
Nous quittons la route à la recherche d’un bivouac, nous ne le trouvons pas, mais nous tombons sur un paysage grandiose, le sentiment d’être sur une autre planète…
L’immensité d’un lac salé, c’est tellement magique que nous continuons sur cette piste qui aboutit à un chantier des salines, nous roulons sur le lac, la piste ayant disparue, l’impression d’un paysage de neige. Après quelques photos, il faut faire demi-tour et ce sont quelques km plus loin que nous trouvons notre bivouac au bout d’une autre piste, là aussi, c’est un campement installé au milieu de nulle part, pas souvent visité des camping-cars, c’est plutôt une étape pour les 4x4.
 
Nous sommes sur le territoire du Sahara Occidental, région sous administration militaire et contrôlée par l’ONU. Les sarahouis réclament l’autonomie du Sahara et attendent depuis plus de 10 ans un référendum, ceci explique la haute surveillance de cette région, c’est pourquoi nous sommes contrôlés souvent… Ils sont ravis qu’on leur donne la fiche de renseignements…A ce rythme, j’espère que j’en aurai assez !
C’est une route interminable, mais en bon état, la seule voie pour aller en Afrique de l’0uest. Sur ce territoire, le gasoil est détaxé, au Maroc, il est à 75 cts d’euros ici, il est à 50 cts.
 
7 novembre, cette route n’est que désert de sable et de pierres ; nous ne traversons que rarement des petites villes de garnison et c’est un plaisir de s’arrêter dans ces bourgades pour faire son marché de légumes et de fruits, acheter les galettes de pain qui ne sont bonnes que lorsqu’elles sortent du fournil.
 
Nous sommes dans le royaume de la pêche alors nous profitons de manger du poisson.
Tout le long de la route occidentale, on peut voir les pêcheurs locaux pécher le poisson du haut des falaises et qui ont pour seule habitation des toiles de tente installées au bord de la falaise, on peut les compter par centaines.
 
8 novembre, toujours direction plein sud, 350 km d’une route longue, monotone, étroite, avec un vent de sable, elle peut devenir dangereuse lorsque nous croisons les camions qui ne ralentissent pas…
Ce soir, nous sommes dans la presqu’île de Dakhla, nous méritons bien ce paysage fabuleux, Jean-Claude et Michelle connaissent bien le Maroc, ils nous font découvrir des petits coins de paradis. C’est une péninsule longue de 40 km avec océan d’un côté et lagune de l’autre, on voit des kitesurfs profiter du vent et plus loin les flamands roses dans une nature préservée.
         Le bivouac est très venté, on se croirait à la pointe du raz !

9 novembre, c’est le ravitaillement au marché, je prends une bassine, je la remplis de légumes, de quoi faire 2 ratatouilles + haricots verts + oignons + pommes de terre + fruits… C’est au kg, tout est au même prix !!! J’en ai pour 2 € 50 plein la bassine…
Ce soir au camping de Dakla, c’est la grande lessive et préparation des vêtements que nous mettrons le soir à partir de la route de l’Espoir qui nous mènera au Mali, ces vilains moustiques n’auront pas notre peau : tremper les vêtements, les moustiquaires, les draps-housses avec un  mélange de répulsif « insects écran » et d’eau puis faire sécher. Ce produit reste efficace même après plusieurs lavages.
 
10 novembre, du bord de la lagune, un peu de pêche ; Jacques a sorti sa canne à pêche, mais est revenu bredouille ; moi, quelques couteaux….
Le soleil est omniprésent, avec l’océan Atlantique tout près, les températures restent très agréables, les soirées sont plus fraîches et dès 18 h, au soleil couchant nous rentrons dans nos camions, dîner à 19 h et coucher 21 h 30/22 h.
 
 si, si, c’est bien Jacques, toujours pas décidé à se raser……
 


11 novembre, direction notre dernier bivouac avant la frontière Mauritanienne, Bardas-Lamiris, encore un bivouac enchanteur, un paysage grandiose de bord de mer et tout près d'un village de pêcheurs, très surprenant, en fait ce ne sont que des abris montés avec des matériaux en tout genre : tôles, cartons, couvertures, toiles, planches, bidons… à se demander comment résistent ces abris avec le vent qu’il fait ???






Le Royaume Marocain leur a construit, sur le village même, des habitations en dur, modernes, équipées d’électricité et une mosquée… Ces bâtiments n’ont jamais été occupés, les pêcheurs préfèrent leurs cabanons sans confort…








Nous n’avons pu les rencontrer, c’est la fête de l’El Kébir, le sacrifice du mouton. Ils sont tous rentrés dans leur famille, mais en fin de soirée alors que nous prenons l’apéritif, 2 jeunes, gardiens du village, sont venus nous offrir du poisson tout frais pêché, ils ne refusent pas le verre de pastis que nous leur proposons… La nouvelle génération ne se cache plus pour boire de l’alcool ! Ils sont ravis de repartir avec une canette de bière et une casquette chacun…



Encore une soirée bien agréable.
Demain nous passons la frontière mauritanienne.


   
Nous avons parcouru 2 910 km 
 
 
 
 
 


 12 novembre, après avoir passé 3 semaines au Maroc et déjà fait 4 840 km depuis notre Bretagne, nous entrons en Mauritanie aujourd’hui. 
10 h nous sommes à la frontière Marocaine et déjà une longue file d’attente, ça promet, sachant que nous sommes en Afrique, on se prépare au pire…
Bureau de la police Royale, bureau de la gendarmerie puis la douane, les assurances, la déclaration sur l’honneur que nous ne vendrons pas notre véhicule sur leur territoire…
Mais tout se passe dans la bonne humeur !
Entre chaque bureau c’est l’attente. Les Africains qui retournent au pays pour la fête du mouton sont comme nous ils patientent sous une chaleur tropicale… alors ils viennent nous parler « comment ça va » « je vais bien » « et toi comment ça va » « ça va » « soyez les bienvenus »...
Certains chantent et dansent avec leurs tam tam. On est vraiment à un carrefour de  la culture Africaine.
Après toutes les formalités en règle nous attaquons ce fameux no man’s land dont les routards parlent tant, un passage obligé de 3 km qui mène à la frontière Mauritanienne : surtout ne pas dévier de la piste sinon c’est l’ensablement ou mines qui explosent, c’est  stressant d’autant plus que de chaque côté de la piste il y a beaucoup de carcasses de voitures ensablées ou explosées…
Nous suivons de près Jean-Claude qui connaît bien ce no man’s land pour y être passé déjà plusieurs fois, il nous aura fallu 20mn pour faire ces 3 km… Ouf, on est passé ! Nous voici à la frontière Mauritanienne et ça recommence : police, gendarmerie, douanes… Après 8 h d’attente nous sommes enfin en Mauritanie.
Direction Nouadhibou où Salek nous attend, c’est un jeune homme que les Menuey connaissent bien, il a fait 900 km en bus de brousse pour venir à notre rencontre.
Cette nuit nous sommes au camping de Nouadhibou, anciennement Port Etienne à l’époque coloniale.
 

13 novembre, la route est tracée en ligne droite à perte de vue pour aller à Nouakchott, la capitale, 500 km de désert, juste 2 ou 3 stations essence avec restauration, le chauffeur doit être vigilent, des chèvres, des dromadaires traversent constamment la route et les accidents ne sont pas rares, on peut voir des cadavres d’animaux qui pourrissent au bord de la route.
 
 
 
Ce qui nous évite la monotonie ce sont les contrôles de police, gendarmerie ou douane, nous commençons à bien connaître : au panneau «halte» nous préparons notre fiche de renseignements et la leur présentons avant qu’ils ne la demandent, les policiers sont contents et en retour nous avons le droit  à «bienvenue en Mauritanie».
Nous nous installons pour 2 nuits dans une auberge en plein cœur de la capitale, un endroit agréable, un coin de verdure où se croisent des voyageurs. C’est le rendez vous des routards, à pied, en voitures, en 4x4, en taxi brousse, en camping car… Personne ne se connaît, mais tous se parlent, on noue des contacts avec d’autres routards, on déplie les cartes et vérifie que les routes sont bonnes, les bivouacs… des infos toujours bonnes à prendre.
14 novembre, quel choc de se trouver dans une capitale de l’Afrique Noire, c’est une ville ensablée, poussiéreuse, les bâtiments et rues sont inachevés… ça grouille de gens, de vieilles voitures, une majorité de très vieilles Mercédès, les mauritaniens ne connaissent pas ou ne respectent pas le code de la route, impossible de se repérer, heureusement nous avons Salek qui nous guide : aller à l’ambassade de Mauritanie pour une prolongation de nos visas, aller au musée national des arts et traditions, faire du change, se familiariser avec les ouguiyas : 1€ = 360 ouguiyas, que des billets avec pleins de zéros, la monnaie n’existe pas, aller à la pêche aux journaux internationaux pour choper quelques infos françaises, nous avons vaguement entendu parler du remaniement ministériel, je n’ai trouvé que le «canard enchaîné», mais ce ne sont pas des nouvelles fraîches…

 
En fin de soirée, c’est en taxi que nous allons au port de pêche de Nouakchott qui se situe à 10 km de la ville et là un second choc, voir le retour des pêcheurs. Quel spectacle que de les apercevoir vider leur pêche sur le sable puis les femmes se mettent en action, remplir les grandes bassines, les hisser sur leur tête, partir à la criée pour vendre le poisson et pendant ce temps les pêcheurs remontent leurs pirogues multicolores sur la plage à mains d’hommes et en cadence, 10, 20 hommes selon le poids de ces grandes barques en bois et toujours en chantant.
C’est spectaculaire, on voudrait rester là à les regarder, on ne se lasse pas d’un spectacle pareil, c’est vraiment l’Afrique.

15 novembre, nous prenons la direction de l’ Adrar, région des canyons, des oasis et des mers de dunes, encore une route longue de 450 km.
On distingue à l’horizon ce massif montagneux précédé de dunes de sable ocre avec la lumière du soleil, c’est magique, c’est la récompense après ces longues routes interminables…
 
Nous faisons la pose du midi dans une gargote vraiment très rustique, au menu un grand plat de couscous à se partager : quelques os de biquette à roucher et beaucoup de semoule, l’aubergiste nous a montré comment manger le couscous : tu prends une poignée de semoule dans ta main, tu la presses bien et tu la mets vite à ta bouche avant qu’elle ne s’éclate au sol… Je n’ai même pas voulu essayer alors c’est l’aubergiste qui me les préparées, si,si, c’est vrai !
    
C’est en fin de soirée que nous arrivons à Azougui, le village de Salek
Nous nous installons dans l’auberge de Kassem, mais nous n’allons pas bien loin dans son campement, le camping-car s’est ensablé, après maints essais nous avons fini par abandonner.
Kassem nous invite à manger le couscous Mauritanien, nous agirons après avoir pris des forces!
Le soir même de notre arrivée, nous avons bien sûr le rituel du thé à la menthe sous la kaima (tente en tissus décorés, le sol recouvert de tapis et garni de pleins de coussins).
 

Les femmes se préparent pour la fête et nous assistons à la séance du henné et comme je suis toujours curieuse de ces rites, j’ai moi aussi ma séance de henné, je choisis une décoration sur les pieds… plus discrète que sur les mains !

Radja et Zarah préparent la mixture en mélangeant la poudre de henné avec de l’eau ça forme une pâte onctueuse qu’elles étalent du bout des doigts.
 
L’opération est assez longue, 1 h après j’avais les extrémités des doigts de pieds teints de henné et bariolés de jolis dessins.
C’est un plaisir d’être à leur contact et la langue française facilite le dialogue malgré que certains africains parlent en dialecte, en fait ceux qui ne sont pas allés à l’école.
16 novembre, c’est aujourd’hui la fête du mouton, nous sommes invités tous les 4 chez Kassem, chef de la tribu et aubergiste, un homme extraordinaire de 74 ans, il a été dans l’armée française et curieusement en parlant, Jacques et lui étaient à la même période à Pau, Jacques à faire son service militaire dans les paras  et Kassem en tant qu’instructeur des paras, il est tout fier de nous montrer ses médailles et diplômes Français et Mauritaniens d’anciens combattants.
 
C’est sous la khaima que se réunissent famille, voisins et amis, la biquette tuée le matin même (on l’a entendue pleurer tôt ce matin) se retrouve sur un plateau présenté aux invités en l’occurrence nous qui sommes à la table du chef et lorsque nous finissons de manger, le plateau avec ce qui reste dedans est partagé entre la famille et les voisins qui attendent. Heureusement nous avons du savoir vivre, nous en avons laissé !
Michelle et moi avons fait des crêpes bretonnes, ils se sont régalés, c’est vrai que ça change du couscous ! Nous mangeons une partie de l’après midi : biquette, couscous, crêpes, dattes, et re-biquette, re-couscous… et toujours arrosé de thé ! Nous sommes vraiment dans un autre monde, c’est tellement incroyable de voir vivre ces nomades qui sont loin de tout, vivent dans des tikitts (de jolies petites cases rondes recouvertes de branches de palmiers) ou sous la tente.

Nous sommes dans une palmeraie au pied d’une grande dune de sable, c’est un espace de calme et de sérénité, dont on se laisse pénétrer sans mal.

Le paysage est magnifique, nos camping-cars sont à l’écart de la tribu, nous nous sommes en retrait pour respecter leur vie.


3e  jours que nous vivons avec eux et je ne sais toujours pas comment fonctionne cette tribu surtout quand on sait que Kassem est à son 8e mariages et sa femme actuelle, Radja, est à son 3e  maris… il ne sait pas trop combien il a d’enfants, peut-être 10 dont 6 vivants.
C’est un va et vient de personnes qui vous saluent, restent un petit moment et s’en vont.
Kassem est entouré d’une ribambelle de gosses qui le suivent partout, sont scotchés à lui, des enfants adorables, toujours souriants, très obéissants, j’ai distribué des petits riens alors ils ne quittent plus leurs petits cadeaux, c’est tellement nouveaux pour eux, je ne vois aucun jouet dans la cour.
 
 
 Michelle, d’une patience extraordinaire s’occupe des petits, sort feuilles à dessins, crayons de couleurs, pots de peintures, pinceaux… les enfants sont appliqués et tous fiers de nous montrer leurs dessins.
17 novembre, passons aux choses sérieuses, finie la fête, maintenant il va falloir désensabler le camping car, dés 8 h les hommes sont là pour aider Jacques à sortir son véhicule de cette mauvaise passe, ils ont des techniques bien particulières et 1h après le camping car est sorti de ces ornières, grâce aussi à ce gros vérin que Jacques a toujours dans son camion.
 
« Dans le désert, les vrais sages sont ceux qui oublient le principal et le superflu pour ne garder que le nécessaire »

 18 novembre, ce matin un taxi vient nous chercher pour aller à Atar, village situé à 3 km de l’auberge, 7 dans la mercédes : 4 hommes devant et 3 femmes derrière, pas question de se mélanger ! Devinez qui est le chauffeur ?

Il était urgent d’aller chez le photographe pour des photos d’identité, la technique c’est pas comme chez nous ! Ensuite aller au marché, mais nous ne trouvons que des oranges et des œufs… la viande ? elle est entièrement recouverte de mouches… pas un seul légume, il va falloir piocher dans nos réserves si on veut manger un peu.
      
Depuis 3 jours nous faisons un repas de lotte et oui, on ne se refuse rien dans le désert, 3€ les 2 kilos à la criée de Nouakchott, conservée dans le freezer, on s’est régalé, ce qui va devenir de plus en plus rare ! C’est Falida qui fait le pain, des galettes toutes rondes, délicieuses; nous sommes livrés tous les matins par les enfants et ils repartent avec un petit cadeau.
La culture en Mauritanie : le riz, le mil, pastèques, beaucoup de produits importés du Maroc, on s’en rend compte la vie est plus chère ici.
19 novembre, nous partons tous les 2 pour la journée à Chinguetti, l’une des villes historiques du désert de Mauritanie (la 7e  ville Sainte de l’Islam), malheureusement elle est en partie ensablée. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, alors un énorme travail de désensablage a été entrepris.
 
C’est en taxi que nous parcourons les 85 km  sur une piste par endroit asphaltée, tôle
ondulée, trous dans la chaussée, avec des passages délicats… enfin tous les ingrédients pour se faire secouer dans une vieille Mercédès pendant 4 h. Trop cher le 4x4 pour touristes !


  

 

Avec notre chauffeur nous déambulons dans la vieille ville, beaucoup de ruines, les gens de Chinguetti se sont installés dans la ville nouvelle de l’autre côté de l’ oued, visite d’ une bibliothèque, elles sont très célèbres, protégées derrière de vieilles portes en acacia. Ces bibliothèques renferment des manuscrits, des grammaires en peau de gazelle, des poésies écrites à la plume d’autruche avec une couverture en peau de chèvre, des livres anciens inestimables, des petits musées qui font parties intégrantes des trésors du désert et commentés par le conservateur qui nous parle de la vie des caravaniers. Le lieu est vraiment magique.
Il est 22 h et encore 30°, nous avons des visiteuses ce soir dans le cc : des sauterelles, elles sautent partout, difficile de les attraper, on les zigouille avec la raquette électrique, ça sent le cramé !
20 novembre, c’est parti pour une virée de 3 jours en 4x4 toyota, en route pour découvrir les merveilles de l’Adrar. Nous passons devant les ruines de «Fort Sagane» construit pour le tournage du film d’Alain Corneau qui servit par la suite à une garnison mauritanienne puis laissé à l’abandon, il ne reste plus grand-chose du bâtiment. Après le soleil écrasant, nous apprécions l’ombre et la fraîcheur de la grotte pour le déjeuner. 

La piste escalade la falaise, il faut descendre du 4x4 pour l’alléger, c’est un obstacle quasi infranchissable et pourtant le Toyota  réussit à franchir l’incontournable passe  d’Amodgiar, une montée impressionnante, caillouteuse; une fois traversée on remonte dans le Toyota. De quoi rester perplexe pour la suite de ce circuit…
On domine tout le paysage avec ces hameaux de tikitts installés entre dunes et palmeraies où vivent des familles avec leurs animaux, ils sont loin de tout.
 

C’est en plein désert, au pied d’une grande dune que les gars montent la tente au clair de lune et Michelle et moi, nous partons à la recherche de bois secs pour faire le feu, Sidi prépare le thé puis nous dînons, au menu : pâtes et tajine.
  
Dès l’aube, nous sommes tous à admirer ce lever du soleil juste derrière ces somptueuses dunes de sable, un vrai moment de plénitude. Nos accompagnateurs font le feu et préparent et le petit dèj.

Nous rencontrons des nomades le long de notre circuit, au bivouac en plein désert. Alors que nous pensons être seuls, on voit arriver, femmes, enfants ; ils étalent sur le sable leurs babioles, bijoux, objets en peau de chameau, de chèvre… qu’ils nous proposent à la vente…
Ils ne croisent pas beaucoup de touristes, les enfants sont souvent apeurés, ils se cachent pour nous observer. Ces gens du désert travaillent dur : aller parfois très loin pour abreuver leurs bêtes, la première source de richesse des nomades (les dromadaires occupent une place importante dans leur vie), aller à la recherche de pâturages, puiser l’eau, ramasser du bois pour la cuisine et se chauffer, travailler le cuir et la laine pour la fabrication  de vêtements chauds.
 
                                                       
 Encore un obstacle à  franchir, nous descendons du véhicule pour vérifier la piste, impossible de passer, le chauffeur fait demi tour et nous, nous continuons à pied par la palmeraie, on retrouvera Sidi à la sortie de l’oasis.
 
 
Et c'est reparti, la prochaine passe est sablonneuse et plus pentue, Jacques en est sûr, le Toyota ne pourra pas monter, nous descendons du véhicule, non pas par appréhension mais pour mieux apprécier du haut, voir si ce chameau à 4 roues va réussir à escalader cette montée très raide...
Chapeau bas Sidi, on ne peut qu’approuver ce proverbe… mais ton 4x4 a chauffé dur !
 
«Pour tout bon chauffeur Mauritanien là où passe un chameau, un 4x4 peut passer»
 
Avant d’amorcer la descente, il faut regonfler les pneus, aux hommes de s’y atteler avec un gonfleur manuel… dur dur de pomper.
Nous bivouaquons au pied de cette dune qui a une longueur de plus de 400 km, quel bonheur d’assister à un coucher de soleil en plein désert. Les nuits restent fraîches.
 
 Il a plu le mois dernier et l’eau est encore à fleur de sol dans l’oued asséché.
 Nous progressons toujours par cette piste caillouteuse, puis de sable et de dunes, il  faut faire sa route, la piste n’existant plus par endroit, Salek et Sidi ont l’œil sur le cap.

 
Pour aller d'une oasis à l'autre nous longeons les canyons de l'Adrar et gravissons les plateaux de roches noires. La végétation est rare en dehors des oasis.

L’oasis de Terjit, un petit paradis situé dans une faille au milieu d’un désert de pierres. L’eau descend du plateau en petites cascades successives et s’écoule en toute saison dans le canyon, un magnifique décor de verdure dans un monde de sable.
Nous déjeunons sous une kaima le long du ruisseau tout prés de la source. Un vrai havre de fraîcheur que nous apprécions  après avoir passé ces 3 jours dans ce désert aride avec des températures moyennes de 35°.

  

3 jours exceptionnels à admirer les paysages fabuleux de l’Adrar. 
 
22 novembre, tous les 2 nous rendons visite à l’association des Enfants de l’avenir. Avec Kassem qui en est le président, nous sommes allés acheter du lait en poudre et des lentilles  pour la crèche.
Les enfants sont amenés par leur mère à cette nurserie pour qu’ils puissent avoir au moins un repas équilibré par jour. C’est Zarah, la fille de Kassem qui prépare les bouillies.
 
 
 
Ce soir c’est encore la fête chez Kassem, Salek et Michelle se sont réunis pour lancer des invitations. Salek, pour ses  amis, ses copains, Michelle, pour son anniversaire !
Une soirée chaude, alors nous sortons de sous la tente, table basse, coussins, nattes, vaisselles et pour la déco  bougies à la citronnelle, ballons multicolores trouvés dans le cc.
 
                                                           
Au menu : un cabri rôti et farci …aux couscous !!! Servi et détaillé directement sur le plateau. En dessert, salade de fruits et comme boisson du bissap, ce sirop à partir des fleurs d’hibiscus nous donne l’illusion de boire du vin rouge, mais ce n’est qu’un mirage ! Encore une soirée formidable. 

23 novembre, c’est notre dernier jour à Azougui, on prépare les camions pour le départ avec une appréhension… Eh bien c’est l’ensablement pour la 2e  fois, notre cc est vraiment trop lourd pour le sable… Après maints essais, obligés de faire appel à un 4x4 pour le tirer. Après plusieurs tentatives le camion avance de quelques tours de roues et s’enlise à nouveau.
Utiliser les grands moyens : sortir le vérin, creuser un maximum sous les roues, dégonfler les pneus avant, mettre des couvercles de bidons, arroser le sable et c’est parti, il aura fallu 1 h 30 pour le sortir de cette mauvaise passe.
Pour nous détendre, Kassem à la bonne idée de nous inviter à jouer au dhamit, un jeu typique du désert, pions matérialisés par des bûchettes et des crottes de chameau…si…si…c’est vrai. Quelle belle soirée.
24 novembre, nous quittons Azougui avec regrets, Kassem, Radja, Salek sont là pour les adieux, nous partons avec des cadeaux, bijoux, dattes, fleurs séchées d’hibiscus.
Nous venons de passer une dizaine de jours chez Kassem, nous avons partagé ensemble leurs traditions et nous partons ravis et charmés par cette grande famille adorable.
Notre priorité, aller au garage pour regonfler les pneus, pas simple de trouver un compresseur qui fonctionne, après 3 tentatives le 4ème garage est le bon !
Nous reprenons la route en sens inverse, direction la capitale pour notre demande de visa Malien, record battu, en moins d’1 h 30.
Retour dans la même auberge pour les routards et là une bande de retraités du Paris Dakar tous à moto, un breton qui part s’installer au Sénégal, 2 jeunes lituaniens, pas un sou en poche sont venus grignoter à notre table, ils ont aimé le vin rouge ! Grands moments d’échanges.
                         
La végétation se fait rare dans le désert mais on peut y voir un peu de culture : du mil, coton, pastèques, dattiers, quelques arbustes épineux : acacias, jujubier (son fruit a goût de bonbon acidulé), l’hibiscus, touffes d’herbe à chameau.
 
Un mois que les 2 équipages roulent ensemble, un bon binôme, Jean-Claude et Michelle sont des personnes charmantes, on s’entend vraiment bien tous les quatre. Nous nous réservons des  moments de liberté et ça fonctionne très bien.

Jean-Claude a eu un accident très grave il y a une dizaine d’années, il avait 58 ans lorsqu’il s’est retrouvé hémiplégique suite à une mauvaise manipulation d’un kinésithérapeute et oui ça peut arriver malheureusement ! Il a passé 9 mois en centre de rééducation fonctionnelle et aujourd’hui il a récupéré une certaine mobilité grâce à beaucoup de persévérance. Jean-Claude s’aide d’une canne pour les longues marches, écrit maintenant de la main gauche et à force de volonté a réussi à conduire un camping car, ce qu’il l’a sauvé dit-il, il est devenu un grand voyageur…
Michelle, c’est un petit bout de bonne femme qui a une passion, la peinture et la photo. Pendant ce périple elle met à jour son carnet de voyage en l’illustrant de dessins, de portraits et paysages faits à la peinture …C’est véritablement une grande artiste.


 

26 novembre, c’est aujourd’hui que nous attaquons la fameuse route de l’Espoir dont les routards parlent tant…1000 km programmés sur 3 jours….Inch Allah ! 


On l’appelle la route de l’Espoir parce qu’elle a facilité l’accès entre les régions les plus reculées, en revanche l’espoir initial de la continuer pour rejoindre Tombouctou s’est envolé… c’est la seule route qui mène au Mali et vers le Niger, une chaussée goudronnée, pas en très bon état, souvent ensablée, nids de poules, tôle ondulée…





Il faut vraiment être attentif à la route, des gros camions considérablement chargés se rendent eux aussi au Mali.
Nous faisons une moyenne de 50 km/h, en plus il fait très chaud, boire pour éviter de se déshydrater, de l’eau ou du bissap la boisson locale très rafraîchissante que j’ai préparée moi-même avec les fleurs que m’a donnée Radja.

Nous traversons despetits villages ensablés, sales, les détritus sont partout… nous réalisons que nous sommes au cœur de l’Afrique, à notre passage les enfants toujours pieds nus, à demi vêtu de haillons nous regardent et courent vite se cacher, d’autres nous saluent, ils n’ont pas l’habitude de voir des «toubabs», des blancs !
  
  
 
On peut voir dans la rue principale un quartier de boeuf ou une chèvre accrochés sous la tente et qui attendent d’être préparés en méchoui pour les routiers et voyageurs.
La région regorge de verdure grâce au fleuve le Sénégal qui est tout près, nous apercevons des troupeaux de chèvres, chameaux, zébus en liberté… c’est un spectacle extraordinaire de voir ces milliers de bêtes dans les pâturages, qui parfois traversent la route devant nous ; c’est pourquoi nous voyons pleins d’animaux crevés sur le bas-côté, soit ils sont déjà très secs et il ne reste que la peau et les os, soit ils viennent d’être renversés par un véhicule et alors là une odeur de charogne pénètre dans le camping car, les grosses chaleurs accentuent ces émanations immondices…
 
 
Nous bivouaquons ce soir tout près d’un poste de police, nous sommes toujours les bienvenus, ils sont ravis de voir des touristes Français et fiers d’assurer notre sécurité ; en remerciement nous leur offrons des petits cadeaux.

27 novembre, à 6 h il fait jour, 8h le soleil est déjà haut, la température est de 23°, idéal pour notre 2ème journée sur la route de l’Espoir, nous traversons la région du Tagand, très beau massif montagneux.
 
 
Nous y voici sur cette portion de route dont on nous a parlé à l’auberge de Nouakchott, des routards nous ont informés d’un tronçon difficile et incertain mais on pouvait passer avec nos cc…. En fait, ce n’est plus une route, ni une piste…mais un passage bourré d’ornières très profondes, Jacques doit être doublement vigilent, contourner quand il le peut, éviter le sable, nous avons eu notre compte d’ensablement !!! Sinon il faut aller droit dedans, ça secoue, ça frotte, ça cahote et toujours ces bêtes qui surgissent de derrière les bosquets, elles nous ignorent et traversent tranquillement, vont même jusqu’à s’arrêter devant le camion, elles n’aiment pas le klaxon !
 
 
Nous sommes inquiets pour les camions, Jacques et Jean-Claude les ménagent, nous avons mis 7 h pour faire 250kms sur cette piste qui n’en est pas une… et toujours ces villages très animés ou il faut se faufiler, zigzaguer entre les gens, les voitures, les charrettes et bien sûr cette poussière omniprésente…
 
Aleg, nous avons une pensée pour ces 2 touristes français qui ont été assassinés par des bandits l’année dernière, leur tord, ne pas avoir suivi les consignes de la police, ils avaient bivouaqué en pleine nature, en retrait de la route principale….

800 km et déjà 22 pointages, les fiches diminuent à vue d’œil, il faudra envisager de faire d’autres photocopies à Bamako pour la suite du voyage.

A chaque contrôle, la police téléphone au prochain poste pour leur annoncer notre passage et ainsi de suite…Et tous les soirs à 18h, réunion dans les Etats-majors pour suivre le trajet des touristes, ils ne sont pas débordés, nous sommes les seuls touristes en camping car avec quelques français qui viennent en Afrique noire pour business : trafic de voitures…

Nous suivons les consignes pour notre sécurité :

  • Ne pas quitter la route principale
  • Ne pas s’arrêter en plein désert, dans des endroits isolés
  • Ne pas rouler de nuit
  • Bivouaquer dans des lieux sécurisés  
Ce soir, c’est un policier qui nous accompagne dans notre cc à notre campement et arrivés dans la cour de l’hôtel un autre agent de sécurité nous attendait pour nous souhaiter «la bienvenue», nous serons bien gardés cette nuit !


28 novembre, c’est la fête nationale en Mauritanie, à minuit nous entendons quelques pétards et quelques klaxons au loin…
La chaleur nous empêche de dormir, si, si c’est vrai, des mauritaniens nous ont dit qu’il neigeait sur toute la France !!!
C’est notre 3ème jour sur cette route interminable, une chance les paysages sont magnifiques, des panoramas rouges, ocres, bruns, noirs, une végétation de savane.
 
Mauritanie 2386 km
 
 


 

Retour par le Sénégal


2 janvier 2011



2 janvier, 13 h, nous sommes à la frontière malienne. Après avoir tamponné nos passeports pour la sortie à la gendarmerie puis la police nous nous faufilons entre une centaine de camions stationnés de chaque côté de la route en attente de passer à la douane, entre 2 camions les routiers installent leur tente pour y passer la nuit…

40°, pas étonnant nous sommes dans la région la plus chaude du Mali.
 

14h, Kidira, la tension monte, nous sommes à la police des frontières Sénégalaises, notre baratin est bien cadré depuis le matin…En fait tout ce que nous avions imaginé n’a pas eu lieu, en moins d’une demi-heure tout est réglé, le plus simplement possible, sans nous demander des documents (que nous n’avons pas) sans nous demander l’âge du cc…la douane des frontières nous fait un laisser passer valable pour 10 jours et renouvelable à Dakar si besoin. Tout çà pour 3€75.
Pour un peu, on se serait mis à courir, de peur qu’ils nous rappellent pour nous dire qu’il y a erreur…
Nous reprenons la route très vite, il nous faut un peu de temps avant de réaliser que nous sommes au Sénégal. Une route longue, bordée de savane, quelques singes et pélicans noirs traversent la route devant nous, à perte de vue une forêt de baobabs, l’arbre qui fait partie intégrante du paysage de la savane, son usage est multiple: le fruit est une très grosse cosse et à l’intérieur comme «un bonbon acidulé», délicieux. Les feuilles sont hachées et servent à préparer des bouillies, elles ont aussi des vertus médicales, l'écorce du tronc est prélevée pour réaliser des cordes en tressant les fibres.
 

Notre 1er bivouac, Goudiri, dans le parc d’un hôtel, où bientôt il reçoit un groupe de chasseurs bretons qui viennent pour un safari.

3 janvier, nous sommes au campement «les amis de la nature» à Dar Salam près de l’entrée du parc national du Niokolo Koba dans le Sénégal occidental.


Parc de Niokolo Koba

 
Nous négocions dur avec un guide pour un safari photos en 4x4 de brousse. Ce parc constitue l’une des plus importantes réserves animales et végétales de l’Afrique de l’ouest.

4 janvier, 7h du mat, nous montons dans le 4x4, équipés de jumelles, d’appareil photos, du pique nique, bouteilles d’eau, nous partons pour un circuit qui nous mènera jusqu’au fleuve Gambie.

 

D’après le guide du routard et le guide du parc, nous allons voir beaucoup d’animaux. Le début est prometteur, des babouins nous coupent la route, nous regardent comme des bêtes curieuses et font leur cinéma en grimpant aux arbres, plusieurs km avant de voir des phacochères et leurs belles crinières et plus loin encore sur le bord du Gambie des hippopotames jouent à cache-cache alors que les crocodiles se dorent au soleil.
 
 
La pose du midi se fait au bord du fleuve, magnifiques paysages avec une végétation luxuriante : kapokiers en fleurs, orangers sauvages, palmiers, baobabs, fromagers, le domaine des babouins qui se régalent de leurs fruits …
 
Installés dans un observatoire, nous attendons, équipés de jumelles, les bêtes venir s’abreuver. L’attente est longue, nous sommes déçus, juste quelques antilopes au regard de biche, des phacochères, l’élan de Derby menacé à travers le monde est encore présent au Sénégal. Ce petit monde vit au coeur de la brousse et il est difficile de les apercevoir.
 
 

La nature est merveilleusement belle et curieuse en même temps, nous apercevons ces termitières géantes appelées "cathédrale" qui sont de vraies sculptures et peuvent atteindre 6 m de haut puis plus loin des termitières champignons.
 

 
Plus impressionnant, ces feux de broussailles allumés dans les sous bois afin de permettre la repousse d’herbes nécessaires à l’alimentation des herbivores, c’est incroyable, ces feux ne sont pas sous contrôle, aucun garde forestier à surveiller, le guide nous explique qu’ils s’éteignent dès que la broussaille à brûlé, nous le constatons mais avons du mal à le croire !
 
 
On voudrait repousser le moment de quitter cette réserve mais le parc ferme à 18 h.
 5 janvier, encore une route très longue aujourd’hui, les 3 dernières heures ont été pénibles pour le chauffeur et le matériel….Le goudron n’est que trous, grosses ornières à contourner ou parfois incontournables alors il faut y aller, nous roulons entre 15 et 20 km/h, il fait toujours aussi chaud au Sénégal, nous filons vers l’Ouest, les jours rallongent, la nuit tombe vers 19h30.
En fin d’après-midi nous arrivons dans le Sine Saloum, l’une des régions naturelles du Sénégal qui se situe au nord de la Gambie. Ce soir, nous bivouaquons à Djilor au bord du Sine, un endroit très paisible. Les pieds dans l’eau avec les hérons, aigrettes, pélicans…Nous sommes dans un petit village où Léopold Sédar Senghor a grandi, nous sommes stationnés le long du parc de la maison de son enfance.
  

Les pécheurs arrivent, ce soir nous mangeons des carpes du delta et demain du mulet.

6 janvier, «vous êtes les bienvenues dans notre village», on n’entendra ça plusieurs fois dans la journée, «comment tu t’appelles», là aussi ils sont curieux de tout, ils ont déjà vu un tourisme de masse mais jamais de camping-cars.
 
Jacques a une patience extraordinaire, les gamins se chamaillent pour essayer son fauteuil alors il décide d’instaurer un tour et c’est dans le calme et la bonne humeur que les enfants s’assoient 2 par 2 (ce sont des petits !) dans le fauteuil, pas plus de 2mn chacun….

Aujourd’hui nous sommes invités à la fête de l’école, ils attendent 3 bus de brousse de toubabs, 4 organisateurs d’une association humanitaire travaillant en partenariat avec la Fram, grande agence de voyage, arrivent avec une centaine de « vendeurs de rêve » d’ agences françaises, pour promouvoir la région du Sine Saloum. Dans leurs bagages, chaque vendeur a emmené 5 kg de fournitures scolaires qui sont distribuées pour l’école primaire et maternelle de Djilor. 
 
 




Nous assistons à une cérémonie officielle dans la cour de l’école, sont présents les enseignants, le chef du village et quelques invités de marque.
 Les griots sont là pour annoncer la bonne nouvelle avec leurs instruments typiques, djembés, tam-tam, guitare accompagnent les dames du village qui chantent et dansent, les écoliers entonnent l’hymne national puis c’est au tour des hommes de danser avec les tenues traditionnelles.

Beaucoup d'émotions lorsqu'une femme Peul offre à l'assemblée une calebasse remplie d'épis de mil, de riz, d'arachides, de coton tout en expliquant que c'était la vie .
  
Une cérémonie très simple et très touchante, les enfants sont émerveillés de voir tant de fournitures étalées devant leurs yeux. Une enseignante me souffle : où va-t-on ranger ces fournitures, nous n’avons pas d’étagère ? C’est un fait, j’ai visité 2 classes : des pupitres entassés, serrés les uns contre les autres et un tableau noir, les élèves sont 60 par classe.
 
 
Nous parlons avec les 4 français organisateurs de cette manifestation qui ont pourtant l’habitude de voyager, s’étonnent de notre parcours, les questions fusent, comment êtes-vous arrivés là ? les pays censurés ? la sécurité ? notre vie au quotidien… Ils sont scotchés…On les rassure tout en leur expliquant que notre voyage se fait en totale sécurité.

 
 Journée très chargée aujourd’hui, je suis invitée par Thérèse-Michelle chez sa tante qui est coiffeuse. En fait ce sont des tresseuses, dans la cour intérieure des cases, les femmes sont installées sous une paillote qui sert de salon de coiffure.


Je suis impressionnée par la technique des tresses et mèches, en Afrique noire les cheveux crépus ne sont plus à la mode, les hommes sont tous tondus, les femmes ont des tresses avec rajouts ou grandes mèches en acrylique cousues sur les tresses, un vrai travail d’art, certaines portent aussi des perruques. J’assiste à la transformation des ces femmes qui portent une grande importance à leur coiffure. Je sors mon appareil photos et leur fait un tirage papier, elles sont ravies de se voir en photo et pour me faire plaisir veulent absolument me faire des tresses…je ne suis pas encore prête à devenir une Africaine !
Encore une invitation pour ce soir, combat de lutte, le sport national au Sénégal. Les Griots sont encore là, jamais de fête sans eux, depuis que nous sommes en Afrique nous constatons que les musiciens jouent un rôle social très important dans le village, ce sont eux qui annoncent les bonnes ou mauvaises nouvelles.
Les griots vont pousser les lutteurs à se surpasser en chantant leurs éloges.
La lutte se déroule sur la place ensablée du village, comme une sorte d’arène. C’est tout un cérémonial : le lutteur tournoie sur lui-même, enterre des gris-gris pour le mauvais sort, chante ses prouesses en vue d’intimider l’adversaire et séduire son public, danse au rythme du tam-tam, récite des poèmes qui proclament sa gloire, un rituel que nous ne comprenons pas toujours qui dure 2 heures avant que le combat ne commence.
 
 
Nous apercevons ces hommes tout en muscles, parés de leurs gris-gris, se présenter dans «l’arène», des athlètes magnifiques avec des corps parfaits…Ils arrivent de toute la région et vont lutter pour atteindre une place en finale pour le championnat du Sénégal. Nous ne resterons pas jusqu’à la fin des combats, fatigués par cette journée très chargée.
 
7 janvier, nous arrivons à N’Dangan, village de pêcheurs, situé dans le delta. Après plusieurs renseignements, nous ne pouvons continuer notre itinéraire, la route devient une piste non praticable pour le cc, déçus nous faisons demi-tour et repartons sur le goudron, un «blanc» fait du stop, nous les prenons lui et son amie, en ayant une idée en tête, leur demander une adresse de campement, la réponse du gars de St Nazaire : j’ai un campement ici, et voila comment on se retrouve à bivouaquer dans une jolie cour arborée de manguiers, citronniers, pomelos et fleurie de bougainvilliers….
 
Didier est venu au Sénégal pour oublier ses soucis, dépôt de bilan de son entreprise en 2009, actuellement il est gérant de ce campement et vit avec une africaine. Des gens charmants, nous sommes les seuls touristes et n’ont encore jamais accueilli un camping car. Nous faisons des rencontres intéressantes, plus d’une heure à discuter avec un colonel de l’armée française, ami de notre aubergiste, qui vient passer l’hiver au Sénégal, un couple d’enseignants, ils naviguent sur les océans depuis 2 ans... nous sommes dans un lieu touristique, les touristes sont surpris de voir un camping car dans les parages, eux ont atterri à Dakar pour une semaine de vacances.
Sur le bord du delta, de très belles maisons avec piscine, ce sont des français qui ont leur résidence secondaire dans le Sine Saloum, région surnommée «l’Amazonie du Sénégal».

8 janvier, on devait rester 1 nuit, en fait c’est 3 nuits que nous restons dans le campement de Didier, on s’entend tellement bien tous les 4, nous n’avons plus envie de partir. Balade à pied dans N’ Dangan, achat d’un kilo de gambas pêchées tôt ce matin, 1€55. Olivia se propose de nous emmener demain sur l’île de Mar Lodj pour aller à la messe ! et nous acceptons ! si,si c’est vrai…2 fois en 1 mois ça devient inquiétant ?
9 janvier, tôt ce matin nous prenons la pirogue publique pour aller sur l’île, encerclée par le fleuve donc isolée et dépendante des piroguiers. C’est un fouillis de milliers d’îles, canaux et bancs de sable où la mangrove, cette végétation composée de racines surgissant de l’eau, me stupéfait. Cette nature est très curieuse et en même temps magnifique. Cohabitent dans le delta, une centaine d’espèces d’oiseaux, pélicans, marabouts, hérons, aigrettes…Et en plus cette région constitue l’une des meilleures zones de pêche du Sénégal. Aujourd’hui, les villageois fêtent les 25 ans de leur église, alors il y a une grande cérémonie, le cardinal de Dakar est venu présider la messe et bien sur des religieux, civils, militaires, villageois catholiques et quelques touristes sont bien représentés. Que du beau monde !
 
 
 
Nous assistons à la messe au son des tam-tams et guitares, une chorale d’une cinquantaine d’hommes et femmes, c’est très coloré et gai, çà chante, çà danse, çà vous entraîne, on est loin des «messes d’enterrements de chez nous». Les villageois ont mis leurs plus beaux habits, là aussi une grande majorité de jeunes. Toutes les traditions Sénégalaises sont représentées.
 
Entre les représentations avant la messe, la messe et les représentations après, il s’est écoulé 4h. Nous déjeunons dans une gargote et on repart sur le continent, alors qu’on attend la pirogue publique, c’est une autre pirogue de pêcheurs qui se proposent de nous ramener, sympa et ça coûte rien, des portugais au Sénégal, fins pêcheurs, nous montrent leur pêche : barracudas, mérous, lottes….
Grâce à Olivia nous découvrons l’île de Mar Lodj, un paradis où il fait bon vivre, nous ne sommes pas surpris de voir au mouillage des voiliers hissant le pavillon Français et même Breton, ancrés dans ces eaux calmes. Le village vit essentiellement de la pêche, le delta est très poissonneux : barracudas, mérous, huîtres, crabes, gambas.
  
 
Quelle belle journée improvisée, nous avons vu une île remarquable mêlant savane, réserve marine, oiseaux, mangroves, plages…des paysages de cartes postales.

10 janvier, nous quittons le campement des bougainvilliers avec regrets, on serait bien restés plus longtemps mais il faut être à Dakar le 12 pour la prolongation de notre passavant.
Nous achetons 1 kg de gambas aux pêcheurs avant de partir, on ne se lasse pas d’en manger !
Niaming, nous retrouvons l’océan atlantique et le vent du large, il fait moins chaud.
Voilà ce que c’est de vouloir voir la mer de près, on s’ensable….Un français sort de sa très belle résidence, nous apporte son cric et 5,6 gars poussent, ouf, pas trop grave pour cette fois ci….Le propriétaire de la villa nous propose de nous stationner le long de sa résidence, on accepte avec plaisir, vue imprenable sur l’océan et le retour des pêcheurs en pirogue
.
Nous ramassons des coquillages que l’on trouve à la vente dans les boutiques du bord de mer en France !

11 janvier, direction Dakar, c’est à 14 km avant la capitale que nous trouvons un parking d’hôtel «les flamboyants» pour y passer 2 nuits. Pas question de rentrer dans Dakar avec le cc, on nous a fortement déconseillé à plusieurs reprises de nous aventurer dans cette ville : circulation très difficile avec des embouteillages monstrueux aux heures de pointe…
C’est par le biais de l’hôtel que nous réservons un taxi pour demain.

Balade à pied de 6 km pour aller découvrir les belles plages du Sénégal hors zone touristique !
 
12 janvier, ce matin cap vers la capitale, notre priorité, la police des frontières, une circulation monstrueuse, énormément de taxis jaunes et noirs, des taxis brousse, carrément des épaves sur 4 roues, ces véhicules qui transportent une quinzaine de personnes + celles accrochées à l’extérieure.
 
 
Dakar est une ville moderne, des échangeurs géants, des hôtels de luxe, des buildings, mais tellement polluée…Elle est située à l’extrémité occidentale de l’Afrique sur l’étroite presqu’île du Cap Vert.
Nous arrivons au bureau des douanes avec toujours cette petite appréhension, on n’entend tellement de choses qu’on n’écoute plus personne….La chance est avec nous, notre taximan a son oncle qui travaille à la direction générale des douanes, on le voit arriver, prendre nos documents et gérer notre demande de prolongation ; dans la salle d’attente 1 couple de français nous apprend que leur véhicule est saisi par les douanes et cela fait 3 jours qu’ils vont de bureaux en bureaux pour essayer de récupérer leur voiture, ils sont écœurés par les autorités Sénégalaises. Pour nous, 1 heure d’attente et nous repartons avec notre droit de circuler pour 15 jours…et sans débourser 1 sou !
Nous ne nous attardons pas dans cette ville, rien à voir de particulier.
 
Direction l’embarcadère et prendre le bateau pour l’île de Gorée, à quelques encablures de Dakar, elle a un passé chargé d’histoire, c’est de cette île que les esclaves noirs embarquaient sur les bateaux transatlantiques. Nous visitons la maison des esclaves, entièrement rénovée aujourd’hui. Des couloirs vont aux quartiers des hommes, des femmes, des jeunes filles, des enfants, la chambre de pesage, les barreaux omniprésents, les escaliers menant aux quartiers des marchands puis le couloir du voyage sans retour.
 
Tour à tour occupée par les Portugais, les Hollandais, les Français, les Anglais qui la rendirent à la France en 1817, Gorée était une escale obligée pour les navires européens à destination de l’Amérique et de l’Asie. Aujourd’hui, son petit port, ses maisons colorées, ses places ombragées, ses ruelles fleuries et ses nombreuses résidences secondaires sont très prisés par la jet set Dakaroise, un petit St Tropez.
Les artistes peintres, réputés dans tout le Sénégal, ont installé leur galerie dans les ruelles et sur les placettes.
 
Le fort d’Estrées, l’ancien palais du gouverneur, la mosquée, l’église, le mémorial…et du haut de la colline, une vue imprenable sur l’île, Dakar et l’océan. Un vrai plaisir de découvrir en Afrique un petit paradis qui ressemble à nos villages de Provence.
 
Aïe ! Aïe !nous reprenons le bateau avec une centaine d’élèves qui se trouvent sur l’île en «classe de découverte», un peu d’appréhension car ce sont des jeunes ados, nous constatons une discipline exemplaire, nous saluent, ne se bousculent pas, restent à leur place, parlent doucement….Je suis agréablement surprise par leur courtoisie! Nos garnements français ont des leçons à apprendre des jeunes africains !


Retour vers Dakar avec en tête cette tragédie de l’histoire terrible de peuples arrachés à leur milieu et à leur famille en partant pour d’épouvantables destins.

13 janvier, 280 km séparent Dakar de St Louis, nous remontons vers le nord du Sénégal. A l’entrée de St Louis un policier nous fait signe de nous arrêter, contrôle routinier… Mais là ça se complique, Jacques n’a pas mis son clignotant et nous signale que la contravention est de 12000cfa et il faut aller au bureau de police pour la payer mais pas avant 15h…. Il nous propose 6000cfa et on circule librement …On sent l’arnaque…Nous étions au courant que les policiers Sénégalais sont des ripoux… ça n’arrive pas qu’aux autres, nous aussi nous tombons dans le piège…comme on n’a pas envi de perdre notre temps on négocie à 4000cfa (5€).

On accède à l'île St Louis par l'unique liaison, le pont Faidherbe, ouvrage métallique de 507 m de long et de 10,50 m de large. Le pont est composé de sept travées en arche dont la deuxième à partir de l'île est conçue pour pivoter autour d'un axe fixe afin de laisser passer les navires. Non, non, ce n’est pas Effel qui l’a construit mais son concurrent Emile Nouguier, au Sénégal on dit que c’est la Tour Effel couchée !

Ce soir nous sommes au camping de l’océan sur la langue de Barbarie, une lagune qui s’étire sur 10 km au sud de St Louis entre l’estuaire du fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Encore un français gérant du campement, il se plaint du manque de touristes et nous parlons avec lui de la situation politique en Afrique. Nous avons une pensée pour ces 2 jeunes Français enlevés au Niger et tués au Mali, ça nous fait froid dans le dos.
 
 


Nous n’avons pas toujours été bien informés des nouvelles internationales, n’ayant pas de TV et des difficultés à capter les radios, seulement dans les grandes villes. Plusieurs fois nous avons eu l'opportunité de parler avec des jeunes ; certains sont révoltés par la politique de leur pays, les droits de l’homme, la démocratie, la liberté d’expression, la corruption …Dans les trois pays de l’Afrique de l’Ouest que nous avons traversés, c’est le même refrain, les présidents de la République ont tous les trois plus de 80 ans, ne veulent pas céder leur place et les élections sont toujours faussées, ils saturent de leurs dirigeants corrompus et nous envient, certains vont même jusqu’à vouloir quitter leur pays…

 14 janvier, c’est en calèche et accompagnés d’un guide que nous partons à la découverte de St Louis qui a un riche passé colonial, elle fut la première ville Française d’Afrique de l’Ouest où s’établit en 1664 la Compagnie Française des Indes Occidentales. Elle conserve de très nombreuses maisons et entrepôts de l'époque coloniale avec les toitures en tuiles, façades aux tons chauds, leur balcon en bois et balustrade en fer forgé, malheureusement souvent délabrées, un travail de restauration est en cours (financé par l’Europe)…C’est le témoignage d’une époque prestigieuse.
Les anciens ateliers de la marine impériale, la cathédrale, première église de l'Afrique de l'Ouest construite en 1827, la mosquée, le cimetière des pêcheurs…. Le cheval connaît bien sa route et nous mène dans les quartiers ensablés de la cité.
Guet-NDar, nous assistons au retour des pêcheurs avec leurs pirogues bariolées recouvertes de gris-gris afin de leur porter chance et surchargées de poisson. 

Sur le quai du fleuve les femmes attendent le retour des pirogues qui sont remontées sur la plage et le poisson est déposé sur le sable. Les femmes se chargent de le trier, les camions frigorifiques sont là prêts à remplir les caisses de poissons, destination Dakar. Plus loin, le poisson est séché sur des claies avant d’être écaillé, nettoyé puis vendu.
Une activité débordante dans ce quartier de pêcheurs, plus de 20 000 personnes vivent dans ce faubourg de St Louis, la plus grande densité de population au monde !!! Un choc de voir l'incroyable enchevêtrement de ces bidonvilles, ils sont tellement à l’étroit qu’ils vivent dehors, la cuisine, la lessive, la vaisselle, le séchage du linge….tout se fait sur la rue…
 
 
Les hôtels et campements pour touristes sont à la pointe de la lagune et pour y accéder il faut traverser ce quartier, alors cette grande famille de pêcheurs côtoient les touristes et ne font plus cas de notre présence, nous ignorent complètement, nous sommes dans une grande ville. Les relations ne sont plus les mêmes que dans les villages que nous avons traversés. Les vendeurs à la sauvette sont omniprésents, tout se vend sur la rue
  
Notre guide nous rassure, les pêcheurs vivent bien. La pêche en pirogue représente l’une des principales activités au Sénégal, la ressource essentielle du pays.
La mairie a fait des propositions pour les reloger ailleurs, ils ont refusé. Incroyable, 70% de cette population à moins de 20 ans, et nous connaissons le pourquoi ?
La polygamie est omniprésente : les hommes ont en moyenne 2 à 3 femmes, à raison de 4 à 8 enfants par femme le calcul est vite fait….C’est l’épouse qui a le plus d’enfants qui hérite, on comprend mieux pourquoi il y a tant de marmots dans les rues !
Une autre coutume assez surprenante dans cette communauté de pêcheurs: il faut être dodue pour plaire aux hommes et ces femmes vont jusqu’à prendre des remèdes miraculeux pour grossir, plus elles sont grosses plus elles sont respectées !



La saleté est partout, les détritus et poisson pourri sont déposés le long du fleuve qui longe le quartier. Les chèvres se chargent de manger toutes ces immondices ne laissant que le plastique qu'elles ne digèrent pas ! L'odeur règne en maître !
15 janvier, nous partons à pied jusqu’au bout de la langue de Barbarie, là où le fleuve Sénégal se jette dans l’océan, impressionnant ces gros rouleaux venant de l’océan s’étaler dans les eaux calmes du Sénégal, nous sommes seuls dans ce paysage magnifique et silencieux.
 
Depuis quelques jours un dilemme se pose pour nous, comment passer la frontière Sénégal Mauritanie? Par le barrage de Diama qui longe la rive droite du fleuve, la route est parait-il une catastrophe pour notre cc mais nous traversons une superbe réserve, ou par le bac de Rosso ? On risque d’arracher le derrière du véhicule, de rouler dans l'eau et d'engendrer des dégâts et en plus d’être harcelés par les douaniers, gendarmes et policiers qui rackettent les touristes et les Sénégalais ?
Hier, nous avons vu arriver un camping-car au camping, le 1er depuis 2 mois et demi ! Ils arrivent de la Gambie et passent la frontière dimanche comme nous.
Tout de suite la conversation s’engage, ils sont 2 couples et eux aussi s’interrogent, ils ont les mêmes préoccupations que nous. Le choix est vite fait entre se faire arnaquer pendant des heures ou traverser un parc naturel sur une piste toute cabossée avec des formalités rapides et des agents sympas. Le photographe ornithologue a choisi et nous propose de partir ensemble, si problème nous pourrons nous entraider….

16 janvier, 3 mois que nous sommes sur les routes et aujourd’hui nous quittons le Sénégal non pas par le barrage mais par le bac à Rosso. Raymond, le responsable du camping nous a fortement déconseillé de prendre la piste avec nos cc. Tôt ce matin, nous traversons St Louis pour éviter les champions des arnaqueurs reconnus dans toute le région : les policiers. Pas envie d’être rackettés une 2ème fois !
Les 2 cc se suivent puis nous les doublons et filons vers la frontière.
On ne s’en sortira pas de ces routes pleines de bosses et de trous, d’ornières profondes…3h3O pour faire 90 km…

11 h nous sommes à la frontière Sénégalaise, un peu sous tension, on nous a tellement seriné que par Rosso ce ne sont que des escrocs avec des demandes de bakchich.
Les passeurs s’agglutinent autour du cc et proposent leurs services pour nous aider dans les formalités, ils se croient indispensables ! Détrompez-vous les gars, nous avons juste un peu d’expérience : la paperasse douanière, on connaît et sans débourser 1 centime….
Et bien nous sommes encore dans un bon jour, la chance est avec nous, les formalités côté Sénégal : O.K.
Dans la foulée nous prenons le bac sans frotter, 10 mn pour traverser le fleuve et se trouver en Mauritanie.
 




Sénégal 1 238 km







  
16 janvier 2011
  


Alors que toutes les formalités côté Mauritanie sont ok aussi, nous décidons de déjeuner sur le port et quelques instants plus tard on voit arriver par le bac le cc du photographe.
Nous l’informons que tout s’est bien passé pour nous mais que nous n’avons pas échappé à un bakchich pour le gars du port qui nous a aidé dans les manœuvres.

A la sortie du bureau des douanes, l’autre équipage vient nous dire qu’ils ne peuvent pas rentrer en Mauritanie, leurs visas indiquent une entrée simple alors qu’il en fallait deux, d’après eux une erreur de l’ambassade. Ils sont en attente de savoir s’ils doivent retourner à Dakar pour une nouvelle demande de visa…

Nous les quittons en espérant qu’ils ne vont pas être bloqués trop longtemps à la frontière.

Pour nous, direction Nouakchott, 14 h, il fait 36° quand on reprend la route.
Ce soir nous bivouaquons à un poste de police, 10 km avant la capitale.

17 janvier, 8 h et déjà beaucoup de circulation dans la capitale, il y a 2 mois1/2 je me souviens avoir eu un choc en découvrant Nouakchott ensablée et poussiéreuse, aujourd’hui rien ne m’étonne. Cela fait 3 mois que nous vivons en Afrique, nous sommes très loin de notre Europe aseptisée !

Nous avons un visa de 3 jours pour traverser la Mauritanie, en fait nous mettrons 2 jours pour avaler les 650 km d’une route toute droite avec un vent de sable qui par moment ensable la route, on aperçoit quelques tentes de bédouins qui émergent du sable tandis que les chameaux traversent nonchalamment la chaussée, indifférents au passage des rares véhicules.


Mauritanie : 650 km









17 janvier 2011

 Passage frontière en moins d’ 1 h, à nous le fameux no man’s land appartenant à personne, cette piste de 3 km qui fait stresser tous les chauffeurs qui ne connaissent pas la piste, où est notre Jean-Claude pour nous guider ! au Burkina. Des passeurs proposent leur service, à savoir nous guider sur la piste….Mais j’ai déjà lu quelque part que ces «petits malins» nous envoient d’office dans le sable pour ensuite nous tirer à l’aide d’un 4x4, si si c’est vrai et ils vous demandent 300€ pour le dépannage !
Alors que Jacques est à la douane, je repère un routier qui lui aussi est en attente de passer, il ne comprend pas ce que je lui demande, je le suis jusqu’au poste et là par l’intermédiaire des douaniers et en arabe, ce chauffeur routier accepte de nous guider. En sortant, un passeur qui me suit sans arrêt voit mon manège et me fait comprendre non pas en Français mais en Arabe…qu’il n’est pas content !

C’est parti, 3 km à rouler au pas sur une piste caillouteuse, ensablée et minée…Il faut être attentif. Notre chauffeur Marocain repart avec un blouson à Jacques en remerciement de son guidage.

Arrivés à la frontière Marocaine nous avons la surprise de voir le cc du photographe, ils nous racontent leurs péripéties, tout s’est réglé avec un bakchich, cela leur a coûté 100 €, le chef des douanes est venu dans leur camion pour la transaction : ni vu, ni connu ! Calcul fait, ça leur revient à moins cher que de retourner à Dakar pour 4 visas, malins les douaniers !
Que d’animations à cette frontière, du jamais vu depuis qu’on voyage, tous les véhicules passent un scanner, alors l’attente commence, vient notre tour, le cc rentre dans un immense hangar, nous descendons, radiation oblige, pas de clandestin, pas d’arme, on récupère le cc, après des formalités compliquées, 2 petites fouilles, 2 h après nous sommes sur le territoire Marocain.



Nous passons la nuit sur le parking du motel Bardas, le rendez-vous des routards, échanges de bons plans avec des belges qui partent pour l’Afrique noire en gros camions tout terrain.

 



18 janvier, Nous sommes sur la côte du Sahara Occidental, au bord de la plage avec une vue imprenable sur l’arrivée des pêcheurs, un vrai spectacle, nous leurs achetons 2 beaux sars de 1 kg = 2€.

 19 janvier, à l’aller, nous avons déjà bivouaqué à Barbas, les pêcheurs étaient tous partis dans leur famille, aujourd’hui ils sont tous là, ils partent à la pêche à 4h du mat et reviennent entre 15h et 17h. Un pêcheur arrive au camion avec 5 dorades et 1 kg de bulots, «c’est cadeau» nous dit-il, alors nous aussi on lui fait un cadeau en échange, tellement heureux, il revient quelques instants après avec une courbine, à nos couteaux pour préparer et mettre au freezer.   Poisson au menu pendant plusieurs jours !
 
20 janvier, ce petit paradis que Jean-Claude et Michelle nous ont fait découvrir, on adore et nous ne sommes pas les seuls, quelques cc sont installés ici et pour plusieurs semaines.
Çà existe des campings caristes sédentaires !

3 jours à ne rien faire, juste profiter de ce paysage magnifique, du soleil lumineux, manger du poisson, faire les courses à l’épicerie faite de tôle et de carton, pas de femmes dans les cabanes de pêcheurs, ils sont là pour 10 mois et rentrent dans leur famille les 2 mois suivants pour le ramadan, la fête du mouton et faire des bébés ! 
Avant d’attaquer le Sahara Occidental, nous retournons sur le goudron pour faire une 2ème halte au motel Barbas, plein d’eau, Internet, pain…très pratique ce bivouac installé en plein désert, c’est l’arrêt obligé de tous les routards et là, je reconnais un cc pour l’avoir vu quelque part en photo, c’est sur, c’est celui que je pense, une internaute qui pianote très souvent sur le forum des voyageurs ! je savais qu’ils étaient du côté du Sénégal pour leur avoir posé la question sur le passage Rosso ou Diama. Fait extraordinaire, Anita, l’internaute, m’a répondue la veille et quand toutes les 2 nous consultons notre messagerie au bar du motel le fou rire nous prend ! Son message est arrivé trop tard, nous sommes passés par le bac grâce aux bons conseils de Raymond alors que nos internautes sont passés par Diama, 6 h pour faire 80 km, à ne jamais refaire, leur cc a trop souffert….Dès demain, via Internet, elle va conseiller aux routards du forum de passer par Rosso comme les Bretons.
On peut glaner sur les forums des infos intéressantes mais ne pas prendre à la lettre tout ce qui s’écrit, il y a des farfelus…Aller au feeling donne des surprises bonnes ou mauvaises, c’est ça l’aventure !
21 janvier, nous traversons le Sahara occidental, 400 km d’une route désertique, avec quelques vues sur l’océan atlantique et les cabanes de pêcheurs.
Dakla, presqu’île envahie par les campings cars Européens, nous les voyons sur la route, des retraités qui viennent chercher le soleil et la chaleur dans le sud Marocain. Ils sont super équipés, derrière les cc, remorque de voiture, quad, moto, scooter, grosse parabole…..Ils arrivent début janvier pour remonter au printemps dans leur pays.

Ce soir nous bivouaquons en bout de plage à La Kraa. Il y a 3mois nous étions seuls avec les Menuey sur cette plage, aujourd’hui il y a une vingtaine de cc…Des pêcheurs campings caristes qui viennent au Maroc pour pratiquer leur sport favori. La réputation des côtes Marocaines poissonneuses n’est plus à faire, les coins de pêches sont faciles à repérer, les cc sont stationnés au bord des falaises en plus c’est une destination pas chère et soleil garanti en hiver.
22 janvier, nous remontons toujours vers le grand nord mais avec des sauts de puce…

6 jours que nous faisons du sauvage, ce soir camping de Boujdour : douche bien chaude (nous sommes en panne d’eau chaude depuis quelques jours) lavage, courses en prévision d’aller camper avec les pêcheurs.

23 janvier, Laayoune, ville économique des provinces sahariennes dont on parle beaucoup en ce moment dans les médias. Une réunion se déroule à New York en ce moment pour le processus légal de reconnaissance sur le plan international. On croise l’ONU censée préparer le déroulement du futur référendum attendu des Sahraouis depuis 10 ans, la police, l’armée sont omniprésentes car ce peuple est en révolte, des émeutes ont eu lieu il y a quelques semaines, beaucoup de morts.


C’est vraiment frappant, depuis que nous avons passé le tropique du cancer, le temps se dégrade, l’horizon est gris, le vent souffle, les températures baissent, nous avons sorti le duvet et les pyjamas, le soir on se calfeutre !


 24 janvier, 2 nuits que nous passons sur un parking payant à El Marsa au bord de l’océan, nous sommes très bien gardés, force et gendarmerie royale… c’est trop pour nous, nous savons le pourquoi aujourd’hui, nous sommes stationnés à 200 mètres du palais d’été du roi Mohamed VI, merci Majesté d’accepter les campings caristes juste à votre porte !
25 janvier, nous avalons des km de désert avant de nous poser au bord de la lagune de Nalia, le plus grand espace lagunaire sur l’atlantique Marocain, une merveilleuse réserve naturelle où on observe flamants roses, échassiers, ibis…
 
 
C’est une étape pour les oiseaux migrateurs. Le cordon de dunes bordant la lagune est majestueux. Nous retrouvons un paysage verdoyant. Petite balade pédestre le long de la falaise qui sera écourtée par la pluie…on n’avait oublié ce phénomène naturel !
Suite aux derniers événements douloureux dans le Sahara Occidental, nous sommes contrôlés souvent et mes dernières fiches de renseignements partent comme des petits pains.
Nous sommes venus à bout de cette route traversant le Sahara du sud au nord, 1360 km de plaines désertiques, une chaussée bien asphaltée mais étroite, la prudence s’impose lorsqu’il faut croiser ou doubler les camions surchargés.
Le Maroc est vraiment ancré dans la religion musulmane, les femmes ont disparu du paysage, bien des lieux leurs sont interdits, les plages, les bars…Ce pays est encore loin de l’égalité entre hommes et femmes. Horsmis les grandes villes où les jeunes femmes s’habillent quasiment à l’Européenne, les Marocaines sont entièrement voilées, nous sommes loin des belles Africaines de l’Ouest qui se dévoilent et vivent dehors !

 
26 janvier, le camping municipal de Tiznit affiche complet, tout près le parking de la supérette affiche complet aussi, les envahisseurs sont partout ! Après quelques courses et avoir mené notre enquête, nous quittons cette ville pour nous installer 3 km plus loin sur un parking attenant au Riad Assilah où il y a déjà des cc. A l’accueil, nous sommes informés que ce soir il y a un mariage dans cette magnifique résidence et que les campings caristes sont invités au spectacle donné dans la cour du Riad à partir de 20h.
  
Habillés chaudement, nous assistons à ces coutumes traditionnelles : en attendant l’arrivée des mariés, un ensemble d’hommes vêtus de burnous dansent, chantent au rythme des tambourins et guidés par un meneur, à l’entrée du parc un autre groupe en tenue berbère s’étourdit, saute, voltige en suivant la cadence d’instruments de musiques typiques, ils se mettent en transe sous l’effet de la musique…On est dans l’ambiance, ils viennent à nous et nous entraînent, on se réchauffe en tapant des mains et des pieds !
 
 La fantasia est présente, des chevaux richement décorés avec leurs cavaliers qui brandissent le fusil d’une main et tiennent fermement les brides de l’autre, menant une charge héroïque.

Nous assistons à la montée des marches des invités, les femmes sont très élégantes et paradoxalement les hommes sont en tenue classique, voire même en jeans !
Les mariés se font attendre, il fait froid, il pleut, les musiciens, danseurs se mettent à l’abri et nous ne sommes plus qu’une dizaine d’irréductibles à affronter ce temps exécrable, les «chibanis» sont partis se mettre sous la couette…
22h30, la voiture des mariés stationne devant le tapis rouge et l’homme de cérémonie en tenue traditionnelle voltige devant eux au son des tambourins, tous redescendus, invite les jeunes époux à monter les marches, la mariée très intimidée sous son voile, le marié très souriant.
Alors que les jeunes époux franchissent le salon de réception, un maître d’hôtel se présente à nous, les irréductibles frigorifiés, pour nous inviter au buffet puis à rentrer dans la salle…Et c’est sans hésitation, la curiosité aidant, que nous rentrons dans l’intimité de ce mariage et c’est les yeux grands écarquillés que je regarde 4 hommes soulever une chaise porteuse baldaquin richement décorée de dorure et la jeune femme présentée aux invités avant d’aller rejoindre son époux déjà assis sur le trône capitonné couleur or.
Un orchestre est en place, une musique de cour, joue, chante et quelques femmes dansent devant les jeunes mariés.
 
 
Tradition marocaine : les femmes sont attablées autour de guéridons joliment parés, les hommes sont au balcon… Nous nous sommes extirpés discrètement après une petite heure d’émerveillement. Je suis devenue l’instant d’une soirée, une gamine émerveillée, un sentiment des «mille et une nuits», un souvenir formidable.
Le Maroc est vraiment ancré dans la religion musulmane, les femmes ont disparu du paysage, bien des lieux leurs sont interdits, les plages, les bars…Ce pays est encore loin de l’égalité entre hommes et femmes. Horsmis les grandes villes où les jeunes femmes s’habillent quasiment à l’Européenne, les Marocaines sont entièrement voilées, nous sommes loin des belles Africaines de l’Ouest qui se dévoilent et vivent dehors !
 
26 janvier, le camping municipal de Tiznit affiche complet, tout près le parking de la supérette affiche complet aussi, les envahisseurs sont partout ! Après quelques courses et avoir mené notre enquête, nous quittons cette ville pour nous installer 3 km plus loin sur un parking attenant au Riad Assilah où il y a déjà des cc. A l’accueil, nous sommes informés que ce soir il y a un mariage dans cette magnifique résidence et que les campings caristes sont invités au spectacle donné dans la cour du Riad à partir de 20h.
  
Habillés chaudement, nous assistons à ces coutumes traditionnelles : en attendant l’arrivée des mariés, un ensemble d’hommes vêtus de burnous dansent, chantent au rythme des tambourins et guidés par un meneur, à l’entrée du parc un autre groupe en tenue berbère s’étourdit, saute, voltige en suivant la cadence d’instruments de musiques typiques, ils se mettent en transe sous l’effet de la musique…On est dans l’ambiance, ils viennent à nous et nous entraînent, on se réchauffe en tapant des mains et des pieds !
 
 La fantasia est présente, des chevaux richement décorés avec leurs cavaliers qui brandissent le fusil d’une main et tiennent fermement les brides de l’autre, menant une charge héroïque.

Nous assistons à la montée des marches des invités, les femmes sont très élégantes et paradoxalement les hommes sont en tenue classique, voire même en jeans !
Les mariés se font attendre, il fait froid, il pleut, les musiciens, danseurs se mettent à l’abri et nous ne sommes plus qu’une dizaine d’irréductibles à affronter ce temps exécrable, les «chibanis» sont partis se mettre sous la couette…
22h30, la voiture des mariés stationne devant le tapis rouge et l’homme de cérémonie en tenue traditionnelle voltige devant eux au son des tambourins, tous redescendus, invite les jeunes époux à monter les marches, la mariée très intimidée sous son voile, le marié très souriant.
Alors que les jeunes époux franchissent le salon de réception, un maître d’hôtel se présente à nous, les irréductibles frigorifiés, pour nous inviter au buffet puis à rentrer dans la salle…Et c’est sans hésitation, la curiosité aidant, que nous rentrons dans l’intimité de ce mariage et c’est les yeux grands écarquillés que je regarde 4 hommes soulever une chaise porteuse baldaquin richement décorée de dorure et la jeune femme présentée aux invités avant d’aller rejoindre son époux déjà assis sur le trône capitonné couleur or.
Un orchestre est en place, une musique de cour, joue, chante et quelques femmes dansent devant les jeunes mariés.
 
 
Tradition marocaine : les femmes sont attablées autour de guéridons joliment parés, les hommes sont au balcon… Nous nous sommes extirpés discrètement après une petite heure d’émerveillement. Je suis devenue l’instant d’une soirée, une gamine émerveillée, un sentiment des «mille et une nuits», un souvenir formidable.
 27 janvier, nous traçons la route, le temps ne nous encourage pas à nous attarder, sans soleil, les couleurs des paysages ne sont plus les mêmes.
Nous nous offrons le luxe de prendre l’autoroute toute neuve, Agadir Marrakech. Nous quittons la côte pour rentrer dans le haut atlas, les massifs volcaniques apparaissent, une succession de petites vallées parsemées d’arganiers, les branches ploient de plus en plus sous le poids de leurs noix.

Camping le Relais à 10 km de Marrakech, le plus chic que nous ayons fait, éloigné de tout, mais superbement aménagé, occupé au ¾ par qui ?


 28 janvier, farniente aujourd’hui, nous profitons de ce cadre exceptionnel, un camping aux allures de club, un ravissant patio, un jardin riche d’une végétation luxuriante, restaurant, le tout agencé dans l’art déco marocain. Manquent le soleil et la chaleur pour faire un plongeon dans la piscine…
C’est aussi un arrêt technique, nous n’avons toujours pas d’eau chaude, Jacques démonte la penderie pour accéder au chauffage, la soupape de sécurité est hs, pas de réparation possible, il faudra attendre d’être rentrés en France pour réparer.

Notre cc a eu quelques «bobos» pendant ce périple :
  • Perdu un encadrement de roue, pas étonnant avec l’ensablement et toutes les secousses.
  • Le robinet de vidange des eaux usées arraché grâce aux profondes ornières.
  • Le marche pieds fait de gros caprices à cause du sable.
  • Plus d’eau chaude, brrr…et plus de chauffage, brrr…
29 janvier, c’est en taxi que nous partons pour la journée à Marrakech située à 12 kms du campement. Connaissant déjà cette ville, nous faisons le choix de visiter un lieu à découvrir, la Médersa de Ben Youssef. Pour nous y rendre, nous traversons la place Djemma El Fna encore endormie, puis les souks, le grand carrefour commercial de Marrakech, des centaines de petits métiers se côtoient dans une atmosphère étonnante, les produits de l’artisanat sont groupés par corps de métiers : les ferronniers, teinturiers, vanniers, tourneurs, les babouches, cuirs, tissus…
On se perd dans ce grand labyrinthe.
 

La Médersa de Ben Youssef, un monument magnifique, d’architecture arabo- Andalouse. C’était l’ancienne université traditionnelle coranique, elle pouvait contenir 900 élèves entassés dans une centaine de cellules qui donnent autour d’un patio central. Les étudiants partageaient leur temps entre l’étude du coran et la prière.
On déambule dans les étroits couloirs autour de la cour puis à l’étage où se trouvent des dizaines de minuscules cellules aux lourdes portes de bois.

     
 
  

La mosaïque, le stuc ciselé, le marbre, le bois de cèdre sont des matériaux d’une grande richesse, un magnifique décor précieux et raffiné.

C'est très agréable de flâner dans la médina, dans ces ruelles bordées de maisons aux façades teintées en vieux rose, les volets bleus, les porches typiques…Que des autochtones, les touristes ne s’aventurent pas dans ces quartiers en retrait…

 
La Koutoubia, ce monument religieux le plus célèbre de Marrakech. Son minaret en pierre de taille finement travaillée culmine à une hauteur de 77 mètres et est visible à plus de 25 km. La mosquée est entourée de superbes jardins qui permettent de se rapprocher du minaret.
 
La place Djemaa el Fna est certainement la place la plus visitée du Maroc . Autrefois appelée «Assemblée des morts», parce qu'on y exposait la tête des condamnés pour l'exemple, elle est aujourd'hui vouée aux touristes mais aussi aux autochtones qui aiment se retrouver en famille le soir. On voit les marchands ambulants de fruits et légumes, des pyramides d’oranges dans leurs charrettes colorées alignées dans un ordre impeccable.
17h, la place commence à s’animer, les lumières s’allument, les restos ambulants arrivent avec leurs tables et bancs pour la restauration du soir.
C’est de la terrasse du «grand balcon du café glacier» que nous dominons cette place et apprécions mieux le spectacle de rue. La fumée épaisse des barbecues s’élève au dessus de la place, nous restituant quelques odeurs de viande et poisson grillés...
   
 
 
Cette place grouille de vie : du charmeur de serpent à la diseuse de bonne aventure en passant par les marabouts, les femmes qui tatouent au henné, les groupes de musiciens, les porteurs d’eau, les dentistes …Spectacle permanent jusqu’à minuit.
 
30 janvier, après 3 jours passés au «relais de Marrakech», nous quittons ce camping de rêve pour continuer notre remontée, direction Casablanca que l’on évite pour retrouver la côte Atlantique. Ce soir, c’est au camping de l’océan que nous nous posons en fin d’après-midi situé à El Mansoura au sud de Rabat.
La promenade en bord de mer ? Pas envie de mettre le nez dehors, il pleut, il fait froid, on se contente d’écouter le bruit des vagues et le vent souffler.
31 janvier, nous prenons la direction de Tanger par l’autoroute, la plus grande vigilance est de rigueur pour rouler sur cette quatre voies, on trouve de tout : des piétons qui traversent, des bergers qui font paître leurs troupeaux de moutons, des vélos qui roulent en sens inverse…
Jacques accélère, nous voulons voir Cédric avant qu’il n’embarque, alors c’est ce soir que nous quittons l’Afrique par bateau pour l’Espagne.
L’enregistrement traîne, les autorités Marocaines sont toujours aussi pointilleuses…Passage au scanner, contrôle papiers, voitures fouillées (sauf nous), chien renifleur…
Départ prévu pour 18 h, en fait c’est à 19 h 30 que nous quittons le quai, un rapide qui nous transporte en 1 h sur le continent Européen, le décalage horaire fait que nous débarquons à 21 H 30.
A quoi pense Jacques en regardant du ferry les lumières de Gibraltar ?
Ce soir, nous dormons en Espagne à Algéciras sur le parking d’un centre commercial, une adresse bien connue des campings caristes…N'est ce pas Monsieur Guttierez ?

2 550 km au Maroc 









1er février, c’est un grand ciel bleu qui apparaît lorsque nous relevons les stores, les températures sont agréables, le fait certainement d’être sur le bord de la Méditerranée. Après quelques courses avec des euros, nous prenons la route côtière de l’Andalousie, c’est une succession de stations balnéaires, le seul coin de verdure ? des terrains de golf. Aucune possibilité de se trouver une place pour déjeuner, tout est privatisé…Nous nous contentons du parking d’une station service avec vue sur la Méditerranée tout de même !

Estépona, Marbella, Torrémolinos, Malaga, des villes que nous évitons grâce à l’autovia qui contourne ces grandes stations surpeuplées puis c’est la traversée de l’Andalousie par les sierras, massifs montagneux avec quelques cimes enneigées et plus au nord de cette région, à perte de vue des coteaux plantés d’oliviers.

Quel bonheur de retrouver le beau temps, le soleil chauffe les vitres du cc, 20° cet après-midi, pas mal pour être en plein hiver !
Ce soir pas de «chichi» nous dormons avec les routiers sur le bord de l’autoroute A4 à 180 kms au sud de Madrid.

 2 février, Brr…il fait très froid ce matin, pas envie de se lever, pas de chauffage, pas d’eau chaude, 8h il fait 5° dans le cc, incroyable les différences de températures entre le jour et la nuit.
On quitte le parking à 9h, la traversée de Madrid se fait toujours sans problème, grâce au copilote, si,si c’est vrai !
Quelle surprise de voir le paysage enneigé au nord de Madrid, il a neigé les jours derniers, tout est blanc de chaque côté de l’autovia, on comprend mieux ces baisses de températures.

Burgos, Logrono et c’est à 60 km avant Pamplona que nous passerons la nuit sur le grand parking d’une station service avec les routiers ! En fait c’est comme en France, les arrêts stations services sur les autoroutes sont pratiques surtout quand on décide de rouler.

Nous avons traversé toute l’Espagne par autovia, une voie de circulation similaire à l’autoroute, elles sont aussi belles et aussi rapides que les autoroutes de chez nous mais gratuites... La France devrait prendre exemple !


Espagne 1 223 km

  






 


3 février, la boucle est bouclée nous rentrons au bercail. 1ère halte en France, le ravitaillement, bizarrement les provisions faites à l’aller ont disparues …Alors passage obligé à la frontière Espagnole et faire une réserve de produits détaxés!
Ce soir nous dormons à Ambarès au nord de Bordeaux, au «Château du Cheval Quancard», où nous avons pour habitude de nous arrêter pour regarnir la cave ! La gérante, très sympathique, nous propose de nous stationner dans la cour tout près des chais pour y passer la nuit…

4 février, Est-ce les arômes des vins qui nous ont réveillés tôt ce matin ? Ou l’excitation de rentrer chez nous ? Ce soir nous sommes à la maison.

Les derniers kms de ce périple nous laissent songeurs, 3 mois et 3 semaines d’une aventure étonnante à découvrir un monde Africain, des pays extraordinaires, festifs et colorés. Nous avons fait des rencontres riches en émotions, pris le temps de comprendre leur mode de vie, leurs traditions qui nous ramènent parfois à une autre époque… L’accueil et la gentillesse sont encore des valeurs sures.


Nous avons aimé en Mauritanie : le trek dans l’Adrar et ses espaces infinis, Chingetti la vieille ville ensablée, l’animation du retour des pêcheurs à Nouakchott, Salek, Kassem et sa tribu …

Nous avons aimé au Mali : la mosquée, le marché, les ruelles de Djenné, les balades en pirogue à la rencontre des villageois, l’embarcadère de Mopti, le pays Dogon et sa falaise, la descente du fleuve Niger en pinasse et Amadou notre guide préféré…
Nous avons aimé au Sénégal : les pistes de la réserve de Niokolo Koba à la recherche des fauves, des antilopes, des singes, des phacochères… Les îles du delta du Sine Saloum, la balade en calèche dans St Louis, la douceur de l’île de Gorée, le campement de Didier et Olivia.
Et nous avons aimé : faire une partie de ce périple avec « Zean-Claude et Misselle », 2 personnes charmantes.
Maintenant il va falloir atterrir, se rééduquer après avoir passé tout ce temps en Afrique: 
  • Abandonner le tutoiement qui est la règle pour tout le monde Africain.
  •      Ne plus marchander. 
  •      Ne plus saluer tous les gens dans la rue avec des grands gestes.
  •      Ne plus palabrer avec tous les autochtones que tu rencontres.
  •      Eviter les «comment ça va? ça va et toi ça va bien? la famille ça va? elle va bien, les enfants ? ils vont bien…»
  •      Oublier les dirhams, les CFA, les ouguiyas…


Un périple de 16 588 km

  

« Lorsque la chance nous sourit, nous rencontrons des amis »  


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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